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Comment ouvrir un commerce alimentaire ?

Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki. Diplômée d'un Master II en Droit des affaires

Si le secteur de la distribution alimentaire reste dominé par les hypermarchés et supermarchés, 85 % des consommateurs plébiscitent le commerce de proximité selon un sondage de BVA. Une tendance qui s’est encore confirmée avec l’épidémie de Covid-19 et le confinement. Vous souhaitez en profiter pour ouvrir un commerce alimentaire et créer votre entreprise ? Pour que votre projet entrepreneurial se transforme en success story, voici les étapes à suivre.

 


Qu’est-ce qu’un commerce alimentaire ?

 

Le commerce alimentaire est une activité économique consistant à acheter des marchandises alimentaires qui seront revendues sans transformation à une clientèle de particuliers. Elle peut être exercée dans un large éventail de magasins physiques de toute taille et en ligne. Le commerce alimentaire peut aussi être spécialisé : épicerie fine, alimentaire bio…

La nature de l’activité dépend du nombre de salariés : en dessous de 10, le commerce alimentaire est de nature artisanale (vous devrez vous immatriculer au répertoire des métiers - RM), au-dessus de 10, il est de nature commerciale (vous devrez vous immatriculer au registre du commerce et des sociétés - RCS).

 

Quelle est la réglementation applicable aux commerces alimentaires ?

 

Aucun diplôme ou formation n’est exigée pour ouvrir un commerce de proximité alimentaire. Toutefois, suivre un stage de préparation à l’installation (SPI) peut s’avérer judicieux pour acquérir quelques notions en création d’entreprise, comptabilité et gestion d’entreprise.

En parallèle, en tant que dirigeant d’entreprise, vous devrez respecter certaines obligations relatives à :

  • l’affichage des prix ;
  • l’accessibilité et la sécurité des établissements recevant du public (ERP) ;
  • la vente de boissons alcoolisées : il vous faudra obtenir une petite licence à emporter ou une licence à emporter si vous souhaitez vendre des boissons de tous les groupes. Pour vendre des boissons alcooliques la nuit, il faut en outre suivre une formation ;
  • une formation en matière d’hygiène alimentaire, qui portera sur la chaîne de conservation du froid, l’aménagement des locaux, etc.

 

Le choix entre être indépendant et être en franchise

 

Pour ouvrir un commerce alimentaire, vous devez d’abord vérifier la faisabilité et la viabilité de votre projet. Il vous faudra ensuite sélectionner un local et une structure juridique pour exercer votre activité.

Vous avez le choix entre deux modes d’exploitation de votre commerce alimentaire : en commerce indépendant ou en rejoignant un réseau de franchise. Celui-ci présente des avantages et des inconvénients :

  • la notoriété : en intégrant une enseigne en franchise, vous profitez immédiatement de sa réputation. Vous ne passerez pas des années à vous faire un nom !
  • l’accompagnement : le contrat de franchise prévoit la transmission des compétences et du savoir-faire du franchiseur au franchisé. Vous serez soutenu dans votre développement, mais conserverez votre indépendance ;
  • le prix : vous devez disposer d’un apport personnel et payer des royalties sur le montant du chiffre d’affaires réalisé.

 

L’étude de marché

Incontournable, l’étude de marché permet de vérifier qu’il existe bien une place pour votre commerce alimentaire. Elle s’articule autour de 3 axes principaux :

  • la clientèle : il s’agit de déterminer le revenu moyen de la cible et ses habitudes de consommation ;
  • la concurrence : vous devrez étudier ses forces et ses faiblesses, son positionnement tarifaire, son modèle économique ;
  • la tendance du marché dans votre zone : devez-vous rester généraliste ou au contraire vous spécialiser sur un segment particulier du commerce alimentaire ?

 

Le business plan

 

Le business plan reprend pour partie l’analyse de l’étude de marché, mais ajoute des données sur la structuration financière de votre projet. Vous devrez prévoir un prévisionnel à court et moyen terme, évaluer le financement nécessaire ou encore définir votre stratégie marketing. Ne négligez pas la rédaction du business plan, vous en aurez besoin pour démarcher banques et partenaires et obtenir un prêt professionnel !

 

Le choix du local

 

D’abord, vous devez vous intéresser à l’emplacement du local. Il doit se situer à proximité d’une zone avec un fort passage de clients. Vous avez ensuite le choix entre l’achat (très onéreux, mais vous pouvez agencer comme vous le souhaitez) et la location du local commercial (moins cher, mais vous devrez vous soumettre aux contraintes du bail).

La création d’un site e-commerce

 

Aujourd’hui, plus que jamais, vous ne pouvez faire l’impasse sur un site internet bien référencé. Qu’il s’agisse d’un site vitrine ou d’un site e-commerce permettant l’achat en ligne, vous devez y apporter le plus grand soin. Le recours à un professionnel peut s’avérer indispensable pour que votre site soit agréable à utiliser et bien positionné sur Google.

 

Prévoir le financement de la création du commerce alimentaire

 

L’ouverture d’un commerce alimentaire est coûteuse. Vous devez en effet acheter le matériel pour présenter les produits, le stock de démarrage, potentiellement réaliser des travaux ou recruter du personnel… Ne sous-estimez pas ces dépenses, afin de ne pas manquer de trésorerie lors du lancement ! N'hésitez pas à consulter les aides à la création, vous répondrez peut-être à certains critères d'éligibilité.

 

Choisir son statut juridique pour créer son commerce alimentaire

 

Le choix de la forme juridique de votre commerce alimentaire est primordial, car il aura une incidence sur le régime fiscal et le régime social de rattachement, ainsi que sur l’étendue de votre responsabilité face aux dettes. Concrètement, pour vous lancer seul, vous avez le choix entre la micro-entreprise, l’entreprise individuelle et les sociétés commerciales unipersonnelles. À l’inverse, si vous désirez vous associer, vous n’aurez d’autre choix que de créer une entreprise pluripersonnelle (SARL et SAS).

 

Devenir auto-entrepreneur

Le statut de la microentreprise présente l’avantage d’être simple à mettre en place et à gérer. Côté comptabilité, vous devez seulement tenir à jour un journal de recettes et de dépenses. Le régime micro-fiscal et le régime micro-social vous imposent de déclarer chaque mois ou trimestre votre chiffre d’affaires, sur lequel vous paierez des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. Vous serez considéré comme un travailleur non-salarié (TNS). Toutefois, être auto-entrepreneur en alimentaire entraîne de nombreux inconvénients. Le chiffre d’affaires de votre activité est plafonné à 176 200 €, mais surtout, vous ne pouvez pas déduire vos charges pour leur montant réel. Vous bénéficiez seulement d’un abattement. Votre responsabilité en cas de dettes est illimitée : vos biens personnels pourraient donc être saisis. Au final, votre activité risque d’être très vite limitée par les contraintes du statut de micro-entrepreneur.

 

Créer une entreprise individuelle

Elle peut être à responsabilité limitée (EIRL) pour protéger votre patrimoine personnel. Vous avez le choix de la soumettre au régime réel ou au régime de l’auto-entreprise.

 

Créer une société

Deux choix possibles : la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) ou l’ entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL). Ces deux statuts juridiques n’imposent aucun capital social minimum. Le régime social dépendra de la forme juridique choisie. Le président de SASU est un assimilé salarié, le gérant d’EURL, un TNS. Vous pouvez choisir de vous verser une rémunération ou des dividendes. Vous pouvez opter pour une imposition des bénéfices à l’IR ou à l’IS. La société dispose de son patrimoine personnel, votre responsabilité est donc limitée au montant de vos apports dans le capital social. Si le CA n’est pas plafonné et que vous pouvez déduire vos charges réelles, en revanche, vous devrez tenir une vraie comptabilité avec bilan et compte de résultat.

 

Les formalités à réaliser pour la création d’un commerce alimentaire

 

Le formalisme de constitution est moins lourd en micro-entreprise qu’en société commerciale.

 

Comment devenir auto-entrepreneur ?

C’est très simple ! Il vous suffit de remplir le formulaire P0 de commencement d’activité et de procéder à votre immatriculation auprès du registre du commerce et des sociétés (RCS). Toutes ces démarches étant dématérialisées, vous pouvez devenir auto-entrepreneur en ligne.

 

Quelles sont les formalités pour la création d’entreprise ?

Vous avez tout intérêt à demander l’aide d’un professionnel car vous devez :

  • remplir le formulaire de constitution d’entreprise M0 ;
  • rédiger des statuts juridiques de société ;
  • nommer le gérant ou le président ;
  • publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
  • déposer un dossier d’immatriculation devant le centre de formalités des entreprises (CFE) compétent.
  •  

Les démarches pour protéger sa marque

 

Reste une ultime étape à ne pas négliger : le dépôt de marque auprès de l’INPI. Si votre activité décolle, et que par exemple, vous souhaitez la développer en franchise, il faudra que votre marque ait été protégée ! Le dépôt coûte 190 €. Au préalable, il convient de faire une recherche d’antériorité pour vérifier que la disponibilité de la marque. Si vous avez créé un site internet, pensez aussi à déposer un nom de domaine et d’acheter les extensions (.fr, .com, .net…).

Vous l’aurez compris, ces démarches peuvent être longues et fastidieuses mais Captain Contrat vous propose de s’occuper de ces formalités notamment pour créer votre entreprise.

Retrouvez nos autres guides pour tout savoir sur :

 

 

Sofia El Allaki
Écrit par Sofia El Allaki

Diplômée d'un Master II en Droit des affaires de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sofia a travaillé en cabinet d'avocats et en Maison d'édition juridique. Après avoir développé sa plume et ses compétences en édito, elle rejoint une agence de production de contenus parisienne en tant que Content manager senior, puis Account manager director. Aujourd'hui, elle est responsable contenu.

Relu par Pierre-Florian Dumez. Diplômé en droit
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