Vous avez pris une très belle photo que vous souhaitez publier sur Internet. Problème : comment pouvez-vous être sûr que vos droits sur celle-ci soient respectés ? La loi vous attribue un droit d’auteur sur votre œuvre artistique, qui assure sa protection. Si en théorie, aucune formalité n’est nécessaire pour en disposer, en pratique, vous avez tout intérêt à opter pour une solution de protection pour éviter le vol ou la contrefaçon. Il donc très important de ne pas négliger la protection de vos oeuvres et créations. Voici 5 manières de protéger votre œuvre artistique.
Qu’entend-on par œuvre artistique ?
En France, en tant que créateur, vous pouvez obtenir une protection pour votre « œuvre de l’esprit ». Il n’existe pas à proprement parler de définition légale de l’œuvre artistique, et le Code de la propriété intellectuelle donne plutôt des exemples, comme le roman, la photo, la peinture, la chorégraphie, les logiciels… Pour être reconnue comme une œuvre de l’esprit, votre création doit être originale, matérialisée (c’est-à-dire déjà créée, et non pas être au simple stade d’idée) et dévoiler votre personnalité. La création relève de la propriété littéraire et artistique et est protégée par le droit d’auteur.
Faut-il accomplir des démarches pour voir reconnaître son droit d’auteur ?
La réponse est non, vous n’avez aucune formalité à réaliser pour voir reconnaître votre droit d’auteur sur votre œuvre artistique et obtenir sa protection. En effet, selon le Code de la propriété intellectuelle, vous bénéficiez sur celle-ci des droits moraux et patrimoniaux attachés au droit d’auteur du simple fait de la création. En d’autres termes, dès lors que vous avez créé une photo, un logiciel ou écrit un roman, vous disposez sur ceux-ci du droit d’auteur et ils sont automatiquement protégés. En pratique, il est recommandé de protéger l’œuvre artistique par tous les moyens mis à votre disposition pour vous prémunir en cas de conflit. En effet, si aucune démarche n’est requise pour protéger votre œuvre, vous devez tout de même être en capacité de prouver votre paternité (et que vous êtes le premier à l’avoir créée) : c’est ce que l’on appelle l’antériorité.
Comment prouver la paternité d’une création artistique ?
Vous avez publié cette photo, et voici que vous la retrouvez sur le site Internet d’un concurrent. Révolté à juste titre, vous décidez d’engager une action en justice. Pour déterminer si c’est vous ou votre adversaire qui disposez du droit d’auteur sur l’œuvre, et donc de la protection qui y est attachée, le juge va rechercher qui en a la paternité. Et pour ce faire, il va s’attacher au critère d’antériorité. En clair, celui qui peut démonter la paternité la plus ancienne sur l’œuvre se verra attribuer le droit d’auteur et la protection intellectuelle.
Comment protéger son oeuvre artistique ?
Rassurez-vous, la loi met tout un arsenal de solutions à votre disposition pour assurer la protection de votre œuvre artistique.
1. L’envoi d’un courrier recommandé à soi-même
Ce premier moyen a l’avantage d’être économique, en revanche, il ne convient pas forcément pour tous les types de supports. Par exemple, rien ne vous garantit qu’une clé USB que vous vous serez envoyé à vous-même et qui contient votre œuvre ne sera pas altérée. Attention, pour que cette solution constitue un mode de protection valable, pensez à bien coller le bordereau de recommandé sur le rabat de l’enveloppe, de façon à ce que personne ne puisse vous accuser de l’avoir ouverte.
Plus simple encore, la Poste permet désormais l'envoi d'une lettre recommandée électronique. Vous disposez donc d'une preuve informatique.
2. L’enveloppe Soleau
Cette enveloppe double s’achète auprès des greffes des tribunaux de commerce ou directement auprès de l’INPI. Vous glissez ensuite une copie de votre œuvre dans chacun des deux volets puis vous renvoyez l’enveloppe Soleau en lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR) à l’INPI. Celle-ci sera perforée par le service et recevra un numéro d’ordre et une date. Si vous êtes en conflit avec un adversaire quant à la paternité d’une œuvre artistique, l’INPI transmettra votre enveloppe au juge. Problème : vous pouvez seulement faire protéger un document imprimé de 7 pages. Ce problème est cependant résolu depuis l'apparition de l'enveloppe e-Soleau.
3. Le dépôt de l’œuvre dans une étude de notaires ou d’huissiers de justice
Certes, ce mode de protection de l’œuvre artistique peut coûter cher, mais en échange, vous disposerez d’une preuve irréfutable de la date à laquelle vous l’aurez déposée. Dans ce cas, pas de limite de volume ou de supports, et vous bénéficierez d’une garantie de 25 ans de protection de votre droit d’auteur.
4. Le dépôt en ligne
Plusieurs sites Internet vous proposent de déposer votre création artistique sur leurs bases de données. Généralement, ils offrent plusieurs formules qui s’adaptent au type d’œuvre (photo, document…) et certains d’entre eux couplent même le service avec un horodatage par huissier de justice, pour accorder une plus grande force probante au dépôt.
5. Le dépôt dans une société d’auteurs ou de gestion collective
Vous avez sans doute déjà entendu parler de la SACEM, la SNAC ou encore de la SCAM. Ces sociétés jouent un rôle d’intermédiaire entre les exploitants et les titulaires du droit d’auteur et assurent la protection des œuvres. En revanche, comme elles ne sont pas dépositaires de la force publique comme le sont les notaires et huissiers, le dépôt ne constituera qu’une preuve simple de votre paternité sur votre œuvre. En clair, la date du dépôt est certaine, tandis que la paternité ne l’est pas. Un concurrent pourra donc toujours tenter de s’en emparer.
Que risque-t-on si une œuvre n’est pas protégée ?
Vol pur et simple de votre œuvre, reproduction et copie non autorisées, contrefaçon : vous courrez de nombreux risques en ne protégeant pas votre œuvre artistique. En outre, vous pourriez très bien vous voir accuser d’utiliser illégalement cette œuvre par un concurrent malhonnête, qui viendrait ainsi revendiquer le droit d’auteur à votre place.
Si vous êtes victime d’une violation de votre droit d’auteur sur votre création artistique, vous pouvez intenter une action au pénal ou au civil. Les infractions au droit d’auteur sont ainsi sanctionnées à travers l’action en contrefaçon. Elle punit de 300 000 € d’amende et de 3 ans d’emprisonnement la personne qui s’en rend coupable. Vous pouvez également agir au civil pour demander des dommages-intérêts, dans l’hypothèse où l’action pénale est prescrite, ou si vous pouvez porter plainte sur une autre base que la contrefaçon.
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