Ravis de vous revoir ! Votre démarche a été enregistrée  🚀 Reprendre ma démarche
Reprendre ma démarche
01 83 81 67 25
  1. Ressources
  2. Créer son entreprise
  3. Cas client
  4. Entrepreneur d'envoi de box : Vercors Touch

Entrepreneur d'envoi de box : Vercors Touch

Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki. Diplômée d'un Master II en Droit des affaires

"Aujourd’hui, nous avons le plaisir de vous présenter Cathy Gadenne, fondatrice de la société Vercors Touch et figure bien connu de notre équipe : nous adorons son concept, son énergie, sa passion (et nous avons eu l’occasion de tester l’une de ses box qu’elle nous a gentiment envoyé pour Noël).

Car oui, Cathy s’est lancée dans le business très tendance de la box e-commerce, mais à sa manière : c’est à dire de façon authentique et responsable.

Expliquons le concept des box à ceux qui ne les connaissent pas encore. Ce type d’abonnement donne la possibilité aux abonnés de recevoir chaque mois dans leur boîte aux lettres une box (ou “boîte”, en bon français) contenant des produits divers suivant une thématique très précise. Il existe des centaines de thématiques différentes allant du cosmétique à la gastronomie, en passant par la décoration. Quelle que soit votre passion, il existe probablement une box qui vous correspond".

 

 

Comment a démarré l’aventure Vercors Touch ?

 

L’aventure Vercors Touch, c’est un ensemble de choses qui me tiennent vraiment à cœur.

C’est d’abord un territoire plein de richesses que j'habite depuis plus de 20 ans. Et ce sont surtout de nombreuses rencontres avec des passionnés qui remettent en œuvre des savoir-faire parfois oubliés.

L’un des points communs de ces individus, c’est notamment leur envie de se recentrer sur des projets qui ont du sens. Certains ont changé de vie pour assouvir leur besoin de retour à la terre, de retour aux bonnes choses et à l’authenticité.

Et tout cela est en lien avec mon histoire de toujours. Je viens du pays de la Touraine, j’ai toujours été élevée à aimer les bonnes choses et à les reconnaître.

 

Et le nom Vercors Touch, comment est-il venu ?

 

Le Vercors, c’est un massif au sud de Grenoble qui a la chance de détenir l’une des plus grandes réserves naturelles de France. C’est aussi une région qui profite de multiples climats (alpin et méditerranéen) et donc d’une diversité assez sensationnelle de produits (fromage alpin/pâturage, lavandes, sirop d’épicéa, miels, plantes de montagnes, etc.). C’est un territoire exceptionnellement riche.

Touch c’est un peu une référence à la “French Touch” et au savoir-faire français.  
Puis en anglais “touch” fait référence au “talent”. Notre objectif est de mettre en scène ces talents. Au fond, le produit n’est que la fin d’une histoire, c’est l’aboutissement d’une aventure. L’objectif avec Vercors Touch, c’est d’aller plus loin en mettant en évidence des talents, au-delà du simple produit : voir comment sont fait ces produits, avec quoi les associer, pourquoi sont-ils uniques et exceptionnels et mettre en avant des savoir-faire parfois oubliés.

Enfin c’est une référence à “Keep in touch”. L’idée est de permettre aux visiteurs et aux natifs du Vercors de garder le contact avec cette région. Les touristes ont plaisir à repartir avec des souvenirs de cette région, et les locaux aiment partager ces richesses autour d’eux.   

 

Avez-vous eu des difficultés lors des démarches de création de votre entreprise ? (dépôt de marque, etc.)

 

Pour vous remettre dans le contexte, j’ai été salariée pendant 15 ans, puis 3 ans en tant qu’auto-entrepreneur avant de créer mon EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée).

Et j’admets qu’au début on est parfois un peu perdu. J’ai d’abord consulté des experts-comptables autour de moi qui proposaient également des missions juridiques. Mais à chacun son expertise. Il vaut mieux un assureur pour son assurance, un opérateur en téléphonie pour le téléphone et une banque pour une banque.  

Donc j’ai laissé au comptable la partie comptable. Il m’a certes conseillé sur le choix du statut en entreprise mais je ne suis pas passée par lui pour mes démarches de création.

J’ai fait rédiger mes statuts et j’ai effectué le dépôt de ma marque avec Captain Contrat

J’ai connu Captain Contrat en faisant des recherches sur Internet. Puis j’ai eu un super contact avec un responsable entrepreneurial de chez Captain Contrat, qui a été absolument formidable. Et comme j’ai tendance à y aller au feeling, j’ai été convaincue. Tout s’est extrêmement bien passé.  

J’ai également fait rédiger mes conditions générales de vente du site marchand. Une obligation légale qui se doit d’être conçue par un juriste afin de ne pas « inventer de clauses abusives » en faisant des copier-coller d’autres sites et afin de se prémunir de tout litiges clients.

 

Vous avez choisi des prestations avec des avocats chez Captain Contrat ?

 

En effet, je suis passée par les services de deux avocats, l’un pour mes statuts, l’autre pour le dépôt de ma marque.

En fait j’avais deux choix : soit j’avais du temps pour me consacrer seule à ces démarches, soit je payais pour déléguer mes formalités.

Et finalement j’en arrive à la conclusion que l’on ne peut pas être compétent en tout.

Certes, chacun peut faire un dépôt de marque ou une rédaction de statuts en “bricolant” un peu, mais ça prend du temps et rien ne nous dit que le résultat sera viable et conforme.

La création d’entreprise est un vrai parcours du combattant, cela demande beaucoup de temps et d’énergie.

Quant à la marque, le sujet est assez complexe : comment bien faire sa recherche d’antériorité, choisir les bonnes classes, etc.

En déléguant ces démarches, je voulais tout simplement me simplifier la vie, me libérer du temps pour d’autres tâches et être sûre que je serai en conformité.

 

Comment avez-vous trouvé les fonds pour lancer votre entreprise ?

 

Alors au départ je n’avais pas besoin de beaucoup de moyens, puisque je me lançais seule avec un site internet. Il fallait juste lancer la machine et financer mon stock de départ.
J’ai demandé à peine 10 000 euros aux banques et là personne n’a voulu me suivre. J’ai eu droit à plusieurs raisons : parce que je partais de rien ou parce que je me lançais dans le e-commerce : les banques sont encore assez frileuses sur le sujet.

Les allers-retours avec ces banques ont duré des mois. J’ai attendu très longtemps pour obtenir des réponses et finalement j’ai dû trouver une autre solution.

J’ai eu la chance de bénéficier d’une aide financière provenant de mes proches, mais j’avais aussi l’idée dès le départ de lancer une campagne de crowdfunding. L’objectif était de mettre toutes les chances de mon côté pour être en capacité de vendre mes produits pour la période de Noël.

La campagne était aussi l’occasion de communiquer de manière plus large sur la naissance de l’entreprise, de créer le buzz. C’est le moment de solliciter tous ses amis et tout son réseau pour présenter son projet. 

 

Comment avez-vous eu cette idée de lancer une campagne de crowdfunding ?

 

Je suis assez “geek”, j’aime bien suivre tout ce qui se passe, voir ce qui se fait. Si les banques ne me suivent pas, je sais que je vais trouver un autre moyen.

J’ai trouvé la solution du crowdfunding fabuleuse. Il ne s’agit pas de récolter de l’argent pour récolter de l’argent. C’est tout un projet à monter et à faire vivre.

D’un autre côté, j’ai clairement sous-estimé le temps et l’investissement qu’allait prendre cette campagne de crowdfunding. D’autant plus que tout s’est fait très vite. En 20 jours j’avais soulevé 6000 euros.

Le plus gros du travail s’est porté sur l’animation de la campagne. Il ne s’agit pas seulement d’appuyer sur un bouton et de laisser faire. Ça demande beaucoup de relances de notre part. Pour être honnête, il est difficile de se lancer dans une campagne de crowdfunding si on ne bénéficie pas d’un bon réseau à la base.

 

Quel a été le moment le plus difficile dans votre projet ? Cette campagne de crowdfunding ?

 

Non, le plus dur pour moi a été l’absence de réponse de la part de certaines institutions, notamment des banques. Je devais passer devant une commission d’aide aux entrepreneurs, et ce passage était conditionné par l’octroi d’un prêt bancaire, or je n’avais toujours pas de réponse des banques. C’est ce système opaque des banques et le fait de ne pas avoir de retour qui a été le plus dur pour moi.  

Certaines banques m’ont certes dit “Non”, mais elles me l’ont dit tout de suite et au moins j’avais une réponse, ce qui me permettait d’avancer.

 

Est-ce qu’il y a des choses que vous auriez aimé faire différemment ?

 

Il y avait en fait cette échéance de Noël, LE temps fort commercialement de l’année, que je ne voulais pas manquer et du coup je me suis peut-être lancée un peu de manière précipitée.

Mais ce sont des circonstances de vie, c’est le calendrier qui veut ça. J’ai arrêté mon ancien travail au mois de juin, j’ai pris quelques vacances en juillet (tant que je le pouvais encore), en août difficile d’avancer sur le projet (la plupart des institutions sont fermées, tout est un peu au point mort), et arrive septembre avec la rentrée. Et là vous réalisez qu’il ne reste que 3 mois avant la période de Noël.

C’était sans doute un coup de folie, mais je fonctionne comme ça. J’aurais sans doute dû me ménager davantage, mais quand il faut y aller il faut y aller, c’est mon personnage qui veut ça.

 

Est-ce que vous pouvez me parler davantage de votre produit et ce que vous voulez valoriser à travers lui ?

 

Vercors Touch propose une gamme de produits confectionnés artisanalement dans les fermes et ateliers de nos montagnes. Dans ces petites exploitations, l’homme travaille de concert avec la nature et valorise le fruit de ses récoltes en alimentaire ou en cosmétiques naturels.

Nous sommes positionnés sur le marché de la box. Nos abonnés reçoivent chaque mois une boîte composée de divers produits originaires du Vercors.

Nous permettons également à nos abonnés de retrouver sur notre site les produits qu’ils ont aimé découvrir dans leur box.

C’est une box audacieuse qui mélange food, bien-être et cosmétique, qui sont tous les trois intimement liés pour moi. On valorise la production aussi bien côté alimentation que côté bien-être.

C’est l’idée du “mangez bien, régalez-vous et prenez soin de vous”. Ce sont des produits qui sont fait de concert entre l’homme et la nature.

La nature sait faire et le fait magnifiquement bien, il faut juste parfois un petit coup de pouce de l’homme. On dit que les produits sont faits avec le cœur (la passion du métier) la tête (savoir-faire / transmission) et les mains (manuellement, à petite échelle, sans brusquer les ingrédients).

On redécouvre le temps que prennent les choses, les produits à naître.

C’est aussi des moments où l’on se retrouve, on discute, on se re-connecte, on réapprend à savourer les choses et à comprendre comment elles sont faites, c’est ce qui me passionne.

L’idée est de partager tout ce que j’ai la chance de vivre au quotidien et mettre en valeur le travail de ces producteurs. J’envoie un peu de tout ça dans ma box.

 

D’où proviennent vos commandes principalement ?

 

Ce sont majoritairement des habitants de la région Rhône-Alpes qui en profitent pour faire découvrir leur terroir.

Je n’ai pas encore réussi à percer l’énorme marché de la box même si je reste sur des valeurs recherchées par cette cible.

Mais je fais face à des poids lourds. Nos tarifs ne sont pas les mêmes et certaines entreprises sont davantage dans l’hyper consommation, ce qui est l’antithèse de Vercors Touch.

Certains produits que nous proposons, comme le miel, ne sont pas disponibles toute l’année et c’est normal. Chez Vercors Touch, nous suivons et respectons le rythme des saisons. C’est apprendre aussi la disponibilité des choses.

 

Aujourd’hui pouvez-vous nous dire où en est Vercors Touch ?

 

Pour rappel, Noël 2018 a été la date de création de mon entreprise et je continue depuis à la gérer seule. Je n’ai pas de salarié. Je gère tout de A à Z, de la préparation des colis à leur expédition.

J’ai commencé la première année avec une vingtaine de producteurs partenaires, j’en ai 6 qui vont rejoindre l’aventure durant le 1er semestre et encore 2 ou 3 pour le semestre suivant.

L’idée n’est pas de grossir mais davantage de diversifier les produits. 

Ma première année en tant que gérante m’a permis d’appréhender pas mal de sujets clés comme la comptabilité ou la logistique (acheminement des stocks, choix des emballages, colisage…).

Je travaille aussi à l’occasion avec des jeunes de l’école de management de Grenoble sur certains projets pour continuer à m’améliorer.

Et j’envisage de déléguer la partie marketing : c’était ma formation initiale, mais on connait tous ce fameux dicton : “les cordonniers sont les plus mal chaussés”.  

 

Quels sont vos prochains projets ?

 

Faire une deuxième année bien meilleure que la première, doubler mon chiffre d’affaires et m’économiser.

L’objectif va être de réduire tous les coûts, à la fois ceux des consommables mais aussi les “coûts d’énergie” pour moi, afin de suivre la cadence en puisant un peu moins dans mes réserves.

Lorsque l’on est entrepreneur, on est au four et au moulin, et il devient vite difficile de garder du temps pour soi, pour sa famille ou tout simplement pour faire autre chose. Il faut trouver l’équilibre.

Pour le moment, le projet ne me permet pas d’embaucher, on verra l’année prochaine peut-être...

 

Aujourd’hui, avec du recul, quel est le moment qui vous rend le plus fière ?

 

C’est d’avoir des commandes qui tombent absolument tous les jours ! Ça met du baume au cœur de voir que ça plait au gens et qu’ils en parlent autour d’eux.  

C’est euphorisant, et en même temps on sait qu’il ne faut pas lâcher. Tout est encore très fragile, il ne faut pas s’endormir, mais garder le cap.

J’ai eu aussi certains retours presses très sympathiques.

J’ai également participé ces derniers temps à des marchés, des évènements, et le plaisir vient aussi de certaines personnes qui s’arrêtent pour me dire que mon concept est une excellente idée. Cela me suffit. 

 

Pour finir, si vous deviez convaincre l’une de vos connaissances ou un entrepreneur qui voudrait se lancer, quel conseil lui donneriez-vous ?

 

Ma première recommandation c’est de se concentrer sur l’essence, la genèse de son entreprise, sur ce que l’on sait faire, et de savoir déléguer le reste.

On peut se dire qu’on peut tout faire nous-même. On peut partir sur l’idée que la comptabilité ou encore la procédure de dépôt de marque ne sont pas si complexes, que pour la rédaction des statuts, un modèle sur Internet fera l’affaire, etc.

Mais il est important de laisser à chacun son domaine d’expertise. Cela permet de dégager du temps pour soi, d’avoir une vision globale de son projet, se rendre disponible pour d’autres tâches et assurer une entreprise en conformité avec la loi.

C’est déjà très épuisant de lancer son entreprise. Mon conseil c’est de savoir déléguer pour pouvoir se concentrer réellement sur sa valeur ajoutée.

 

Et si vous nous faisiez part de votre témoignage ?

 

Vous souhaitez vous aussi nous partager votre parcours et votre expérience d'entrepreneur ? Renseignez-nous vos coordonnées afin que nous puissions vous contacter. 

 

 

Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki

Diplômée d'un Master II en Droit des affaires de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sofia a travaillé en cabinet d'avocats et en Maison d'édition juridique. Après avoir développé sa plume et ses compétences en édito, elle rejoint une agence de production de contenus parisienne en tant que Content manager senior, puis Account manager director. Aujourd'hui, elle est responsable contenu.

Relu par Pierre-Florian Dumez. Diplômé en droit
Cet article vous a-t-il été utile ?

Une question ? Laissez votre commentaire

Vos coordonnées sont obligatoires afin que l’on puisse vous répondre

Prêt à démarrer votre activité ?
Je crée mon entreprise

Ces articles pourraient également vous intéresser