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Dividendes ou salaire : comment choisir ?

Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki. Diplômée d'un Master II en Droit des affaires
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Le salaire du dirigeant est une rémunération mensuelle, soumise aux cotisations sociales et à l'impôt sur le revenu. Il est déductible pour l'entreprise (sous conditions) et offre une protection sociale au dirigeant. Les dividendes sont une distribution des bénéfices aux associés. Ils sont plus flexibles, mais ne peuvent pas être déduits du résultat fiscal. Le choix entre les deux types de rémunération dépend de nombreux facteurs : situation financière de l'entreprise, objectifs personnels, structure de l'actionnariat, fiscalité.

 

 

Quelle est la différence entre salaire et dividendes ?

 

Définition du salaire

 

Le salaire est une rémunération régulière versée en contrepartie d'un travail effectué. En tant que dirigeant d'entreprise, vous percevez un revenu mensuel fixe ou variable, soumis aux cotisations sociales et à l'impôt sur le revenu.

Le salaire est une charge déductible pour l'entreprise, réduisant ainsi son bénéfice imposable. Il doit correspondre à un travail effectif et ne peut être manifestement excessif, sous peine de requalification fiscale.

De plus, en tant que dirigeant, vous devez respecter le minima conventionnel applicable dans votre secteur d'activité.

 

Exemple :
Vous êtes le dirigeant d'une SAS. Vous vous versez un salaire brut mensuel de 5 000 €, cela représente environ 60 000 € par an. Après déduction des cotisations, votre salaire net avant impôt est d'environ 3 937 €. Ce montant est ensuite soumis à l'impôt sur le revenu (IR) selon votre tranche marginale d'imposition. 

 

Définition des dividendes

 

Les dividendes sont une distribution des bénéfices de l'entreprise aux associés ou actionnaires. Ces revenus ne sont pas issus d'une activité professionnelle, mais de l'exploitation de capitaux mobiliers. Les dividendes sont soumis à la flat tax de 30 % ou au barème progressif de l'impôt sur le revenu, au choix du contribuable. 

La distribution de dividendes est décidée en assemblée générale des associés. Elle peut varier d'une année à l'autre en fonction des résultats de l'entreprise et de sa stratégie de développement.

 

Exemple :
Votre entreprise vous verse 20 000 € de dividendes bruts. Après paiement des prélèvements sociaux et impôts (flat tax), vous percevez 14 000 €.

 

Quels sont les avantages et les inconvénients des dividendes ?

 

Avantages des dividendes

 

Les dividendes offrent plusieurs avantages particulièrement attrayants pour les dirigeants d'entreprise.

  • Flexibilité : vous pouvez ajuster le montant des dividendes chaque année en fonction des performances de l'entreprise. Cette souplesse permet de s'adapter rapidement aux fluctuations économiques.
  • Charges sociales réduites : les dividendes ne sont pas soumis aux cotisations sociales, mais aux prélèvements sociaux au taux de 17,2 %. En SARL ou EURL, la part des dividendes dépassant 10 % du montant du capital est assimilée à des revenus d'activité. Elle est donc soumise aux cotisations sociales au taux moyen de 45 %.
  • Attractivité pour les investisseurs potentiels : une politique de dividendes généreuse peut les inciter à investir dans l'entreprise. Elle démontre sa capacité à générer des profits, puis à les redistribuer.
  • Optimisation fiscale : dans certains cas, la flat tax de 30 % peut être plus avantageuse que l'imposition du salaire, notamment pour les hauts revenus (tranches à 41 ou 45 %). Un abattement de 40 % s'applique en cas d'option pour le barème progressif (intéressant si vous êtes imposé à 11 ou 30 %).
  • Pas de plafond : contrairement au salaire, il n'y a pas de limite légale au montant des dividendes que vous pouvez percevoir. 

 

Inconvénients des dividendes

 

Malgré leurs avantages, les dividendes présentent également des inconvénients qu'il est important de considérer avant de faire votre choix.

  • Pas de déductibilité pour l'entreprise : contrairement au salaire, les dividendes ne réduisent pas le bénéfice imposable de la société. Cela peut augmenter sa charge fiscale globale.
  • Impact sur la trésorerie : la distribution de dividendes peut l'affaiblir, limitant la capacité d'investissement de l'entreprise. Il est crucial de trouver un équilibre entre la rémunération des actionnaires et les besoins de financement.
  • Droits sociaux limités : les dividendes ne génèrent pas de droits pour la retraite ou l'assurance chômage. Cela peut avoir des conséquences importantes sur votre protection sociale à long terme.

 

Quels sont les avantages et les inconvénients du salaire ?

 

Avantages du salaire

 

Le choix du salaire comme mode de rémunération principal comporte plusieurs avantages.

  • Régularité, prévisibilité : un revenu stable facilite votre gestion financière. Il vous permet de planifier vos dépenses et investissements personnels avec plus de sérénité.
  • Déductibilité fiscale : les rémunérations des dirigeants sont déductibles du résultat des entreprises à l'IS.  Pour les sociétés à l'IR, le salaire des dirigeants associés n'est pas déductible des bénéfices. En revanche, celui des gérants salariés non associés l'est s'il correspond à un travail effectif et n'est pas excessif par rapport au service rendu.
  • Protection sociale : le salaire ouvre des droits à la retraite et l'assurance chômage pour les dirigeants assimilés salariés.
  • Facilité d'accès au crédit : un salaire régulier est généralement mieux perçu par les banques pour l'octroi de prêts personnels.
  • Transparence : le salaire est une forme de rémunération claire, facilement compréhensible pour toutes les parties prenantes de l'entreprise (employés, investisseurs, banquiers).

 

Inconvénients du salaire

 

Voici les principaux points négatifs à prendre en compte dans votre choix entre dividendes et salaire.

  • Charges salariales et patronales élevées : les cotisations sociales représentent 44 % du bénéfice imposable pour les entrepreneurs individuels et 44 % des rémunérations versées aux gérants majoritaires de SARL. Elles s'élèvent à 65 % des salaires bruts des gérants minoritaires de SARL ou présidents de SAS/SASU assimilés salariés. 
  • Rigidité : une fois fixé, il est plus difficile de modifier le salaire à la baisse en cas de difficultés financières. Cela peut mettre en péril la trésorerie de l'entreprise en période de crise.
  • Fiscalité potentiellement plus lourde : pour les hauts revenus, l'imposition du salaire peut être plus élevée que celle des dividendes. 
  • Plafonnement des droits sociaux : au-delà d'un certain niveau de salaire, les cotisations sociales n'augmentent plus les droits (par exemple, pour la retraite de base).

 

Exemple :
Un salaire brut de 2 000 € correspond à un revenu net d'environ 1 580 € pour le dirigeant. Les cotisations sociales représentent environ 1 218 €. Le coût total pour l'entreprise, incluant toutes les charges, s'élève à 2 797,52 €.

 

Comment choisir entre salaire et dividendes ?

 

Voici les principaux facteurs à prendre en compte pour faire le meilleur choix.

 

Le régime d'imposition de l'entreprise

 

Une société doit être soumise au régime de l'impôt sur les sociétés (IS) pour pouvoir distribuer des dividendes. Ce régime s'applique notamment aux sociétés par actions simplifiées (SAS et SASU), aux EURL et SARL qui ont opté pour cette forme d'imposition.


Situation financière de l'entreprise


Si votre entreprise a besoin de réinvestir ses bénéfices, privilégiez le salaire qui est une charge déductible. Si elle a une trésorerie abondante, les dividendes peuvent être une option intéressante. 

 

On vous guide :
Analysez les flux de trésorerie de votre entreprise sur les 12 à 24 derniers mois pour évaluer sa capacité à supporter un salaire régulier ou distribuer des dividendes.

 

Votre situation personnelle


Si vous avez besoin d'un revenu régulier et de droits sociaux, optez pour le salaire. Si vous avez d'autres sources de revenus et cherchez à optimiser votre fiscalité, les dividendes peuvent être plus avantageux.


Projets futurs


Si vous envisagez de vendre votre entreprise, une politique de dividendes généreuse peut la rendre plus attractive. Si vous prévoyez de lever des fonds, un salaire modéré peut démontrer une gestion prudente aux investisseurs. Réfléchissez à vos objectifs à moyen et long terme, puis alignez votre stratégie de rémunération en conséquence.


Structure de l'actionnariat

 

Si vous êtes l'unique actionnaire, vous avez plus de flexibilité dans votre choix. S'il y a d'autres associés, ils toucheront également des dividendes en fonction du nombre de parts sociales détenues. 

 

Flexibilité face aux aléas économiques

 

Le salaire offre une certaine stabilité, mais peut être un fardeau en cas de difficultés économiques. Les dividendes permettent une plus grande adaptabilité aux fluctuations de l'activité. 

 

On vous guide :
Évaluez la cyclicité de votre secteur d'activité et la résilience de votre entreprise face aux crises potentielles.

 

icon En résumé En résumé
  • Le choix entre salaire et dividendes dépend de multiples facteurs : situation financière de l'entreprise, besoins personnels en termes de revenus et de protection sociale, implications fiscales.
  • Une approche mixte, combinant un salaire pour assurer une base stable et des droits sociaux, complétée par des dividendes pour optimiser la fiscalité et s'adapter aux performances de l'entreprise, est souvent la solution la plus équilibrée.
  • Quelle que soit votre décision, réévaluez régulièrement votre stratégie de rémunération en fonction de l'évolution de votre entreprise, la législation, vos objectifs à long terme.

FAQ


  • Non, les dividendes ne sont pas comptabilisés pour la détermination des droits retraite. 

  • Un abattement de 40 % s'applique sur le montant des dividendes bruts en cas d'option globale pour le taux progressif de l'impôt sur le revenu. Cet abattement ne réduit pas la somme distribuée, mais la somme prise en compte pour calculer l'imposition sur le revenu. 
Historique des modifications :
Mise à jour du 14 août 2024 : vérification des informations juridiques.

 

Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki

Diplômée d'un Master II en Droit des affaires de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sofia a travaillé en cabinet d'avocats et en Maison d'édition juridique. Après avoir développé sa plume et ses compétences en édito, elle rejoint une agence de production de contenus parisienne en tant que Content manager senior, puis Account manager director. Aujourd'hui, elle est responsable contenu.

Relu par Pierre-Florian Dumez. Diplômé en droit
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