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Comment ouvrir un coffee shop ?

Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki. Diplômée d'un Master II en Droit des affaires
icon L'essentiel de l'article L'essentiel de l'article
Pour ouvrir un coffee shop en France, plusieurs démarches administratives et réglementaires sont essentielles. En premier lieu, vous devez effectuer une déclaration auprès de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) avant l'ouverture de votre établissement. La formation en hygiène alimentaire HACCP est obligatoire pour assurer la sécurité alimentaire de vos clients. Les normes sanitaires et de sécurité doivent être scrupuleusement respectées, notamment pour l'aménagement des locaux et l'équipement. Si vous envisagez de servir de l'alcool, l'obtention d'une licence petit restaurant ou restaurant est indispensable. 

Qu’est-ce qu’un coffee shop ?

 

Le coffee shop représente bien plus qu'un simple établissement de restauration - c'est un véritable concept lifestyle qui redéfinit l'art de consommer le café en France. Dans ces espaces contemporains, la convivialité et la qualité se mêlent pour créer une expérience unique.

 

Un lieu de vie polyvalent

 

Le coffee shop est un lieu de vie où l'on vient déguster des cafés de spécialité préparés par des baristas passionnés. L'espace est pensé pour s'adapter aux différents moments de la journée : petit-déjeuner énergisant, en-cas du matin vers 10 h, pause déjeuner décontractée, goûter, après-midi studieux ou afterwork convivial. Le mobilier confortable, souvent composé de canapés, fauteuils et tables basses, invite à la détente et au partage.

 

Une offre gourmande diversifiée

 

La carte d'un coffee shop se distingue par sa diversité et sa qualité. Au-delà des cafés d'exception aux origines soigneusement sélectionnées, vous y trouvez une large gamme de boissons chaudes et froides : thés raffinés, chocolats chauds artisanaux, smoothies vitaminés et jus pressés. Côté restauration, les pâtisseries faites maison côtoient les snacks healthy et les brunchs généreux.

 

Quel diplôme pour ouvrir un coffee shop ?

 

La création d'un coffee shop nécessite de combiner des compétences entrepreneuriales et techniques spécifiques au secteur. Bien qu'aucun diplôme ne soit légalement requis, certaines formations s'avèrent indispensables pour assurer la qualité de service et le respect des normes.

 

Les formations obligatoires

 

La formation en hygiène alimentaire HACCP est la seule véritablement obligatoire. D'une durée de 14 heures minimum, elle aborde les points essentiels de la sécurité alimentaire :

  • la réglementation européenne et française ;
  • les bonnes pratiques d'hygiène ;
  • la maîtrise des températures ;
  • la gestion des stocks ;
  • le nettoyage et la désinfection.

Point de vigilance :
Au moins une personne de l'établissement doit avoir suivi cette formation. Le certificat n'a pas de date limite de validité.

 

Les formations recommandées

 

Plusieurs formations complémentaires sont vivement conseillées pour vous démarquer dans un marché concurrentiel :

  • une formation de barista professionnel, incluant :
    • l'apprentissage des différentes techniques d'extraction ;
    • la connaissance des origines et terroirs du café ;
    • la maîtrise du latte art ;
    • l'entretien du matériel professionnel.

 

  • un CAP Pâtisserie :
    • ce diplôme est obligatoire si vous souhaitez fabriquer vos propres pâtisseries ;
    • il permet de proposer une offre unique et personnalisée ;
    • il garantit la maîtrise des techniques de base.

 

  • une formation en gestion d'entreprise, sur :
    • la comptabilité et gestion financière ;
    • le management d'équipe ;
    • le marketing et communication ;
    • la gestion des stocks.

 

Quel budget pour ouvrir son coffee shop ?

 

L'ouverture d'un coffee shop représente un investissement conséquent qui doit être minutieusement planifié pour garantir la viabilité du projet.

 

Les investissements matériels

 

Le matériel professionnel constitue le cœur de votre investissement :

  • machine à café professionnelle : de 2 000 à 5 000 € ;
  • moulin à café : de 500 à 1 500 € ;
  • lave-vaisselle professionnel : de 1 500 à 3 000 € ;
  • équipement de cuisine : de 5 000 à 12 000 € ;
  • mobilier et décoration : de 8 000 à 25 000 €.

Les frais d'aménagement et d'installation

 

L'aménagement du local représente une part importante du budget :

  • droit au bail : de 20 000 à 100 000 € selon l'emplacement ;
  • travaux d'aménagement : de 15 000 à 50 000 € ;
  • mise aux normes : de 5 000 à 15 000 €.

On vous guide :
Prévoyez une enveloppe pour les imprévus équivalente à 10 % du budget total des travaux.

 

Les charges de démarrage

 

N'oubliez pas d'inclure dans votre budget initial :

  • stock de démarrage (café, produits alimentaires, vaisselle) : de 3 000 à 6 000 € ;
  • système de caisse : de 1 000 à 2 000 € ;
  • frais de formation (de barista professionnel, en gestion de café) : de 1 000 à 3 000 € ;
  • communication de lancement (création d'une identité visuelle et d'un site web, campagnes sur les réseaux sociaux) : de 3 000 à 8 000 € ;
  • fonds de roulement : au minimum 3 mois de charges fixes.

 

Créer son business en franchise ou en indépendant ?

 

Le choix entre l'indépendance et la franchise est crucial et mérite une analyse approfondie des avantages et inconvénients de chaque option.

 

Les avantages de la franchise

 

La franchise offre un cadre sécurisant pour débuter :

  • accompagnement dans toutes les étapes du projet ;
  • formation complète aux méthodes de l'enseigne ;
  • puissance d'une marque établie ;
  • centrale d'achats et conditions négociées ;
  • support marketing et commercial.

Les contraintes de la franchise

 

Cependant, le modèle impose certaines limites :

  • investissement initial plus élevé (75 000 à 300 000 € d'apport) ;
  • redevances mensuelles (4 à 7 % du CA en moyenne) ;
  • respect strict des standards de l'enseigne ;
  • zones d'implantation imposées ;
  • engagement sur plusieurs années.

À noter :
Les grandes enseignes comme Starbucks exigent un apport personnel minimum de 300 000 €. Des franchises plus accessibles comme Columbus Café demandent environ 80 000 €.

 

L'indépendance : plus de liberté, mais plus de risques

 

Créer son propre concept permet :

  • une liberté totale ;
  • la maîtrise des coûts et des marges ;
  • le choix de ses fournisseurs ;
  • une plus grande flexibilité d'adaptation. 

 

Quelles sont les 6 étapes pour ouvrir son coffee shop ?

 

La création d'un coffee shop nécessite une approche méthodique et organisée. Voici le détail des étapes essentielles pour concrétiser votre projet.

 

Étape 1 : définir son concept

 

Choisissez un positionnement unique (café de spécialité, salon littéraire, coffee shop digital, etc). Analysez la concurrence dans votre zone d'implantation, puis définissez votre clientèle cible. Élaborez votre carte, vos services et créez une identité visuelle cohérente.

 

Point de vigilance :
Privilégiez un concept qui vous ressemble tout en répondant à un besoin local non satisfait.

 

Étape 2 : établir un business plan solide

 

Le business plan doit inclure :

  • une étude de marché approfondie.
  • des prévisions financières sur 3 ans.
  • un plan de financement détaillé.
  • une analyse des risques.
  • une stratégie de développement.

Étape 3 : sécuriser le financement

 

Plusieurs sources de financement sont à explorer :

  • apport personnel (20 à 30 % minimum du budget total) ;
  • prêt bancaire ;
  • aides locales et régionales ;
  • financement participatif.

Étape 4 : choisir et aménager son local

 

L'emplacement est déterminant pour la réussite. Privilégiez les zones à fort passage. Vérifiez la conformité aux normes ERP. Négociez les conditions du bail commercial. Planifiez les travaux d'aménagement et installez un équipement professionnel de qualité.

 

Étape 5 : accomplir les démarches juridiques et administratives

 

Une fois le concept affiné et les frais d'installation listés, il est indispensable de :

  • choisir un statut juridique : une société unipersonnelle comme la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle), l'EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ou une société à plusieurs associés comme la SAS (société par actions simplifiée) ou la SARL (société à responsabilité limitée). Plusieurs critères sont à prendre en compte pour faire votre choix de forme juridique : le nombre d'associés, le niveau de protection sociale souhaité et le régime fiscal (pouvant impacter l'optimisation de la rémunération). 

 


  • réaliser les formalités administratives nécessaires : telles que l'enregistrement de votre entreprise auprès des autorités compétentes, l'obtention des autorisations et licences requises pour l'exploitation d'un établissement de restauration, la déclaration de votre activité auprès des organismes fiscaux et sociaux, ainsi que la souscription aux assurances obligatoires pour protéger votre activité et vos employés.

 

Étape 6 : préparer l'ouverture

 

Enfin, la préparation de l'ouverture nécessite de :

  • former votre équipe aux standards de qualité : en leur offrant des formations continues sur les techniques de service, la connaissance des produits, et l'accueil client afin de garantir une expérience exceptionnelle à chaque visite ;

On vous guide :
Prévoyez une période de "soft opening" pour roder votre équipe et ajuster votre organisation avant l'ouverture officielle.

  • mettre en place votre stratégie marketing : en définissant des objectifs clairs, en identifiant votre public cible, et en utilisant divers canaux de communication tels que les réseaux sociaux, les campagnes par e-mail, et les collaborations avec des influenceurs pour maximiser votre visibilité ;
  • établir des partenariats locaux avec d'autres entreprises, producteurs, et artisans de la région pour créer des synergies bénéfiques, renforcer votre ancrage local, et enrichir votre offre avec des produits de qualité issus du terroir.

icon En résumé En résumé
  • La réussite d'un coffee shop repose sur trois piliers fondamentaux : un emplacement stratégique dans une zone à fort potentiel de clientèle, un concept différenciant qui se démarque de la concurrence, et une qualité de service irréprochable portée par une équipe formée et passionnée.
  • L'investissement initial de minimum 60 000 à 80 000 € doit être minutieusement planifié pour couvrir l'installation, l'équipement, mais aussi une réserve de trésorerie suffisante pour assurer les six premiers mois d'exploitation sans tension de trésorerie.
  • La formation professionnelle constitue un investissement crucial : au-delà de l'obligation légale HACCP, la maîtrise des techniques de barista et une solide compréhension de la gestion d'entreprise sont indispensables pour pérenniser l'activité.

FAQ


  • Les coffee shops français génèrent un chiffre d'affaires mensuel entre 3 000 et 50 000 €, selon leur taille et leur localisation. Avec une marge brute entre 60 et 85 %, un établissement réalisant 15 000 € de ventes mensuelles peut dégager un bénéfice brut d'environ 11 250 €. Les marges nettes varient de 5 à 15 %. Concrètement, un coffee shop générant 15 000 € par mois peut espérer un bénéfice net d'environ 1 500 €, représentant environ 10 % du chiffre d'affaires.

  • La réglementation des licences varie selon votre offre de boissons. Pour un coffee shop classique ne servant que des boissons non alcoolisées, aucune licence n'est requise. Si vous souhaitez inclure des boissons alcoolisées à votre carte, deux options s'offrent à vous : la "petite licence restaurant" permettant de servir les boissons de catégorie 3 (bières, vins) uniquement pendant les repas, ou la "licence restaurant" complète autorisant le service de toutes les catégories d'alcool. Dans les deux cas, l'obtention préalable du permis d'exploitation, valable 10 ans, est obligatoire.
Historique des modifications :
Mise à jour du 2 décembre 2024 : vérification des informations juridiques et comptables.
Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki

Diplômée d'un Master II en Droit des affaires de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sofia a travaillé en cabinet d'avocats et en Maison d'édition juridique. Après avoir développé sa plume et ses compétences en édito, elle rejoint une agence de production de contenus parisienne en tant que Content manager senior, puis Account manager director. Aujourd'hui, elle est responsable contenu.

Relu par Pierre-Florian Dumez. Diplômé en droit
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