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La différence majeure entre le contrat de cession des droits d’auteur et la licence de droit

Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki. Diplômée d'un Master II en Droit des affaires

Dans l’industrie littéraire et artistique, les droits des auteurs sont particulièrement protégés. Dans le cadre de l’exploitation d'une œuvre, on peut conclure un contrat de cession des droits d’auteur ou un contrat de licence de droit. Ces deux documents diffèrent en deux points majeurs.

 

 

La cession des droits d’auteur

 

Le contrat de cession des droits d’auteur est un acte juridique. Il prévoit les droits d’un auteur sur la cession d’une création littéraire ou artistique à un tiers, contre rémunération. Si ce contrat cède les droits d’auteur à un tiers contre une certaine somme d’argent, en revanche, l’auteur ne peut plus exploiter lui-même son œuvre.

 

La formalisation du contrat de cession des droits d’auteur

 

Le contrat de cession des droits d’auteur doit clairement indiquer les droits cédés. Par ailleurs, dans le cas d’une œuvre audiovisuelle, il est important d’établir un autre type de contrat (contrat de production audiovisuelle).

En ce qui concerne la formalisation du contrat de cession des droits d’auteur, il doit impérativement faire mention des informations suivantes :

  • Coordonnées des deux parties ;
  • Nature des œuvres concernées par la cession des droits d’auteur ;
  • Etendue des droits cédés en matière de reproduction ou de représentation, d’adaptation et de diffusion ;
  • Conditions d’exploitation (notamment le lieu et la durée) ;
  • Montant de la rémunération versée au cédant.

 

À noter :
Si certaines clauses du contrat sont ambiguës, l’interprétation joue en faveur de l’auteur.

 

Quelques règles à respecter dans la rédaction du contrat de cession de droit d'auteur

 

Le contrat de cession des droits d’auteur doit par ailleurs décrire, avec la plus grande précision, l’œuvre concernée par cet accord entre le cédant et le bénéficiaire. Par ailleurs, il existe des clauses spécifiques en fonction de la nature de l’œuvre. En l’occurrence, celles-ci différeront selon s’il s’agit d’une œuvre audiovisuelle, un livre, un logiciel ou encore une œuvre visuelle ou musicale.

Aussi, le contrat de cession des droits d’auteur ne peut céder que le droit d’exploiter l’œuvre en question. En revanche, le droit moral (respect au droit de l’œuvre, droit de divulgation, droit de paternité, droit au retrait et au repentir), ne peut être cédé. Il appartiendra toujours à l’auteur.

En ce qui concerne la rémunération, elle doit être suffisante pour l’auteur qui se sépare de la possibilité de l’exploitation de son œuvre. Il est possible de négocier une rémunération forfaitaire, ou un montant proportionnel aux revenus générés lors de l’exploitation par le concessionnaire.

Il est judicieux de se faire accompagner par un avocat spécialise en droit d'auteur pour être sur de respecter.

 

Le contrat de licence de droit

 

Le contrat de licence de droit officialise, pour sa part, une collaboration entre le titulaire des droits de propriété intellectuelle (l’auteur) et le tiers autorisé à utiliser ces droits. Il en existe plusieurs types, à savoir le contrat de licence de technique, le contrat de franchisage (licence de marque) et le contrat de licence de droit d’auteur.

Concrètement, ce type de contrat permet à l’auteur de rester propriétaire de l’œuvre et ne donne pas l’exclusivité à un seul exploitant. Il s’agit d’une location lorsqu’il est conclu à titre onéreux, et on parle d’un prêt lorsqu’il est conclu à titre gratuit. L’utilisation de l’œuvre est alors limitée pour le tiers.

 

La formalisation du contrat de licence de droit

 

Le contrat de licence de droit doit impérativement faire ressortir les mêmes informations que celles devant figurer dans le contrat de cession des droits d’auteur. Aussi, il est important de préciser ce que l’auteur autorise ou n’autorise pas au tiers avec qui l’accord est conclu. Dans certains cas, il se peut qu’une licence autorise l’exploitation d’une œuvre, mais pas à des fins commerciales, par exemple. Les restrictions et les limites doivent donc être inscrites noir sur blanc.

 

Les différences entre les deux contrats

 

Le contrat de cession des droits d’auteur consiste donc à acheter, temporairement ou indéfiniment, l’exploitation exclusive de l’œuvre d’un auteur dans son intégralité. Dans le cadre de la conclusion de ce contrat, l’auteur ne peut donc plus exploiter son œuvre personnellement, ni la céder à d’autres exploitants.

En revanche, le contrat de licence de droit préserve l’exclusivité de l’auteur et autorise l’exploitation de l’œuvre, de manière limitée, par un tiers. C’est d’ailleurs l’auteur qui fixe les limites des conditions contenues dans le document.

En somme, avec un contrat de cession de droits d’auteur, l’auteur garde la paternité de son œuvre, mais il cède pratiquement tous les droits liés à son exploitation, sa distribution et la communication autour de celle-ci. A l’opposé, la licence de droit permet l’exploitation partielle d’une œuvre. On utilise une licence pour pouvoir apposer une musique ou une image sur une publicité, par exemple, ou pour utiliser un logiciel. Néanmoins, la prudence est recommandée car il se peut que d’autres autorisations soient requises pour l’exploitation de certains types d’œuvres.

 

Les obligations et les droits des parties

 

Quel le soit le type de contrat pour lequel optent l’auteur et le concessionnaire ou le tiers bénéficiant de la licence, chaque partie doit respecter un certain nombre d’obligations. Par exemple, il est important de respecter les notions de droit patrimonial et moral. En l’occurrence, un contrat de cession des droits d’auteur donne le droit patrimonial à l’exploitant et, dans les deux cas, le droit moral est préservé par l’auteur.

Par ailleurs, le contrat de cession des droits d’auteur dépend impérativement du consentement personnel de l’auteur. En cas d’incapacité physique de ce dernier à donner son consentement, c’est son représentant légal qui s’en charge.

Aussi, dans le cadre d’un contrat de licence de droit, les signataires sont tenus de respecter les conditions posées par l’auteur. Ce dernier est, en quelque sorte, celui qui décide des termes pouvant être utilisés ou non dans le cadre de l’exploitation de son œuvre.

Les conditions entourant les contrats de cession de droit d’auteur et de licence de droit sont particulièrement encadrées sur le plan légal, d’autant plus qu’elles sont évolutives, notamment avec l’évolution du numérique. Compte tenu du risque encouru par les deux parties lorsque les clauses sont mal rédigées, il est recommandé de faire appel à un professionnel du droit pour la rédaction du contrat choisi.

 

 

Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki

Diplômée d'un Master II en Droit des affaires de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sofia a travaillé en cabinet d'avocats et en Maison d'édition juridique. Après avoir développé sa plume et ses compétences en édito, elle rejoint une agence de production de contenus parisienne en tant que Content manager senior, puis Account manager director. Aujourd'hui, elle est responsable contenu.

Relu par Pierre-Florian Dumez. Diplômé en droit
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