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Que deviennent mes dettes après une liquidation judiciaire ?

Philippe Wagner
Écrit par Philippe Wagner. Co-fondateur de Captain Contrat. Diplômé d'HEC Paris.
Relu par Sofia El Allaki.

Si votre entreprise est en difficulté et risque de faire l’objet d’une liquidation judiciaire, vous vous demandez sans doute ce que vont devenir vos dettes. Pas de panique : nous sommes là pour vous apporter une réponse claire.

Dans cet article, nous nous intéresserons à la question des dettes après la liquidation judiciaire d’une entreprise, ainsi qu’aux droits dont bénéficient les créanciers lors d’une telle procédure. 

 

 

Qu’est-ce que la liquidation judiciaire ?

 

Lorsqu’une entreprise est en difficulté, elle peut faire l’objet d’une procédure collective. Cette procédure permet de placer l’entreprise sous contrôle judiciaire, de manière à organiser le règlement de ses créances. Il existe trois types de procédures collectives : la procédure de sauvegarde, le redressement judiciaire, et la liquidation judiciaire

La liquidation judiciaire intervient en dernier recours, lorsque la sauvegarde ou le redressement de l’entreprise n’ont pas permis de “sauver” son activité. Elle met donc fin à l’activité de l’entreprise qui n’est plus en capacité d’honorer ses créances, et dont le rétablissement est manifestement impossible.  

Dès l'ouverture de la procédure de liquidation judiciaire, un liquidateur est nommé pour reprendre la gestion de l’entreprise et pour organiser le règlement de ses dettes. Le dirigeant de l’entreprise est dessaisi de ses fonctions. Au terme de la liquidation judiciaire, l’entreprise est définitivement dissoute

 

Quelle est la procédure de liquidation judiciaire ?

 

Il faut ici distinguer entre plusieurs cas de figure. En effet, la procédure de liquidation judiciaire peut être ouverte par le dirigeant de l’entreprise en difficulté, sur demande du procureur de la République, ou encore sur demande d’un créancier de l’entreprise. Le tribunal compétent est le Tribunal de commerce si le dirigeant de l’entreprise est artisan ou commerçant, et le tribunal judiciaire dans les autres cas. 

Lorsque le jugement prononçant la liquidation judiciaire est publié, l’entreprise cesse immédiatement son activité. Une autorisation dérogatoire de 3 mois renouvelable peut cependant être accordée par le tribunal. Lorsque la procédure de liquidation judiciaire s’ouvre, le dirigeant est dessaisi : il ne peut donc plus administrer ses biens. Dans le même temps, toutes les actions en justice à destination du débiteur sont gelées. Les créanciers ne peuvent donc plus le poursuivre. Le cours des intérêts et des majorations est arrêté, sauf pour les prêts de plus d’un an. Les contrats de travail des salariés (s’il y en a) sont quant à eux rompus dans les 15 jours suivant le jugement de liquidation judiciaire. 

Le jugement de liquidation judiciaire nomme également un mandataire judiciaire qui aura pour fonction d’agir en qualité de liquidateur. Celui-ci exerce les droits et les actions du débiteur à sa place pendant toute la durée de la procédure, et organise le désintéressement des créanciers, par ordre d’importance. 

Enfin, au terme de la procédure de liquidation judiciaire, le tribunal prononce la dissolution de l’entreprise. Une fois l’entreprise liquidée, les créanciers ne peuvent plus engager de poursuites envers le débiteur, sauf exceptions (voir le dernier paragraphe). 

 

Que deviennent les biens et les dettes à l’ouverture d’une liquidation judiciaire ?

 

A l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire, le tribunal va donc désigner un liquidateur. Celui-ci a pour fonction de régler les créances de l'entreprise, notamment par la saisie et la vente de ses biens. Seul le liquidateur a le pouvoir de gérer les biens du débiteur, qui ne peut plus administrer lui-même ses biens et ses créances. S’il souhaite vendre un bien, par exemple, le débiteur devra donc s’en remettre au liquidateur. 

Concernant les dettes professionnelles, il existe deux cas de figure.

Soit le produit de la vente des biens de l’entreprise a permis de régler l’ensemble des créances, soit le produit de la vente des biens de l’entreprise n’est pas suffisant pour régler toutes les créances. Quoi qu’il en soit, au terme de la liquidation judiciaire (suite à l’extinction du passif de l’entreprise ou lorsque l’insuffisance de ses actifs ne permet pas de poursuivre la procédure), le tribunal prononce la dissolution de l’entreprise. Une fois l’entreprise dissoute, ses créanciers n’auront plus la possibilité de demander le règlement de leurs créances, celles-ci s’éteignant avec la liquidation de l’entreprise. 

Ainsi, même si l’ensemble des créances de l’entreprise n'a pas été réglé, le tribunal peut prononcer la clôture de la liquidation judiciaire. Si l’action des créanciers s’éteint en même temps que la fermeture de l’entreprise, ces derniers conservent néanmoins la possibilité de poursuivre les personnes qui se sont portées caution pour obtenir le règlement de leurs créances.

 

Quels sont les droits des créanciers lors d’une liquidation judiciaire ?

 

On l’a vu : l'ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire a pour effet d’interrompre les poursuites engagées contre le débiteur, et empêche les créanciers d'en déclencher de nouvelles. Les créances antérieures au jugement de liquidation judiciaire sont gelées. Par la suite, la clôture de la liquidation judiciaire a également pour effet d’effacer les dettes qui n’auraient pas pu être réglées. 

Néanmoins, les créanciers disposent de certains droits lors d’une liquidation judiciaire. Ainsi, ils sont en mesure de réclamer au débiteur le paiement des créances alimentaires, même lorsqu’elles sont antérieures à la liquidation judiciaire. Leurs droits de poursuite individuels sont également recouvrés lorsque le débiteur a été reconnu coupable de banqueroute (infraction caractérisée par des faits de gestion frauduleuse au cours d’une liquidation judiciaire), ou lorsque la faillite personnelle du débiteur a été prononcée. Le tribunal autorise également la reprise des actions individuelles des créanciers à l’encontre du débiteur lorsque celui-ci s’est rendu coupable de fraude à l’égard d’un ou plusieurs créanciers. 

Par ailleurs, l'article L. 643-11  du Code de commerce dispose que les créanciers bénéficient de nouveau de leur droit de poursuite individuelle lorsque "le débiteur, au titre de l'un quelconque de ses patrimoines, ou une personne morale dont il a été le dirigeant a été soumis à une procédure de liquidation judiciaire antérieure clôturée pour insuffisance d'actif moins de cinq ans avant l'ouverture de celle à laquelle il est soumis."

Enfin, dans le cas particulier d’une entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL), les créanciers retrouvent leur droit de poursuite individuelle après la clôture de la liquidation judiciaire, s’il est avéré que le débiteur s’est rendu coupable de fraude à leur égard. Ce droit est cependant limité aux patrimoines non concernés par la liquidation. 

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Philippe Wagner
Écrit par Philippe Wagner
Philippe Wagner est diplômé d'HEC Paris. Il a travaillé comme consultant et banquier d'affaires avant d'être bras droit de Gilles Babinet - entrepreneur aguerri - qui lui a fait découvrir le monde des start-up. Fin 2012, il se lance avec son frère, Maxime, avec la volonté d’accompagner les TPE/PME dans leur développement.
Relu par Sofia El Allaki. Diplômée en droit

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