Dans le contexte économique actuel, les PME voient s’accroître leurs difficultés financières. Avec la limitation des crédits et le ralentissement de l’activité grandit le manque de trésorerie nécessaire à la survie de l’entreprise : avant de mettre la clé sous la porte, plusieurs solutions de financement à court terme ou à plus longue échéance sont envisageables.
Ralentissement de l’activité, charges fixes et taxes qui ne baissent pas... les petites entreprises sont victimes de la crise. Sous l’effet des délais de paiement à rallonge et de l’augmentation des BFR – Besoins en fonds de roulement - , le trou de trésorerie se creuse et peut être fatal à l’entreprise : il est la principale difficulté des dirigeants de PME et de TPE. Il faut agir rapidement pour trouver les financements qui vont permettre à l’entreprise de continuer son activité, le temps de générer de nouvelles recettes et de relancer la machine.
Crédits bancaires de trésorerie, aides aux PME et subventions, solutions comptables... les alternatives sont nombreuses pour les chefs d’entreprise, à condition de bien anticiper.
Les solutions de financement bancaires et comptables
Intéressantes pour le court terme, ces solutions de financement ont en revanche un coût non négligeable, et quelques contraintes.
1. Le crédit de trésorerie
Dès les premiers signes de faiblesse, la première solution de financement pour les petites entreprises peut être le crédit bancaire.
Aux premiers signes d’alerte, le banquier peut vous accorder un crédit supplémentaire, ou encore des facilités de caisse ou l’autorisation d’un découvert plus large. Cette solution se prête aux besoins limités et/ ou ponctuels, sur des montants faibles. L’entreprise doit présenter une bonne gestion de ses finances, et une bonne santé générale.
De plus en plus limité et exigeant ces dernières années, l’octroi des crédits bancaires pour le financement des PME en difficultés semble se relancer en 2015. La Fédération bancaire française estime qu’en novembre 2015, l’encours de crédits mobilisés aux PME a augmenté de 2% sur un an, et concerne plus d’un million de PME. En France, 74 % des PME ont obtenu des crédits de trésorerie au 3ème trimestre 2015.
2. L’affacturage
Adapté aux PME du BtoB, c’est une solution de financement à court terme. La banque reprend la facture client à son compte en y appliquant une commission. Celle-ci est en général assez élevée, dans la mesure où les contraintes réglementaires sont minimes, et qu’avec la vente, l’entreprise n’a plus de responsabilité sur la facture, en cas de non-paiement. Il existe plusieurs types d'affacturage, parmi ceux-ci : l'affacturage en ligne, l'affacturage ponctuel.
3. La cession de créances
Lorsque les besoins se font plus récurrents ou que les montants sont élevés, la banque peut avoir recours à la cession de créances : elle rachète à l’entreprise ses créances, tout en prenant une commission sur la somme rendue par le client débiteur. Si celui-ci est défaillant, l’entreprise est solidairement responsable : c’est là sa grande différence avec l’affacturage.
4. L’escompte
Comme forme de crédit professionnel à court terme, l’escompte est un moyen d’obtenir rapidement de la trésorerie : la banque verse à l’entreprise une avance de trésorerie, en échange de la cession d’un effet de commerce, avec taux d’intérêts et commission compris par le contrat.
5. Le lease-back ou cession-bail
À court terme, le lease-back permet de dégager rapidement de la trésorerie. L’entreprise peut utiliser un bien, par exemple une voiture – tout en cédant la propriété à un tiers sous forme d’un loyer. Cela limite les gros investissements – immobilisation et gestion - en biens matériels.
6. La titrisation
La titrisation permet d’augmenter ses liquidités sur du court terme, en vendant ses créances clients à des investisseurs sur les marchés. Très décriée pendant la crise des subprimes, ce montage est de nouveau d’actualité.
Les solutions de financements et aides de l’Etat pour les petites entreprises
Pour pallier les limitations bancaires, l’Etat et les collectivités proposent des dispositifs d’aide aux PME, des systèmes alternatifs de crédits à moindre coût... Les solutions publiques de financement pour les petites entreprises en difficulté sont nombreuses, mais spécifiques et complexes. Elles sont en général exigeantes en conditions.
1. Les subventions et aides publiques et collectives
Les collectivités territoriales, les organismes nationaux et européens prévoient un panel de subventions pour soutenir les entreprises en créations et en développement. Elles sont nombreuses et complexes, et les critères varient d’une subvention à l’autre : la création d’emploi est un critère systématique, il existe aussi la promotion du circuit court, le regroupement d’entreprises... Pour connaître les spécificités et les conditions d’éligibilités, les CCI – Chambres de commerce et industrie - et CMA – Chambre des métiers et de l’artisanat sont des interlocuteurs à privilégier.
2. Le médiateur de crédit, la DGFP et l’URSSAF
Plus qu’une solution de financement, le médiateur de crédit, la Direction générale des finances publiques et l’URSSAF sont une aide face à une trésorerie en déficit. Elle répond à un besoin sur du plus long terme.
Le médiateur de crédit est un recours en cas de difficultés auprès de la banque : il peut intervenir auprès des banques, en cas de refus, mais aussi proposer des solutions adaptées à la problématique de l’entreprise. La Direction générale des finances publiques proposent quant à elles des plans de règlement de créance sur-mesure. L’URSSAF et les organismes collecteurs d’impôts et taxes jouent aussi un rôle de conseil, et proposent de l’aide dans l’étalement des délais de paiement, ou dans la remise de majorations de retard.
3. Oséo et Codefi
Les deux organismes proposent des solutions de financement sur du long terme, sous conditions strictes et avec un suivi.
En partenariat avec les banques et les organismes de capital investissement, Oséo finance la croissance des PME et soutien les entreprises en période de crise. Elle propose des prêts à taux 0, des avances remboursables sur CIR ou encore des subventions. Les critères d’éligibilité sont spécifiques et le suivi est rigoureux.
Le Codefi est le Comité départemental d’examen des difficultés de financement des entreprises, il examine la situation des entreprises de moins de 400 salariés. Elle intervient comme médiateur entre les administrations fiscales et sociales, et les banques, elle finance aussi les diagnostics, audits et plans de restructuration des entreprises.
Ainsi que ce soit sur du court terme ou du long terme, il existe 9 solutions de financement à explorer avant de mettre la clé sous la porte !
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