Vous vous installez en libéral : que vous pratiquiez seuls, en groupe, en cabinet, en maison de santé, choisissez le statut juridique le plus adapté à votre activité.
Quels statuts pour s’installer seul ?
Totale liberté dans ses horaires, dans son organisation comme dans ses méthodes, pas de partage de ses honoraires… s’installer seul pour exercer peut avoir de nombreux avantages. Cela demande alors une certaine disponibilité, des investissement coûteux à assurer seul… Pour mettre toutes les chances de son côté, il est important de bien choisir son statut.
La micro-entreprise
Le statut de la micro-entreprise a quelques avantages pour les professionnels de santé : il est adapté à une pratique plus ponctuelle que régulière, sa gestion est allégée, et il requière peu de coûts administratifs – comptabilité, secrétariat…
Il reste toutefois limité à un chiffre d’affaires annuel qui ne doit pas dépasser 32 900 €.
Toutes les professions de santé ne peuvent y adhérer. Seuls les professions pouvant cotiser à la CIPAV peuvent être micro-entrepreneur comme :
- Les ergothérapeutes ;
- Les psychologues ;
- Les psychomotriciens ;
- Les diététiciens.
L’EI et l’EIRL
L’entreprise individuelle est une société en nom propre. C'est une option possible pour s'installer seul qui a plusieurs avantages, y compris celui d’être très simple à créer. Sans personnalité juridique à part entière, elle ne nécessite aucun dépôt de statut, pas de capital social de base… Dans la mesure où la personne physique ne se sépare pas de son activité, les biens de l’activité sont confondus avec le patrimoine personnel du professionnel. Elle est imposée sur le bénéfice.
Il ne se verse pas de salaire, et peut prélever de l’argent dans sa trésorerie quand il le souhaite, mais en cas de dette ou en cas de litige, sa responsabilité est entièrement engagée, ses biens personnels peuvent être saisis.
L’interêt de l’EIRL – Entreprise individuelle à responsabilité limitée – est alors de limiter cette responsabilité au patrimoine affecté. Il suffit pour cela de déposer un formulaire de création d’EIRL, ainsi qu’une déclaration d’affectation, et d’ouvrir un compte dédié. L’option pour l’impôt sur les sociétés – IS – est possible, permettant un versement de dividendes et de rémunération.
La SELARL Unipersonnelle
Comme toutes les SEL, la Société d’exercice libéral à responsabilité limité – SELARL- est réservée aux professions libérales règlementées comme les sages-femmes, les médecins, les pharmaciens, les professions paramédicales, les infirmières libérales,…
Lorsqu’elle est composée d’un associé unique, elle est unipersonnelle, et sa responsabilité est limité au montant de ses apports. Dans un cadre assez souple, ses statuts doivent être rédigés à sa création, et ses comptes doivent être déposés annuellement.
Un avantage de la SELARL unipersonnelle est également la possibilité d’opter pour l’imposition sur le revenu – IR- comme pour l’imposition sur la société – IS. Dans ce cas, il est possible de se rémunérer soit en tant qu’assimilé salarié, soit en récupérant des dividendes.
Exercer à plusieurs en séparant les honoraires
Mutualiser son matériel, alléger ses horaires en préservant la patientèle… s’installer à plusieurs, en partageant un cabinet, par exemple peut avoir plusieurs avantages. Et l’on est pas obligé de partager, il est possible de séparer les honoraires.
Le contrat d’exercice en commun
Officiellement appelé le « contrat d’exercice professionnel à frais communs », le contrat d’exercice en commun permet d’organiser la relation entre plusieurs professionnels de santé, autour d’une mise en commun des frais sans mise en commun des honoraires.
Très simple dans son fonctionnement comme dans sa mise en place, elle n’est soumise à aucune formalité d’enregistrement. Facile à établir, il convient toutefois de lister avec précision tous les types de frais qui seront mis en commun. Cette forme est conseillée lorsque chacun possède ses propres locaux, voire son propre matériel, et n’a que peu de besoins en frais partagés.
À la différence de la Société civile de moyens – SCM – aucune personnalité juridique n’est créée.
La Société Civile de Moyen
La Société Civile de Moyens est également un partage de moyens sans que les fruits de l’activité – les honoraires- ne soient mis en commun. Avec plus de précision que le contrat d’exercice en commun, des statuts sont rédigés pour organiser la société, une personnalité juridique est créée. Les investissements peuvent être réalisés à son nom, et les praticiens gardent leur indépendance. Elle a l’avantage de limiter les litiges en organisant pour le mieux la répartition financière.
En tant que société civile, la SCM ne peut réaliser de bénéfices.
Exercer à plusieurs en partageant les honoraires
La non-concurrence entre les professionnels est l’avantage majeur du partage d’honoraires. Si le cabinet marche bien, tout le monde est gagnant.
Les Société d'Exercice Libéral
La SEL a été créée pour que les professions réglementées exerçant en libéral puissent former elles-aussi une société de capitaux. En fonction de leur fonctionnement, il en existe 4 types :
- La SELARL ;
- La Société d’exercice libéral à forme anonyme – SELAFA ;
- La Société d’exercice libéral par action simplifiée – SELAS ;
- La société d’exercice libéral en commandite par actions – SELCA.
La fiscalité, le fonctionnement, les obligations diffèrent suivant leur forme.
Malgré des formalités assez importantes, les SEL ont l’avantage de préserver l’indépendance de chacun des membres tout en permettant de créer une structure juridique solide, de céder des parts, de faire des investissements…
La Société Civile Professionnelle
Moins contraignante, la SCP permet elle aussi une mise en commun de recettes et de moyens, avec un partage des bénéfices. Au contraire de la SEL, elle est une société de personnes, et relève alors de l’impôt sur le revenu - IR. La rémunération du gérant de la société dépend du résultat.
Elle ne peut regrouper les professionnels d’une même profession, et jusqu’à 10 personnes. Chaque membre est responsable solidairement, en cas de faute ou de litige.
Le statut de la Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires
Souvent à l’initiative des collectivités ou d’organismes publiques, certains groupements réunissent des professionnels de santé en libéral en pôles et maisons de santé pluridisciplinaires – MSP. Ainsi, infirmiers, médecins spécialistes, généralistes sont parfois réunis sous le statut juridique de Société interprofessionnelle de soins ambulatoires – SISA.
Celle-ci réunit différentes professions de santé et permet des financements publics qui peuvent eux-mêmes être redistribués parmi les membres.