Créer de toutes pièces une robe de mariée, réaliser un costume sur mesure, faire des retouches : devenir couturière indépendante, c’est résolument s’inscrire dans une activité aux multiples facettes ! Pour vous lancer, vous aurez besoin de choisir un statut juridique et d’effectuer quelques démarches que nous vous présentons aujourd’hui.
SOMMAIRE :
En quoi consiste le métier de couturière indépendante ?
Le cœur du métier de couturière est bien entendu la création de vêtements et d’accessoires textiles. Vous devrez acheter ou créer des patrons, sélectionner des tissus (coton, laine, dentelle…), associer les couleurs entre elles pour élaborer des modèles qui sortent de l’ordinaire.
Vous pouvez décider de rester généraliste, ou de vous spécialiser sur une gamme précise : mode féminine ou masculine, vêtements pour bébé, costumes et robes de mariés, linge de maison… Vous pouvez aussi mettre en avant un positionnement différenciant, avec des textiles d’origine françaises ou des matières naturelle par exemple.
La couturière effectue également des services de retouches en réalisant des ourlets, en réparant les vêtements abîmés, en y apportant des améliorations…
Enfin, vous pouvez faire de la couture professionnelle chez vous ou dans un atelier.
Quelles compétences pour devenir couturière indépendante ?
La profession de couturière n’est pas règlementée, vous n’avez pas besoin d’un diplôme pour l’exercer. Toutefois, vous avez intérêt à suivre un cursus diplômant (CEP ou Bac Pro métiers de la mode) ou une formation de couturière pour acquérir les gestes techniques nécessaires à la fabrication de vos créations.
Pour devenir couturière et que votre projet de création d’un atelier de couture se transforme en succès, il vous faut disposer de quelques compétences :
- le sens du relationnel : vous devrez recevoir vos clients, comprendre ce qu’ils attendent, vous adapter à leurs demandes, les conseiller en fonction de leur morphologie, les fidéliser ;
- savoir prendre les mesures des clients ;
- être minutieuse : la manipulation des textiles, aiguilles et petits matériels exige de la patience et de la rigueur ;
- être perfectionniste : les clients attendent de vous des finitions parfaites, quitte à devoir faire plusieurs essayages pour que le vêtement soit parfait ;
- connaître les matériaux pour pouvoir les associer judicieusement entre eux ;
- disposer de quelques connaissances en gestion et comptabilité pour que votre activité soit rentable.
Quelle forme juridique choisir pour devenir couturière indépendante ?
Il vous faut à présent choisir un statut juridique pour exercer votre activité artisanale et facturer vos prestations. Vous avez le choix entre l’entreprise individuelle et la société commerciale unipersonnelle. Votre choix conditionnera le régime social auquel vous serez rattaché, le régime fiscal pour l’imposition de vos bénéfices ou encore l’étendue de votre responsabilité.
L’entreprise individuelle pour devenir couturière
L’entreprise individuelle (EI) peut être à responsabilité limitée (EIRL), à condition d’effectuer une déclaration d’affectation de patrimoine à l’activité. Vous pourrez ainsi protéger vos biens personnels contre les créanciers.
L’EI / EIRL peut être soumise au régime « classique » ou à celui de la micro-entreprise (voir après). Vos bénéfices seront soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu. En tant qu’entrepreneur individuel, vous serez rattaché à la Sécurité sociale des indépendants (ex RSI) au titre de travailleur non salarié (TNS). La couverture sociale n’étant pas très étendue, il peut être judicieux de la compléter avec un contrat de prévoyance ou de retraite, et une mutuelle.
L’auto-entrepreneur en couture
L'auto-entreprise n’est pas une structure juridique à part entière : il s’agit d’un régime fiscal applicable à l’entreprise individuelle. Idéal pour démarrer une activité de couture professionnelle, il nécessite peu de formalités et impose une comptabilité allégée. Vous devez seulement tenir à jour un livre de recettes et de dépenses et vous inscrire en tant que auto-entrepreneur.
Le régime micro-fiscal propose également des démarches allégées pour la déclaration et l’imposition des bénéfices. Chaque mois ou chaque trimestre selon l’option retenue, vous déclarez votre chiffre d’affaires encaissé. Vous paierez ensuite de l’impôt sur le revenu, après application d’un abattement pour frais professionnels de 34 %. Si vous ne dépassez pas certains plafonds de ressources, vous pouvez préférer le versement forfaitaire libératoire, qui vous permet de payer dans le même temps votre IR et vos cotisations sociales. Dans ce cas, l’IR représentera 2.2 % de votre CA déclaré.
Le régime micro-social de la micro-entreprise prévoit le versement de cotisations sociales assises sur le CA encaissé, à un taux de 12.8 %. En contrepartie, vous serez rattaché à la SSI en tant que TNS.
Inconvénients de devenir couturière en auto-entreprise : votre chiffre d’affaires est limité à 172 600 €, vous ne pouvez pas déduire vos charges et votre responsabilité est illimitée.
Les sociétés commerciales pour devenir couturière
Dans un premier temps, vous allez créer votre entreprise : vous avez le choix entre l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) et la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU). Si par la suite, vous décidez de vous associer, vous évoluerez vers une SARL ou une SAS.
Voici les spécificités des EURL et SASU :
- elles n’exigent pas de capital social minimum, et celui-ci peut être constitué avec des apports en numéraire et en nature ;
- la responsabilité est limitée aux apports dans le capital social ;
- l’EURL est de droit soumise à l’IR, la SASU, à l’impôt sur les sociétés (IS). Toutefois, il est possible de créer une EURL à l’IS et une SASU à l’IR pour les cinq premiers exercices sociaux ;
- la direction de l’EURL est assumée par un gérant, qui peut être l’associé unique. La SASU est dirigée par un président. Le gérant est considéré comme un TNS, le président comme un assimilé salarié ;
- il est possible de déduire les charges des bénéfices pour limiter l’imposition.
En contrepartie de ces avantages, sachez que les formalités de constitution de ces sociétés sont lourdes et coûteuses, et que vous devez tenir une comptabilité rigoureuse.
Quelles sont les démarches à réaliser pour obtenir son Kbis de couturière indépendante ?
Les démarches administratives pour devenir couturière chez soi ou en atelier diffère selon le statut choisi.
Les formalités pour devenir couturière en entreprise individuelle
Vous devez remplir le formulaire M0 de constitution d’entreprise et vous immatriculer auprès du répertoire des métiers (RM), en en faisant la demande auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) compétent, à savoir la chambre des métiers et de l’artisanat.
Les formalités pour devenir couturière auto-entrepreneur
Vous remplirez le formulaire P0 de déclaration de commencement d’activité, et procéderez à votre immatriculation auprès du RM.
Les formalités pour créer une entreprise de couture
Il vous faut :
- rédiger les statuts de la société ;
- remplir le formulaire M0 de création d’entreprise ;
- déposer une fraction du capital social sur un compte bancaire bloqué ;
- nommer le dirigeant d’entreprise ;
- publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
- déposer un dossier d’immatriculation auprès du CFE contenant des pièces justificatives (attestation de parution de l’annonce légale, attestation de dépôt des comptes, déclaration de non-condamnation du dirigeant…).
Si votre dossier est complet, vous recevrez votre Kbis (société), votre extrait K (entreprise individuelle) ou votre SIREN (auto-entreprise) et pourrez enfin vous lancer !
Le choix du statut juridique et les démarches de constitution d’une entreprise sont complexes. Les experts Captain Contrat vous accompagnent pour démarrer sereinement votre activité.
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