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Comment devenir agent artistique ?

Pierre-Florian Dumez
Écrit par Pierre-Florian Dumez. Juriste de formation. Diplômé d’un Master II en droit économique
Relu par Sofia El Allaki.

Aussi appelé manager ou imprésario, l’agent artistique est un mandataire qui gère la carrière d’artistes du cinéma, de la musique, des arts ou encore de la mode. Pour devenir agent artistique, vous n’avez pas besoin d’un diplôme, mais devrez conclure un mandat avec vos clients. Il vous faudra choisir une structure juridique pour exercer votre activité et réaliser quelques formalités pour obtenir un Kbis.

 

 

En quoi consiste l’activité le métier d’agent artistique ?

 

Devenir agent artistique, c’est d’abord se constituer un portefeuille de talents, dont vous devrez défendre les intérêts professionnels et les activités. Votre cœur de métier consiste en effet à lancer et promouvoir la carrière des artistes que vous représentez, en négociant pour eux des contrats et des cachets. En tant qu’intermédiaire, vous devez étudier les propositions, vérifier la légalité des contrats et leur bonne exécution. Vous conseillerez vos clients sur la pertinence ou non de conclure un contrat avec une agence, une maison de production…

Vous devrez disposer d’un réseau étendu auprès des professionnels du monde artistique auquel appartiennent vos clients. Il vous faudra les solliciter pour placer vos talents. Enfin, l’agent d’artiste est tenu de gérer l’agenda et les relations de presse de ses clients. Si vous pouvez rester généraliste, une grande majorité des agents artistiques se spécialise sur un secteur d’activité : œuvres cinématographiques ou musicales, théâtre, sport…

 

Quelles compétences pour devenir agent artistique ?

 

L’activité d’agent artistique implique d’être au contact d’artistes et de professionnels comme des agences organisatrices d’évènements ou de mannequins, des directeurs de casting, centres d’art, etc. Pour mener à bien vos missions, vous devez :

  • avoir le sens du relationnel et vous montrer convaincu par le talent des artistes que vous représentez ;
  • vous montrer patient et disponible: votre métier peut vous mener à voyager souvent et à travailler le soir et le week-ends, pour ne rater aucune opportunité ;
  • être bien organisé: vous tiendrez l’agenda de plusieurs artistes et vous vous occuperez de la logistique de nombreux évènements ;
  • être polyvalent: connaître le droit des contrats et de la propriété intellectuelle, démarcher des professionnels, organiser des rencontres… Devenir agent artistique nécessitent de jongler entre une multitude de compétences ;
  • être un bon négociateur: cette compétence vous sera nécessaire pour obtenir les meilleures conditions de rémunération et de travail pour vos artistes.

Quelle attestation pour devenir agent de star ?

 

La licence d’agent artistique a été supprimé en 2010. Jusqu’en 2016, vous deviez vous inscrire sur le registre national des agents artistiques, mais cette obligation a aussi été supprimée.

Le métier d’agent de stars n’étant pas réglementé, vous n’êtes pas obligé d’être titulaire d’un diplôme pour l’exercer. Toutefois, l’activité nécessite de nombreuses compétences en droit, économie, gestion, droit de propriété intellectuelle… Il est donc opportun de suivre un cursus dans ce domaine, ou de détenir un diplôme comme le Master industries culturelles.

Enfin, vous devrez rédiger un mandat pour chacune de vos missions. Ce contrat doit mentionner certaines clauses relatives aux missions que vous êtes chargé d’exécuter, les conditions de la rémunération ainsi qu’une date de fin de mission.

 

Quelle forme juridique choisir pour devenir agent artistique ?

 

 

Vous avez le choix entre plusieurs statuts juridiques pour créer votre entreprise d'agent artistique : l’entreprise individuelle (classique, EIRL et micro-entreprise) et les sociétés commerciales unipersonnelles (SASU, EURL). Pour vous aider à vous décider, voici un récapitulatif des spécificités, avantages et inconvénients de chaque forme juridique.

 

L’entreprise individuelle (EI)

Ce statut vous permet de vous lancer sans capital social, mais en contrepartie, votre responsabilité face aux créanciers est illimitée, car vos patrimoines personnel et professionnel sont confondus. Pour protéger vos biens propres, vous pouvez préférer l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL). Vous affecterez ainsi certains biens à votre activité professionnelle d’agent artistique grâce à déclaration d’affectation.

Les bénéfices que vous dégagez en tant qu’entrepreneur individuel sont taxés entre vos mains, à l’impôt sur le revenu (IR). Vous verserez également des cotisations sociales, qui vous permettront d’être rattaché à la Sécurité sociales des indépendants en tant que travailleur non-salarié (TNS). Enfin, sauf à opter pour le régime de la micro-entreprise et à condition de ne pas dépasser un certain chiffre d’affaires, la comptabilité relève du régime de la déclaration contrôlée, qui impose la tenue d’un livre-journal et d’un registre des immobilisations et des amortissements.

 

La micro-entreprise

L’auto-entreprise ne constitue pas un statut juridique à part entière, mais est en réalité un régime fiscal applicable à l’entreprise individuelle. Pour en bénéficier, votre chiffre d’affaires ne doit pas excéder un plafond de 72 600 €, ce qui peut limiter le développement de votre activité.

 

Le régime micro-fiscal d’auto-entrepreneur vous impose de déclarer chaque mois ou trimestre le CA encaissé. Vous devrez payer de l’IR par prélèvement à la source, après application d’un abattement de 50 %. Si vos ressources sont inférieures à un certain plafond, vous pourrez opter pour le versement libératoire. Vous paierez dans le même temps de l’IR sur la base d’un pourcentage de votre CA, ainsi que vos cotisations sociales.

 

Le régime micro-social de l’auto-entreprise prévoit le paiement de cotisations sociales représentant 22 % de votre CA. Vous serez considéré comme un TNS.

 

Outre le plafond de chiffre d’affaires à ne pas dépasser, le régime de micro-entrepreneur présente l’inconvénient de ne pas limiter votre responsabilité et de ne pas autoriser la déduction des charges courantes.

 

Les sociétés commerciales

L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) et la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) sont constituées par un associé unique. Celui-ci enfile généralement la casquette de gérant de l’EURL ou de Président de la SASU, le premier étant un TNS, le second, un assimilé salarié.

 

La loi n’impose pas de capital social pour créer une SASU ou une EURL, et celui-ci peut être constitué par des apports en numéraire et en nature. Votre responsabilité est limitée aux apports que vous réalisez dans le capital.

 

De plein droit, les bénéfices sont taxés à l’IR, entre les mains de l’associé unique de l’EURL, et à l’impôt sur les sociétés (IS) au niveau de la SASU. Toutefois, il est possible de créer une EURL à l’IS et une SASU à l’IR, pour les 5 premiers exercices sociaux.

 

Le CA n’est pas limité en société commerciale, et vous pouvez déduire vos charges réelles de vos bénéfices. Inconvénients de ces structures : la tenue de la comptabilité est rigoureuse, et le formalisme de constitution, long et coûteux.

 

Quelles démarches pour obtenir son Kbis d’agent-artistique ?

 

Les formalités dépendent du statut juridique choisi.

 

Les formalités pour devenir agent-artistique auto-entrepreneur ou entrepreneur individuel

Vous devez remplir le formulaire P0 de déclaration de commencement d’activité, et le transmettre au centre de formalité des entreprises (CFE) compétent, à savoir la chambre de commerce et d’industrie. Si vous optez pour l’EIRL, vous devez en outre remplir un formulaire de déclaration d’affectation du patrimoine.

 

Les formalités pour devenir agent-artistique en société unipersonnelle 

Il vous faut :

 

  • rédiger les statuts de la société ;
  • publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
  • nommer le dirigeant d’entreprise ;
  • déposer une fraction des apports en numéraire sur un compte bancaire bloqué ;
  • dresser la liste des bénéficiaires effectifs ;
  • déposer un dossier d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS).

 

Une fois en possession de votre Kbis, vous pourrez enfin lancer votre activité d’agent artistique.

 

Quelle rémunération pour être agent artistique ?

 

Vous serez rémunéré pour vos missions d’agent artistique, sur la base d’un pourcentage des rémunérations de vos artistes. Il est d’usage de le fixer au maximum à 10 % des rémunérations brutes de l’artiste (hors avantages en nature et indemnités pour déplacement) ou 15 % si celui-ci vous demande en complément de réaliser pour vous des missions particulières. Cette rémunération sera prévue dans le mandat.

Vous souhaitez être conseillé sur le choix de votre statut juridique pour devenir agent artistique ? Vous désirez déléguer les démarches de constitution de votre entreprise ? Les experts Captain Contrat sont à votre disposition. 

 

Juriste de formation, Pierre-Florian est diplômé d’un Master II en droit économique de l'Université d'Aix-Marseille. À la fin de ses études, il crée une start-up spécialisée dans la mise en conformité des entreprises au règlement général sur la protection des données (RGPD). Aujourd'hui, il est responsable contenu.
Relu par Sofia El Allaki. Diplômée en droit
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