
Vous souhaitez ouvrir un spa ? Voici les démarches clés pour réussir votre projet et respecter la réglementation. Choisissez d’abord le statut juridique de votre future entreprise (auto-entrepreneur, SARL, SAS, etc.) et procédez à son immatriculation auprès du registre du commerce et des sociétés (RCS). Ensuite, préparez un dossier technique à destination de l’Agence Régionale de Santé (ARS), incluant les plans des installations, le protocole de traitement de l’eau et les mesures d’hygiène prévues. Comptez environ deux mois pour obtenir les autorisations nécessaires. En parallèle, prévoyez un budget d’au moins 100 000 € ainsi qu’une surface minimale de 90 m². Enfin, souscrivez une assurance responsabilité civile professionnelle pour protéger votre activité.
Qui peut ouvrir un spa ?
Les qualifications à obtenir sont directement liées aux services que vous proposerez. Pour un spa axé uniquement sur le bien-être avec bains, saunas et massages de confort, vous n'avez pas besoin de diplôme spécifique. Toutefois, une formation en massage bien-être est fortement recommandée pour garantir des prestations de qualité et maîtriser les protocoles essentiels. Si vous envisagez des soins esthétiques (épilation, soins du visage, manucure, pédicure), l'un de vos employés au minimum doit détenir :
- un CAP esthétique-cosmétique avec l'option soins du corps ;
- un Brevet Professionnel (BP) esthétique ;
- un BTS Métiers de l'esthétique ;
- un Bac professionnel esthétique.
Pour la gestion quotidienne, une formation en management ou en gestion d'entreprise s'avère précieuse, notamment pour la gestion du personnel, le suivi financier et le respect des normes sanitaires strictes.Certaines écoles spécialisées proposent des formations courtes (de 2 à 3 mois) axées sur la gestion d'un spa, abordant aussi bien les aspects administratifs que techniques. Ces formations abordent notamment :
- la réglementation des espaces aquatiques ;
- les protocoles d'hygiène ;
- et la gestion quotidienne des installations comme le contrôle de l'eau qui doit être effectué deux fois par jour.
Même sans diplôme obligatoire pour les prestations bien-être, il est conseillé de suivre régulièrement des formations complémentaires pour enrichir votre offre : aromathérapie, réflexologie, techniques de massage spécifiques. Ces spécialisations vous permettront de vous démarquer et d'élargir votre clientèle.
Ouvrir un spa en indépendant ou en franchisé ?
Le choix entre l'indépendance et la franchise influence directement votre modèle économique et la manière dont vous allez gérer votre entreprise :
- Opter pour une franchise signifie que vous rejoignez un réseau établi, ce qui vous permet de bénéficier d'une marque déjà reconnue sur le marché, ce qui peut attirer plus facilement une clientèle dès l'ouverture. De plus, vous recevez un accompagnement complet qui inclut souvent des formations, des conseils en marketing, et un soutien logistique, ce qui peut être particulièrement précieux si vous êtes nouveau dans le secteur. Cependant, cet avantage a un coût : l'investissement initial est généralement plus conséquent, car vous devez payer des droits d'entrée et des redevances sur le chiffre d'affaires, ce qui peut réduire votre marge bénéficiaire.
- En revanche, choisir de rester indépendant vous offre une totale liberté d'action et de décision, vous permettant de créer une identité unique pour votre spa sans être lié à des directives de franchise. Vous évitez ainsi les redevances, mais vous devrez investir davantage de temps et d'efforts pour construire votre image de marque et développer vos propres stratégies de marketing et de gestion.
Quel est le statut juridique adapté à l'ouverture de votre SPA ?
Plusieurs options s'offrent à vous pour créer votre entreprise de bien-être. Vous pouvez choisir de créer une société (SARL, SAS, SASU, EURL), une entreprise individuelle (EI) classique ou d’exercer votre activité sous le statut de micro-entrepreneur. Pour bien choisir, vous devez vous poser certaines questions :
- Voulez-vous travailler seul ou avec des associés ?
- Prévoyez-vous un budget élevé ?
- Quel est le régime de Sécurité sociale auquel vous désirez vous affilier ?
- Quelle est votre situation par rapport aux murs du spa ?
- Développez-vous plus un « commerce » ou un « concept » ?
- Aurez-vous plusieurs activités très différentes (pourquoi pas un restaurant et une boutique de cosmétiques) ou juste l’activité « spa » ?
Créer une entreprise individuelle pour se lancer seul
Une entreprise individuelle classique ou une micro-entreprise sont des formes juridiques souvent choisies par ceux qui souhaitent se lancer seuls dans l'aventure entrepreneuriale :
- L'entreprise individuelle classique permet à l'entrepreneur de gérer son activité sans avoir à créer une structure juridique distincte, ce qui simplifie les démarches administratives et réduit les coûts initiaux.
- La micro-entreprise, quant à elle, est une option attrayante pour ceux qui prévoient un chiffre d'affaires modeste. Elle offre des avantages fiscaux et sociaux, notamment un régime simplifié de calcul et de paiement des cotisations sociales, ainsi qu'une comptabilité allégée. Ce statut est idéal pour tester une activité ou pour ceux qui souhaitent exercer une activité complémentaire. Cependant, dans le cadre de l'ouverture d'un spa, la micro-entreprise présente un inconvénient : elle ne permet pas de déduire de charge.
Créer une société
Pour ouvrir un spa, vous pouvez créer une société unipersonnelle si vous êtes seul. Il s'agira d'une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) ou d'EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée). Elles bénéficient d'une responsabilité limitée à leurs apports. Elles présentent des caractéristiques différentes :
- La SASU offre une grande flexibilité dans la gestion et l'organisation de l'entreprise, permettant à l'entrepreneur de définir librement les règles de fonctionnement dans les statuts. Elle est souvent privilégiée pour des projets ambitieux nécessitant une expansion rapide et l'accueil d'investisseurs.
- L'EURL, quant à elle, est une forme de SARL (Société à Responsabilité Limitée) avec un seul associé. Elle est appréciée pour sa simplicité de gestion et sa structure juridique bien encadrée. Les deux options permettent de séparer le patrimoine personnel du patrimoine professionnel, ce qui est un atout majeur pour sécuriser ses biens personnels.
La différence majeure entre ces deux sociétés concerne le régime social du dirigeant :
- Dans une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle), le président bénéficie du statut d'assimilé-salarié. Cela signifie qu'il est affilié au régime général de la Sécurité sociale, comme un salarié classique, ce qui lui permet de bénéficier d'une protection sociale complète, incluant l'assurance maladie, la retraite, et les allocations familiales. Cependant, contrairement à un salarié, il ne cotise pas pour l'assurance chômage, ce qui signifie qu'il ne pourra pas prétendre aux allocations chômage en cas de cessation d'activité.
- En revanche, dans une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée), le gérant est considéré comme un travailleur non-salarié (TNS). Ce statut implique qu'il est affilié à la Sécurité sociale des indépendants, ce qui lui offre une couverture sociale différente de celle des salariés. Les cotisations sociales des TNS sont généralement moins élevées, mais la couverture sociale est également moins complète, notamment en ce qui concerne les indemnités journalières en cas d'arrêt maladie. Le gérant TNS doit donc souvent souscrire à des assurances complémentaires pour bénéficier d'une protection équivalente à celle des salariés.
Si vous souhaitez vous associer, il est possible d'envisager les déclinaisons de la SASU et l'EURL : la SAS et la SARL :
- La SAS (société par actions simplifiée) est recommandée si vous prévoyez un développement important de votre activité, car elle offre une grande souplesse dans l'organisation et le fonctionnement de l'entreprise. La SAS permet d'attirer plus facilement des investisseurs grâce à la possibilité d'émettre des actions, et elle est souvent privilégiée pour les projets ambitieux nécessitant une levée de fonds ou une expansion rapide.
- La SARL (société à responsabilité limitée) est une forme juridique très prisée par les entrepreneurs qui souhaitent bénéficier d'une structure bien encadrée tout en limitant leur responsabilité financière. Elle permet de séparer le patrimoine personnel des associés de celui de l'entreprise, ce qui signifie que les biens personnels des associés ne sont pas engagés en cas de dettes de la société, sauf en cas de faute de gestion. La SARL est particulièrement adaptée aux projets de taille moyenne et offre une certaine sécurité grâce à son cadre juridique rigide. Elle impose également des obligations comptables et administratives plus strictes que celles d'une entreprise individuelle, mais elle offre en contrepartie une crédibilité accrue auprès des partenaires financiers et commerciaux. Les décisions importantes sont prises en assemblée générale, ce qui assure une gestion collégiale et transparente de l'entreprise.
Quelles sont les étapes à suivre pour ouvrir un spa ?
Voici le détail des 7 étapes indispensables pour concrétiser votre projet d'ouvrir un spa dans les meilleures conditions :
Étape 1 : définir son concept
Votre concept doit se démarquer de la concurrence. Vous pouvez, par exemple :
- créer un spa urbain pour une clientèle recherchant des pauses bien-être courtes, avec des soins d'une durée de 30 minutes ;
- ou miser sur un spa bio utilisant exclusivement des produits naturels certifiés.
Le secret est d'identifier un positionnement unique qui répond aux attentes de votre zone de chalandise.
Étape 2 : faire une étude de marché et un business plan
Commencez par analyser précisément votre zone d'implantation dans un rayon de 5 à 10 km. Identifiez les concurrents directs et indirects (instituts de beauté, salles de sport avec espace bien-être). Étudiez leurs tarifs, leurs prestations et leurs points faibles. Établissez ensuite des prévisions financières réalistes sur 3 ans, en tenant compte de la saisonnalité de l'activité.
Étape 3 : trouver un local
Votre local doit répondre à des critères précis. Il doit avoir :
- une surface minimale de 90 m² ;
- une hauteur sous plafond d'au moins 2,50 m pour les espaces humides ;
- un système de ventilation performant.
Un emplacement en centre-ville ou dans une zone commerciale dynamique est préférable.
Étape 4 : réaliser les formalités de création
Le dossier de création de l'entreprise
Préparez un dossier complet en rassemblant les documents nécessaires pour immatriculer votre entreprise auprès du guichet unique de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle). Pour la création d'une entreprise individuelle, une déclaration d'activité suffit. En revanche, pour créer une société, il est nécessaire de suivre des formalités plus complexes qui incluent plusieurs étapes administratives et juridiques :
- Tout d'abord, il faut rédiger les statuts de la société, un document essentiel qui définit les règles de fonctionnement de l'entreprise, les droits et obligations des associés, ainsi que la répartition des parts sociales.
- Par ailleurs, il est obligatoire de déposer le capital social sur un compte bancaire bloqué jusqu'à l'immatriculation de la société.
- Ensuite, il est impératif de publier un avis de constitution dans un journal d'annonces légales pour informer le public de la création de la société.
- Une fois ces étapes accomplies, il faut déposer un dossier complet au guichet unique.
Les pièces à fournir incluent notamment :
- une copie de votre pièce d’identité ;
- un justificatif de domiciliation pour le siège social de votre spa (contrat de bail commercial, attestation de domiciliation, ou titre de propriété) ;
- les statuts de votre société (dans le cas d'une SARL, EURL, SAS, SASU) rédigés et signés ;
- une déclaration de non-condamnation et une attestation de filiation ;
- Un formulaire dûment rempli pour déclarer la création de votre entreprise.
Ouverture d’un compte bancaire professionnel
Ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité est une obligation légale pour les entreprises, sauf si vous êtes sous le statut de micro-entrepreneur. Ce compte distinct permet une gestion claire et rigoureuse des finances de votre spa. Vous pourrez y déposer votre capital social si nécessaire (pour les sociétés comme une SARL ou une SAS), gérer vos encaissements, et effectuer vos paiements liés à l’activité (fournisseurs, salaires, charges).
Souscription à une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro)
L’assurance RC Pro est essentielle pour protéger votre activité contre les risques liés aux prestations que vous proposez. Dans un spa, ces risques peuvent inclure :
- Les dommages corporels (par exemple, une réaction allergique à un soin ou une chute dans une zone humide).
- Les dommages matériels (dégradations des biens d’un client dans votre établissement).
- Les préjudices immatériels (retard ou défaut dans l’exécution d’une prestation).
Certains assureurs proposent des options spécifiques pour les spas, incluant la couverture des équipements ou des installations aquatiques.
Étape 5 : déclarer l’activité à l’ARS
La déclaration à l'ARS doit inclure un dossier technique complet :
- plan des locaux ;
- coupe transversale des bassins ;
- schéma du système de traitement d'eau ;
- protocoles d'hygiène.
Pour les bains à remous, une attention particulière est requise concernant la température (maximum 36 °C) et le renouvellement d'eau (minimum 30 L/jour/baigneur).
Étape 6 : constituer son équipe
Le recrutement est déterminant pour la qualité de service. Privilégiez des professionnels expérimentés et polyvalents. Prévoyez une période de formation aux protocoles spécifiques de votre spa. Un praticien peut réaliser 5 à 6 soins par jour en moyenne, utilisez cette base pour dimensionner votre équipe.
Étape 7 : préparer la gestion de son spa
Investissez dans un logiciel de gestion spécialisé spa qui intègre la réservation en ligne, la gestion des stocks et le suivi client. Établissez des procédures écrites pour le nettoyage quotidien, le contrôle de l'eau (minimum 2 fois par jour) et la maintenance des équipements.
Quel budget prévoir pour ouvrir un spa ?
Le budget total varie selon votre projet, mais certains postes sont incontournables.
Pour un spa de 100 m², comptez :
- local : 75 000 € en moyenne pour les travaux d'aménagement.
- équipements de bien-être : 50 000 € (hammam, sauna, bain à remous).
- cabines de soin : 20 000 € (3 cabines équipées).
- système de traitement d'eau : 15 000 €.
- mobilier et décoration : 25 000 €.
- stock initial : 10 000 €.
- communication de lancement : 10 000 €.

- Un contrôle sanitaire rigoureux est la clé d'un spa pérenne, notamment grâce à l'analyse de l'eau deux fois par jour, un nettoyage approfondi quotidien et une maintenance préventive des équipements.
- La rentabilité repose sur une bonne gestion du planning : visez un taux d'occupation minimum de 60 % des cabines en semaine, 80 % le week-end.
- La formation continue de l'équipe et la veille sur les nouvelles tendances sont essentielles pour maintenir un service de qualité et fidéliser la clientèle.
FAQ
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📌 Est-ce rentable d'ouvrir un spa ?
La rentabilité se construit progressivement. Les premiers bénéfices apparaissent généralement après 18-24 mois d'exploitation. Un spa bien géré peut atteindre une rentabilité de 15-20 % du chiffre d'affaires. La clé est de maintenir un taux d'occupation élevé des cabines et de développer la vente de produits. Elle peut représenter jusqu'à 25 % du chiffre d'affaires. -
Quel diplôme pour ouvrir un spa ?
Pour les prestations de bien-être (bains, sauna), aucun diplôme n'est exigé, mais une formation professionnelle est recommandée. Pour les soins esthétiques, un CAP esthétique minimum est obligatoire. -
Quelle autorisation pour un spa ?
L'autorisation d'ouverture est délivrée par la mairie après validation du dossier technique par l'ARS. Elle vérifie notamment le respect des normes sanitaires (traitement de l'eau, ventilation, etc.).
- BPIFrance création, Fiche pratique Ouvrir un spa
- Entreprendre.service-public.fr, Fiche pratique Je crée
Mise à jour du 30 décembre 2024 : vérification des informations juridiques et comptables.
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