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Liquidation/dissolution : les obligations du dirigeant vis-à-vis des salariés

Maxime Wagner
Écrit par Maxime Wagner. Co-fondateur de Captain Contrat. Diplômé de Centrale Lille et l'ESSEC.

Selon le Code civil, la dissolution désigne la disparition d’une société entraînant la liquidation des biens affectés à son activité. Une liquidation/dissolution, qu’elle soit imposée (judiciaire) ou choisie (amiable), peut avoir plusieurs conséquences, notamment sur les contrats en cours. Et tout particulièrement sur les contrats de travail.

Pour aller plus loin : en tant que dirigeant de la société en liquidation judiciaire, quels risques pèsent sur lui ? Consultez l'article sur la : Liquidation judiciaire : risques et impacts pour le dirigeant 

La première chose à savoir est que la liquidation/dissolution est encadrée par la loi en ce qui concerne la rupture des contrats de travail, et qu'elle a pour effet la création de droits au profit des salariés licenciés.

Cette fiche pratique va vous présenter les différentes garanties dont doivent bénéficier les salariés concernés par une telle situation.

 

 

Liquidation/dissolution et rupture des contrats de travail

 

Le liquidateur est la personne mandatée par les dirigeants sociaux ou le juge pour procéder à la liquidation de la société afin de rembourser tous les créanciers sociaux et veiller au sort des contrats en cours.

Dans les deux cas, c’est le liquidateur qui doit procéder aux licenciements, tout en respectant les dispositions légales relatives à l’information/consultation des représentants du personnel et à l’information de l’autorité administrative compétente (L. 321-8 et L. 321-9 du Code du travail).

 

Dans le cas d'une liquidation/dissolution judiciaire (imposée)

 

Dans cette situation, le liquidateur est dit « judiciaire » puisqu’il est nommé par le juge. La liquidation judiciaire, c’est-à-dire celle prononcée par le juge, n’entraîne pas en soi la rupture des contrats de travail. En effet, l’ouverture d’une procédure collective contre l’employeur n’a pas de conséquence sur les contrats de travail qui continuent de produire leurs effets.

De plus, le tribunal peut autoriser le maintien temporaire de l’activité, ce qui exclut la fin automatique du contrat de travail en cas de liquidation judiciaire. Mais ce maintien de l’activité n’est qu’illusoire puisque la société n’est plus en mesure d’exercer une quelconque activité. Il est autorisé uniquement pour que la société puisse disposer de la personnalité juridique et pouvoir agir en justice.

 

Dans le cas d'une liquidation/dissolution amiable (choisie)

 

Ici, le liquidateur dit « amiable » est nommé par les dirigeants de la société. L'un de ses rôles est de veiller au licenciement des salariés pour motif économique. Comme lors d’une liquidation judiciaire, la liquidation anticipée n’entraîne pas la rupture des contrats de travail qui continuent à produire leurs effets.

À la différence d’une liquidation judiciaire, une liquidation amiable ne permet pas d’obtenir les avantages proposés par le régime de garantie des salaires (AGS).

 

L’obligation de reclassement des salariés

 

L’article 1233-4 du Code du travail prévoit que « le licenciement pour motif économique d’un salarié ne peut intervenir que lorsque tous les efforts de formation et d’adaptation ont été réalisés et que le reclassement de l’intéressé ne peut être opéré dans l’entreprise ou dans les entreprises du groupe auquel l’entreprise appartient ».

Avant de licencier, l’employeur doit alors rechercher et proposer aux salariés des postes disponibles au sein du groupe. La proposition d’emploi doit se faire par le biais d’une offre écrite et précise. Lors d’une liquidation judiciaire, l’employeur est donc tenu de l’obligation de reclassement.

Si le reclassement est impossible, l’employeur doit ouvrir une procédure pour licenciement économique.

 

Les garanties de l’AGS et les conditions pour en bénéficier

 

Le régime de garantie des salaires (AGS) intervient lorsque votre entreprise se trouve en procédure collective (sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire) et que cette dernière n’a pas les ressources nécessaires pour payer les salaires, préavis ou indemnités dus lors de l’exécution des contrats de travail.

 

Les garanties offertes par l’AGS

 

L’AGS garantit le paiement des rémunérations impayées des salariés dont l’employeur est en procédure collective :
• Les rémunérations de toutes natures dues au salarié, au moment de l’ouverture d’une procédure de redressement ou liquidation judiciaire ;
• Les créances liées à la rupture des contrats de travail.

Les principales créances garanties sont : les rémunérations dues au salariés et apprentis ; les indemnités compensatrices de préavis, les indemnités compensatrices de congés payés, les indemnités de licenciement, les contributions financières dues par l’employeur en cas d’adhésion au CSP (contrat de sécurisation professionnelle).

 

Point de vigilance :
Les avances sont effectuées au profit du salarié et dans la limite d’un plafond, plafond qui varie en fonction de l’ancienneté de votre contrat de travail au sein de l’entreprise au jour de la procédure collective.

 

Les conditions pour bénéficier de l’AGS

 

Dans le cas d’une liquidation judiciaire, l’article 3253-8 du Code du travail impose que le liquidateur judiciaire doit en plus procéder au licenciement du salarié dans un délai de 15 jours à compter de l’ouverture de la procédure de liquidation , pour que les créances soient garanties par l’AGS.

Pour bénéficier de l’AGS, il faut être titulaire d’un contrat de travail. Sont concernés :

  • Les salariés d’un commerçant, d’un artisan, d’un agriculteur, d’une personne physique exerçant une activité indépendante ou libérale, d’une personne morale de droit privé (société commerciale, association, etc.) ;
  • Les salariés détachés à l’étranger ou les salariés français expatriés ;
  • Les salariés en France d’un employeur situé dans un autre Etat de l’Union Européenne.

 

Les salariés bénéficient de ce régime même si l’employeur n’est pas à jour dans le paiement des cotisations AGS.

 

Faites-vous accompagner dans la dissolution de votre société

 

La dissolution d’une société est une période éprouvante et qui peut être compliquée à gérer, ne serait-ce que sur le plan administratif. Ne restez pas seul et faites-vous accompagner.

De plus, la rédaction des documents intermédiaires comme le bilan dissolution est une étape capitale pour le bon déroulement de l’opération. 
Captain Contrat propose une solution simple et pratique pour gérer ces démarches : répondez à un court questionnaire pour nous préciser votre situation, échangez gratuitement avec un avocat spécialisé en la matière et recevez un devis chiffré aux tarifs transparents et justes !

 

 

Maxime Wagner
Écrit par Maxime Wagner
Maxime Wagner est diplômé de Centrale Lille et d'un MBA à l'ESSEC. Il démarre sa carrière dans la distribution, où il s'intéresse aux méthodes de management et d'organisation ainsi qu'aux problématiques d'innovation. Fin 2012, il quitte Carrefour et lance, avec Philippe, Captain Contrat. Son objectif : lancer une start-up à impact positif sur la société et dans laquelle chacun est heureux de travailler.
Relu par Pierre-Florian Dumez. Diplômé en droit

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Les commentaires (2)

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19 octobre 2024 à 05h47
J
J
Julie

Bonjour, Je suis "assimilée-salariée" d'une SAS que je souhaite dissoudre à l'amiable, puis-je bénéficier d'indemnités pour rupture conventionnelle? [...]

Voir plus
21 octobre 2024 à 07h55
Pierre-Florian Dumez
Pierre-Florian Dumez Pierre-Florian Dumez - Juriste de formation. Diplômé d’un Master II en droit économique

Bonjour, merci pour votre commentaire ! Le régime d'assimilé-salarié d'un dirigeant de SAS permet de bénéficier de certaines protections sociales simi [...]

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07 juillet 2024 à 15h46
C
C
Camille Bouchu

Je suis gérant et associé unique d'une SARL. Je vais la dissoudre pour réduire les formalités administratives de la SARL. Après dissolution amiable, p [...]

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08 juillet 2024 à 15h33
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Pierre-florian Dumez

Bonjour, merci pour votre commentaire ! Un gérant majoritaire de SARL ne peut pas cumuler son mandat avec une entreprise individuelle. En revanche, le [...]

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