Auto-entrepreneur et RSI, qu'en est-il depuis le 1er janvier 2018 ? En créant sa micro-entreprise, le travailleur indépendant opte automatiquement pour le régime micro-social simplifié. La SSI – anciennement RSI – devient son interlocuteur unique pour le paiement des cotisations sociales et le versement des prestations.
Différences RSI/SSI, calcul des cotisations, étendue de la protection sociale… Voici le mode d’emploi de l’auto-entrepreneur au RSI.
L’affiliation de l’auto-entrepreneur au RSI est obligatoire
Tout indépendant qui génère un revenu d’activité professionnelle a l’obligation de créer une structure juridique – société commerciale ou entreprise individuelle. Cela permet notamment à l’administration fiscale d’identifier le nouvel acteur économique en vue de percevoir l’impôt. La création d’une structure juridique entraîne l’affiliation automatique de l’entrepreneur à un régime social.
Mécontent du système de gestion centralisée du RSI, un groupe de travailleurs indépendants monte il y a quelques années le « Mouvement des Libérés ». Les « Libérés » revendiquent le libre choix de leur assurance maladie et retraite, remettant en cause le fondement légal de l’obligation d’affiliation. Dans ce contexte, de nombreux auto-entrepreneurs quittent le RSI au profit d’organismes privés pratiquant un taux de cotisations moins élevé. Mais le 22 février 2018, le tribunal correctionnel de Paris tranche : l’affiliation à la sécurité sociale des indépendants – SSI, anciennement RSI – est obligatoire, le défaut de déclaration d’activité ou le refus de cotiser expose au risque de poursuites devant le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass).
Auto-entrepreneur au RSI ou à la SSI : quelles différences ?
Alors que les salariés et assimilés-salariés relèvent du régime général de la Sécurité Sociale, les auto-entrepreneurs, jusqu’au 1er janvier 2018, relevaient du RSI – Régime Social des Indépendants. Depuis le 1er janvier 2018, le RSI est supprimé et devient la SSI – Sécurité Sociale des Indépendants. Peu de changements concrets annoncés à ce jour.
Ce qui change avec la suppression du RSI :
- L’appellation RSI et son logo disparaissent au profit de la marque SSI. Aucune conséquence directe pour l’auto-entrepreneur, mis à part le fait de devoir se familiariser avec les nouveaux en-tête des courriers ;
- Le site du RSI est remplacé par le site de la SSI ;
- Une période transitoire de 2 ans est prévue pour l’intégration de la Sécurité Sociale des indépendants au sein du régime général :
- En 2018 : les caisses régionales du RSI deviennent les « agences de sécurité sociale pour les indépendants ». L’organisme conventionné (OC) de l’auto-entrepreneur reste son interlocuteur pour le versement des prestations maladie et maternité ;
- En 2019 : le salarié qui crée sa micro-entreprise n’a plus à choisir d’OC. Sa couverture reste assurée par la CPAM, les formalités sont donc allégées ;
- En 2020 : la CPAM devient l’interlocuteur unique des auto-entrepreneurs – déjà immatriculés ou en cours de création – pour les prestations maladie et maternité.
- La réforme du RSI vise à améliorer les services offerts à l’auto-entrepreneur dans le cadre de son régime social. La SSI devrait notamment offrir une meilleure réactivité.
Ce qui ne change pas depuis le passage à la SSI :
- Les montant des cotisations sociales est inchangé.
- La protection sociale de l’auto-entrepreneur au RSI est désormais prise en charge par le régime général de la Sécurité Sociale, mais ce changement est purement administratif et n’implique aucune conséquence directe pour la micro-entreprise ;
- L’auto-entrepreneur au RSI n’a aucune démarche à effectuer pour passer à la SSI, la procédure est automatique et transparente ;
- Le principe d’interlocuteur unique demeure pour la déclaration et le paiement des cotisations sociales.
Cotisations sociales de l’auto-entrepreneur au RSI : calcul et paiement
Pour bénéficier d’une protection sociale, l’auto-entrepreneur affilié à la SSI verse des cotisations. A savoir :
- Le montant des cotisations sociales de l’auto-entrepreneur représente un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé ;
- Les cotisations sociales sont payées au RSI à une fréquence mensuelle ou trimestrielle ;
- Le versement est libératoire – aucune régulation a posteriori.
Déclaration de chiffre d’affaires, mode d’emploi
La déclaration du chiffre d’affaires déclenche le calcul et le paiement des cotisations sociales. Au micro-social, l’auto-entrepreneur bénéficie d’un régime de déclaration simplifié.
- L’auto-entrepreneur au RSI choisit entre une fréquence de déclaration mensuelle et trimestrielle. Par défaut, les déclarations du chiffre d’affaires doivent être effectuées mensuellement. L’auto-entrepreneur peut opter pour une fréquence trimestrielle dans le mois qui suit la création de la micro-entreprise.
- L’auto-entrepreneur déclare les revenus réellement encaissés pour chaque période correspondante.
- Les déclarations de chiffre d’affaires doivent être effectuées dans les délais, sous peine de pénalités.
- La déclaration peut être effectuée en ligne ou par courrier.
Calcul et paiement des cotisations sociales
Le montant des cotisations sociales de l’auto-entrepreneur au RSI est égal à un pourcentage de son CA :
- Vente de marchandise ou de service d'hébergement : 12.8% + 0.1% + taxe CCI ;
- Activité de prestation de service artisanale et commerciale, profession libérale :
22% + 0.2% (0.3% pour l’artisan) + taxe CCI (ou CMA).
En cas de déclaration en ligne, le montant total des cotisations sociales est calculé automatiquement.
L’auto-entrepreneur règle le montant de ses cotisations sociales par télépaiement au moment de la déclaration en ligne, ou par chèque en cas de déclaration papier.
Quelle protection sociale pour l’auto-entrepreneur au RSI ?
En payant des cotisations sociales au RSI, l’auto-entrepreneur s’offre une couverture sociale. Sa protection inclut :
- L’assurance maladie maternité ;
- La retraite de base et la retraite complémentaire ;
- L’assurance invalidité décès ;
- Les indemnités journalières.
Zoom sur les prestations sociales auxquelles l’auto-entrepreneur peut prétendre :
- Les frais de santé de l’auto-entrepreneur au RSI sont pris en charge dans les mêmes conditions qu’au régime général des salariés.
- La femme auto-entrepreneur au RSI bénéficie de 2 types de prestations en cas de maternité – à condition de justifier de 10 mois d’affiliation, de chômage ou d’activité salariée :
- Une allocation forfaitaire d’un montant de 3 311 €, versée en 2 fois ;
- Des indemnités d’un montant de 54,43 € par jour pendant 44 jours.
- La retraite de base de l’auto-entrepreneur au RSI est versée sous condition de validation d’un nombre de trimestres suffisants. Pour valider un trimestre, l’auto-entrepreneur doit avoir réalisé un CA minimum. Le montant de la retraite est calculé eu égard au revenu annuel moyen, de la même manière que pour le salarié.
- Les indemnités journalières en cas de maladie ou d’hospitalisation sont versées après expiration du délai de carence spécifique, pour un montant de 1/730ème du revenu annuel moyen.
Chiffre d’affaires nul = cotisations sociales nulles = protection sociale réduite.
En l’absence de revenus, l’auto-entrepreneur au RSI ne paye pas de cotisations sociales. Conséquence directe : il ne cotise pas pour sa retraite, ne bénéficie pas de l’assurance invalidité-décès ni des indemnités journalières. Pour y pallier, il peut opter pour le paiement de cotisations minimales en renonçant au régime micro-social pour son entreprise individuelle ou en passant en société commerciale unipersonnelle.
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