Définissez les contours de votre projet
Devenir fleuriste, pharmacien ou boucher à son compte : le moins que l’on puisse dire, c’est que le choix est vaste pour ouvrir un commerce indépendant ! C’est pourquoi dans un premier temps, vous devez définir le marché sur lequel vous souhaitez vous lancer.
Comment choisir le marché sur lequel vous lancer ?
En fonction de vos goûts personnels, mais aussi de votre cursus scolaire et professionnel. Il sera plus facile d’intégrer un secteur que vous connaissez déjà, sauf si vous souhaitez justement vous reconvertir. Soyez vigilant dans ce cas, car certaines activités sont réglementées et supposent d’être titulaire d’un diplôme, d’embaucher un salarié formé ou de prouver une expérience professionnelle de plusieurs années. C’est notamment le cas pour la vente d’animaux de compagnie, la coiffure ou encore la boulangerie pâtisserie.
Qui peut ouvrir un commerce ?
Il existe certains prérequis pour pouvoir ouvrir un commerce :
- Vous devez être majeur ou, si vous avez entre 16 et 18 ans, être mineur émancipé.
- Vous devez ne jamais avoir été condamné en justice pour un certain nombre de délits comme l'escroquerie, le vol ou encore la faillite personnelle.
- Vous devez ne pas déjà exercer une activité ne permettant pas le cumul avec l'activité du commerce que vous aurez choisi.
Quelles qualités pour un projet de création d’entreprise dans le commerce ?
Pour ouvrir un commerce indépendant avec succès, il faut également avoir de nombreuses qualités et compétences comme :
- De la rigueur et un sens de l’organisation : vous devez être capable de gérer seul votre stock et son réassort, vos commandes, vos réceptions de marchandises, les plannings ;
- Un très bon relationnel : il est indispensable pour séduire et fidéliser votre clientèle, et pour négocier avec vos fournisseurs ;
- Le sens du service : le client est roi, vous devez donc vous montrer disponible, ouvert, souriant, même après de longues journées ;
- Des compétences juridiques, comptables et fiscales pour remplir toutes les obligations que la loi fait peser sur vous.
Vous craignez de ne pas être à la hauteur ? Pas de panique, vous pouvez vous former à la gestion d’entreprise grâce au stage préalable à l’installation (SPI) auprès de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) la plus proche de chez vous.
Les 5 étapes pour l'ouverture d'un commerce
Étape 1 : faites une étude de marché
Comme pour tout projet de création d'entreprise, vous devez, en tant que futur entrepreneur, analyser le marché dans lequel vous allez intervenir. Pour cela, interrogez-vous sur :
- Le domaine d'activité : souhaitez-vous vendre des produits alimentaires et ouvrir un commerce alimentaire, ou ouvrir un commerce en ligne, vendre des meubles, des vêtements ? Ce secteur connaît-il une croissance ? Comment a-t-il évolué au cours des dernières années ?
- Les biens que vous proposerez : s'agit-il de produits connus ou de nouveautés ? Auprès de qui allez-vous vous fournir ?
- La clientèle visée : quelles sont les caractéristiques de votre future clientèle ? Quel est son âge ? Son pouvoir d'achat ? Ses habitudes de consommation ?
- La concurrence : répertoriez les magasins qui proposent les mêmes biens, ainsi que les grandes surfaces et les sites internet qui en vendent. Analysez leurs tarifs, puis déterminez comment vous allez pouvoir vous différencier.
Toutes ces questions vont vous permettre de vous assurer que votre magasin (où même si vous avez envie d'ouvrir une laverie par exemple) va répondre aux besoins d'une clientèle qui ne sont pas ou peu assouvis par l'offre de vos concurrents.
Étape 2 : réalisez un business plan de votre boutique
Autre document clé pour l’ouverture d’un commerce indépendant, le business plan. Celui-ci contient les données économiques et financières de votre projet entrepreneurial. Vous pourrez ainsi vérifier sa faisabilité, et démarcher les banques pour obtenir un prêt professionnel. Le business plan doit présenter :
- votre entreprise ;
- un prévisionnel du chiffre d’affaires (CA) ;
- les besoins en trésorerie et en financement pour le démarrage et la consolidation de l’activité ;
- votre stratégie marketing et commerciale ;
- un bilan prévisionnel sur 3 ans.
Le business plan vous permettra également de présenter votre projet à vos investisseurs potentiels. Il doit donc être bien documenté et faire le point sur l'ensemble de vos dépenses et rentrées d'argent (les recettes).
Les coûts de votre boutique incluent :
- les dépenses de personnel, à déterminer selon le nombre de salariés, leur temps de travail et le montant des salaires ;
- le prix du local, qu'il s'agisse du prêt pour l'achat du bien ou du montant du loyer en cas de location ;
- les frais de travaux de rénovation de la boutique avec la mise aux normes de sécurité, la décoration et l'installation de l'enseigne ;
- le prix d'achat des produits que vous revendrez ;
- les dépenses en publicité et communication : messages radio, distribution de flyers, messages sur les réseaux sociaux, création d'un site internet ;
- le coût des assurances nécessaires pour exercer votre activité.
Les recettes englobent :
- vos apports personnels et ceux de vos éventuels associés ;
- les aides financières de l’Etat (ACRE, ARCE) et celles des collectivités territoriales qui encouragent l'installation de commerçants pour redynamiser leur centre-ville ;
- les ventes que vous prévoyez de faire.
Il peut être compliqué de mener à bien cette étape, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel.
Étape 3 : choisissez un local commercial
Pour choisir votre futur local commercial, vous devez notamment déterminer :
- La superficie minimum dont vous avez besoin pour exercer votre activité en fonction du stockage nécessaire, des rayons, étals, vitrines ;
- Le prix que vous pouvez payer : qu'il s'agisse d'acheter ou de louer le local commercial, vous devez fixer un montant maximum.
- L'emplacement géographique de votre magasin doit être cohérent avec la clientèle visée et prendre en compte la localisation des concurrents. Si vous envisagez par exemple de vendre des produits de décoration haut de gamme, ou d'ouvrir une épicerie fine bio et artisanale, il faudra vérifier le pouvoir d'achat des habitants du quartier avant de vous installer.
- Les places de parking et les transports en commun. Pour que votre commerce fonctionne, il doit être facilement accessible aux clients. Vous devez donc vous assurer qu'ils pourront stationner à proximité du magasin ou venir en transports en commun. Si vous comptez ouvrir un commerce en plein cœur de Paris avec une clientèle de quartier qui se déplace à pied, vous serez moins impacté par cela. En revanche, si vous vous installez dans une zone industrielle ou dans le centre d'une petite ville, votre clientèle viendra en voiture. Il est alors essentiel de s'assurer qu'elle pourra se garer près de votre boutique.
Une fois le local commercial trouvé, il ne vous reste plus qu'à l'acheter ou à signer un contrat de bail commercial, en étant vigilant aux termes et conditions de ceux-ci.
Avant la signature d'un bail commercial, pensez notamment à vérifier :
- que votre activité peut être exercée dans le local ;
- que celui-ci respecte les normes de sécurité et d'accessibilité pour l'accueil du public ;
- si un pas-de-porte doit être payé lors de la conclusion du contrat, en plus des loyers ;
- s'il y a une clause d'échelle mobile prévoyant la variation du prix du loyer en fonction de votre chiffre d'affaires ou selon un indice donné.
Étape 4 : faites le point sur les coûts d’installation
Il est maintenant temps de parler finances. Il ne faut pas sous-estimer les fonds dont vous aurez besoin pour débuter votre activité et tenir quelques mois en attendant que votre affaire fonctionne. Pensez notamment aux:
- dépenses de travaux et de décoration de votre local commercial ;
- charges mensuelles fixes : loyer, factures d’énergie…
- dépenses pour acheter le stock et les premiers réassorts, un véhicule professionnel ;
- dépenses pour la création d’un site Internet, qui vous offrira plus de visibilité ;
- frais de communication sur votre ouverture.
Étape 5 : respectez la réglementation applicable aux magasins
Avec une boutique ouverte au public, vous allez devoir vous conformer à certaines règles juridiques. Ainsi :
- l'affichage des prix est obligatoire.
- les promotions que vous faites doivent respecter un double marquage des prix avec le prix de référence et le prix réduit.
- les soldes doivent se dérouler durant une période fixée par la loi.
- la possibilité d'ouvrir votre commerce le dimanche est encadrée.
- votre local doit satisfaire aux normes de sécurité et d'accessibilité.
En plus de cette réglementation générale, selon le domaine d'activité dans lequel vous intervenez, vous serez soumis à des obligations supplémentaires d'obtention de licence, d'autorisation ou de formation. C'est notamment le cas si vous ouvrez un bureau de tabac, un débit de boissons ou une boutique d'antiquités.
En fonction de votre secteur d’activité, vous devez respecter des règles concernant la sécurité, l’hygiène et obtenir certaines autorisations. Notez notamment que :
- Votre local commercial doit être aux normes avec la législation relative aux établissements recevant du public (ERP) ;
- Vous devez suivre une formation à l’hygiène pour les activités de restauration ;
- Il vous faut demander une carte de commerçant ambulant si vous souhaitez exercer votre activité en dehors de votre commune de domiciliation ;
- Si vous disposez d’une terrasse, vous devez solliciter une autorisation d’occupation du domaine public ;
- Enfin, souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle peut être conseillé, voire obligatoire.
Quel statut juridique choisir pour l'ouverture d'un commerce ?
Se lancer en indépendant ou en franchise ?
Lors de votre processus de réflexion concernant l'ouverture de votre magasin, vous vous interrogez certainement sur l'opportunité de développer votre activité en tant qu'indépendant ou en tant que franchisé :
- avec des réseaux présents dans de nombreux secteurs (épicerie bio, magasin d'ameublement, produits culturels), la franchise peut être intéressante. Elle vous permet d'avoir l'appui d'une structure existante et de bénéficier de la notoriété d'une marque déjà installée. Vous pouvez également être accompagné lors du démarrage de votre activité.
- en contrepartie, l'entrée dans un tel réseau a souvent un coût supérieur à l'ouverture d'un commerce indépendant du fait des droits d'entrée et du versement des royalties qui sont demandés. La franchise impose, en outre, le respect de son concept (enseigne, disposition du magasin) ce qui limite, plus ou moins selon le réseau, votre liberté.
Choisir la bonne forme juridique pour votre entreprise
L'ouverture d'un magasin impose la création d'une structure juridique pour développer votre activité professionnelle.
Le choix de la forme la plus adaptée est très importante car elle a des conséquences sur le régime fiscal (impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés), l'investissement financier de départ (obligation ou non d'un capital social minimum), et sur la protection de votre patrimoine personnel (distinction entre patrimoine professionnel et personnel).
Simulateur gratuit : 5 questions pour déterminer la forme juridique de votre commerce
Plusieurs options s’offrent à vous :
- La micro-entreprise : le statut d’auto-entrepreneur n’est pas vraiment conseillé pour ouvrir un commerce. En effet, il limite le chiffre d'affaires (CA) et ne vous permet pas de déduire vos charges réelles ni de facturer la TVA. En revanche, il suffit d’une simple déclaration pour se lancer, et la comptabilité est peu contraignante. Enfin, vous profitez d’un régime fiscal et social allégé.
- L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL): vous la constituez avec des apports au capital social, mais la loi ne prévoit pas de montant minimum. Votre responsabilité est limitée à ces apports. Vous pouvez déduire vos charges de votre résultat d’exploitation et vous avez le choix entre imposer vos bénéfices à l’IS ou à l’IR. Notez que la rédaction des statuts de votre entreprise est rigoureusement encadrée par la loi. En tant que gérant, vous êtes considéré comme un TNS.
- La société par actions simplifiées unipersonnelle (SASU) : elle présente les mêmes avantages et inconvénients que l’EURL, sauf qu’elle offre une plus grande souplesse dans la rédaction des statuts. En outre, le président associé unique est un assimilé salarié et profite donc d’une protection sociale plus étendue. Il n’a cependant pas droit aux allocations chômage en cas de pépin.
Réalisez les démarches pour ouvrir un commerce
Avant de pouvoir accueillir vos premiers clients dans votre boutique, vous devrez effectuer certaines démarches :
- choisir le nom de votre boutique et vérifier auprès de l'INPI que celui-ci n'est pas déjà utilisé ;
- rédiger les statuts si vous optez pour une société ;
- obtenir les autorisations particulières pour les professions réglementées ;
- adresser votre dossier de création au guichet unique ;
- immatriculer votre société au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) ou au Répertoire des Métiers (RM) ;
- demander une autorisation d'occupation du domaine public, si vous souhaitez installer un étal ou des tables devant votre magasin.
Pour toutes vos démarches de création de votre entreprise, Captain Contrat vous propose un accompagnement personnalisé pour vous aider à ouvrir votre commerce.
- Au préalable, il faut s'assurer de bien remplir les conditions pour avoir la qualité de commerçant : âge minimum, ne pas avoir fait l'objet de certaines condamnations (escroquerie, vol, faillite personnelle).
- Il faut débuter par affiner les contours de son projet : cela passe par l'étude de marché.
- Pour continuer, il est nécessaire de choisir une forme juridique pour son entreprise, adaptée à son business.
- Enfin, il faut réaliser une série de démarches administratives et juridiques.
- Conditions pour être commerçant : articles L. 121-1 à L. 121-3 du Code de commerce.
- Entreprendre.service-public.fr, Fiche pratique : Qui peut devenir commerçant ?
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