
Qui peut ouvrir un commerce ?
Quelles sont les conditions pour ouvrir un commerce ?
Il existe plusieurs prérequis pour pouvoir ouvrir un commerce :
- vous devez avoir au moins 18 ans, ou être émancipé si vous avez entre 16 et 18 ans.
- votre casier judiciaire doit être vierge de toute condamnation pour des délits comme l'escroquerie ou le vol.
- enfin, assurez-vous que votre activité actuelle est compatible avec celle de votre futur commerce.
Quelles sont les qualités nécessaires pour ouvrir un commerce ?
La réussite d'un commerce indépendant repose sur plusieurs compétences et qualités clés :
- la rigueur et un sens de l’organisation : vous devez être capable de gérer seul votre stock et son réassort, vos commandes, vos réceptions de marchandises, les plannings ;
- un très bon relationnel : il est indispensable pour attirer et fidéliser votre clientèle, et pour négocier avec vos fournisseurs ;
- le sens du service : le client est roi, vous devez donc vous montrer disponible, ouvert, souriant, même après de longues journées ;
- des compétences juridiques, comptables et fiscales : elles vous permettront de gérer sereinement les aspects administratifs.
Vous craignez de ne pas être à la hauteur sur la gestion d'entreprise ? Pas de panique, vous pouvez vous former grâce au stage préalable à l’installation (SPI) auprès de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) la plus proche de chez vous. Par ailleurs, vous pouvez déléguer le juridique et la comptabilité à des professionnels (avocats, juristes et experts-compables).
Quelles sont les 7 étapes pour ouvrir un commerce ?

7 étapes sont indispensables pour ouvrir un commerce :
- Définir votre projet ;
- Réaliser une étude de marché ;
- Rédiger un business plan ;
- Choisir un local commercial ;
- Évaluer les coûts d’installation ;
- Respecter la réglementation ;
- Effectuer les démarches administratives.
Étape 1 : définissez les contours de votre projet
Le choix est vaste pour ouvrir un commerce indépendant. C’est pourquoi dans un premier temps, vous devez définir le marché sur lequel vous souhaitez vous lancer. Prenez en considération vos goûts personnels, mais aussi votre cursus scolaire et/ou professionnel. Il sera plus facile d’intégrer un secteur que vous connaissez déjà, sauf si vous souhaitez justement vous reconvertir.
Soyez vigilant dans ce cas, car certaines activités sont réglementées : elles supposent d’être titulaire d’un diplôme, d’embaucher un salarié formé ou de prouver une expérience professionnelle de plusieurs années.
Étape 2 : réalisez une étude de marché
Comme pour tout projet de création d'entreprise, vous devez, en tant que futur entrepreneur, analyser le marché dans lequel vous allez intervenir. Pour cela, interrogez-vous sur :
- le domaine d'activité : souhaitez-vous vendre des produits alimentaires et ouvrir un commerce alimentaire, ou ouvrir un commerce en ligne, vendre des meubles, des vêtements ? Est-ce que ce secteur est en croissance ? Comment a-t-il évolué au cours des dernières années ?
- les biens que vous proposerez : s'agit-il de produits connus ou de nouveautés ? Quels sont les prix pratiqués par les fournisseurs ? Auprès de qui allez-vous vous fournir ?
- la clientèle visée : quelles sont les caractéristiques de votre future clientèle ? Quel est l'âge de votre cible ? Son pouvoir d'achat ? Ses habitudes de consommation ?
- la concurrence : répertoriez les magasins qui proposent les mêmes biens, ainsi que les grandes surfaces et les sites internet qui en vendent. Analysez leurs tarifs, puis déterminez comment vous allez pouvoir vous différencier.
Toutes ces questions vont vous permettre de vous assurer que votre magasin va répondre aux besoins d'une clientèle qui ne sont pas ou peu assouvis par l'offre de vos concurrents.
Étape 3 : rédiger le business plan
Autre document clé pour l’ouverture d’un commerce indépendant : le business plan. Celui-ci contient les données économiques et financières de votre projet entrepreneurial. Vous pourrez ainsi vérifier sa faisabilité, et démarcher les banques pour obtenir un prêt professionnel. Le business plan doit présenter :
- votre entreprise ;
- un prévisionnel du chiffre d’affaires (CA) ;
- les besoins en trésorerie et en financement pour le démarrage et la consolidation de l’activité ;
- votre stratégie marketing et commerciale ;
- un bilan prévisionnel sur 3 ans.
Le business plan vous permettra aussi de présenter votre projet à vos investisseurs potentiels. Il doit donc être bien documenté et faire le point sur l'ensemble de vos dépenses et rentrées d'argent (les recettes).
Les dépenses | Les recettes |
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Il peut être compliqué de mener à bien cette étape, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel.
Étape 4 : choisissez un local commercial
Pour choisir votre futur local commercial, vous devez notamment déterminer :
- la superficie minimum dont vous avez besoin pour exercer votre activité en fonction du stockage nécessaire, des rayons, étals, vitrines ;
- le prix que vous pouvez payer : qu'il s'agisse d'acheter ou de louer le local commercial, vous devez fixer un montant maximum.
- l'emplacement géographique de votre magasin doit être cohérent avec la clientèle visée et prendre en compte la localisation des concurrents. Si vous envisagez par exemple de vendre des produits de décoration haut de gamme, ou d'ouvrir une épicerie fine bio et artisanale, il faudra vérifier le pouvoir d'achat des habitants du quartier avant de vous installer. Attention, si vous souhaitez vendre des produits devant votre boutique, il sera nécessaire d'obtenir une autorisation pour occupation du domaine public.
- les places de parking et les transports en commun. Pour que votre commerce fonctionne, il doit être facilement accessible aux clients. Vous devez donc vous assurer qu'ils pourront stationner à proximité du magasin ou venir en transports en commun. Si vous comptez ouvrir un commerce en plein cœur de Paris avec une clientèle de quartier qui se déplace à pied, vous serez moins impacté par cela. En revanche, si vous vous installez dans une zone industrielle ou dans le centre d'une petite ville, votre clientèle viendra en voiture.
Une fois le local commercial trouvé, il ne vous reste plus qu'à l'acheter ou à signer un contrat de bail commercial, en étant vigilant aux termes et conditions de ceux-ci.
Avant la signature d'un bail commercial, pensez notamment à vérifier :
- que votre activité peut être exercée dans le local ;
- que celui-ci respecte les normes de sécurité et d'accessibilité pour l'accueil du public ;
- si un pas-de-porte doit être payé lors de la conclusion du contrat, en plus des loyers ;
- s'il y a une clause d'échelle mobile prévoyant la variation du prix du loyer en fonction de votre chiffre d'affaires ou selon un indice donné.
Étape 5 : faites le point sur les coûts d’installation
Il est maintenant temps de parler finances. Il ne faut pas sous-estimer les fonds dont vous aurez besoin pour débuter votre activité et tenir quelques mois en attendant que votre affaire fonctionne. Pensez notamment aux :
- dépenses de travaux et de décoration de votre local commercial ;
- charges mensuelles fixes : loyer, factures d’énergie ;
- dépenses pour acheter le stock et les premiers réassorts, un véhicule professionnel ;
- dépenses pour la création d’un site Internet, qui vous offrira plus de visibilité ;
- frais de communication sur votre ouverture.
Étape 6 : respectez la réglementation applicable aux magasins
Avec une boutique ouverte au public, vous allez devoir vous conformer à une règlementation précise :
- L'affichage des prix est obligatoire : il doit être à la fois lisible et compréhensible. Le prix doit être exprimé en toutes taxes comprises (TTC).
- Les promotions que vous faites doivent respecter un double marquage des prix avec le prix de référence et le prix réduit.
- Les soldes doivent se dérouler 2 fois par an (en hiver et en été). La période est fixée à 4 semaines.
- La possibilité d'ouvrir votre commerce le dimanche est encadrée : elle est en principe interdite. Mais, des autorisations peuvent être délivrées par la préfecture.
- Votre local commercial doit être aux normes avec la législation relative aux établissements recevant du public (ERP) ;
- Il vous faut demander une carte de commerçant ambulant si vous souhaitez exercer votre activité en dehors de votre commune de domiciliation ;
- Si vous disposez d’une terrasse, vous devez solliciter une autorisation d’occupation du domaine public ;
- Enfin, souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle peut être conseillé, voire obligatoire.
En plus de cette réglementation générale, selon le domaine d'activité dans lequel vous intervenez, vous serez soumis à des obligations supplémentaires d'obtention de licence, d'autorisation ou de formation. C'est notamment le cas si vous ouvrez un bureau de tabac ou de débit de boissons .
En fonction de votre secteur d’activité, vous devez respecter des règles concernant la sécurité, l’hygiène. Par exemple, vous devez suivre une formation à l’hygiène pour les activités de restauration.
Étape 7 : réalisez les démarches pour ouvrir un commerce
Avant de pouvoir accueillir vos premiers clients dans votre boutique, vous devrez effectuer une série de démarches :
- choisir le nom de votre boutique et vérifier auprès de l'INPI que celui-ci n'est pas déjà utilisé ;
- rédiger les statuts et déposer le capital social si vous optez pour une société ;
- obtenir les autorisations particulières pour les professions réglementées ;
- adresser votre dossier de création au guichet unique en vue de l'immatriculation de votre société au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) ou au Répertoire des Métiers (RM) ;
- demander une autorisation d'occupation du domaine public, si vous souhaitez installer un étal ou des tables devant votre magasin.
Pour toutes vos démarches de création de votre entreprise, Captain Contrat vous propose un accompagnement personnalisé pour vous aider à ouvrir votre commerce.
Quel statut juridique choisir pour l'ouverture d'un commerce ?
Se lancer en indépendant ou en franchise ?
Lors de votre processus de réflexion concernant l'ouverture de votre magasin, vous vous interrogez certainement sur l'opportunité de développer votre activité en tant qu'indépendant ou en tant que franchisé :
- avec des réseaux présents dans de nombreux secteurs (épicerie bio, magasin d'ameublement, produits culturels), la franchise peut être intéressante. Elle vous permet d'avoir l'appui d'une structure existante et de bénéficier de la notoriété d'une marque déjà installée. Vous pouvez également être accompagné lors du démarrage de votre activité.
- en contrepartie, l'entrée dans un tel réseau a souvent un coût supérieur à l'ouverture d'un commerce indépendant du fait des droits d'entrée et du versement des royalties qui sont demandés. La franchise impose, en outre, le respect de son concept (enseigne, disposition du magasin) ce qui limite, plus ou moins selon le réseau, votre liberté.
Choisir la bonne forme juridique pour votre entreprise
L'ouverture d'un magasin impose la création d'une structure juridique pour développer votre activité professionnelle. Le choix de la forme la plus adaptée est très important car elle a des conséquences sur le régime fiscal (impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés), la protection sociale du chef d'entreprise, l'investissement financier de départ (obligation ou non d'un capital social minimum), et sur la protection de votre patrimoine personnel (distinction entre patrimoine professionnel et personnel).
Plusieurs options s’offrent à vous :
Créer une entreprise individuelle
- Une entreprise individuelle classique : ce type de structure est idéal pour les entrepreneurs qui souhaitent se lancer simplement et rapidement. L'entreprise individuelle offre une gestion simplifiée puisque l'entrepreneur et l'entreprise ne forment qu'une seule et même entité juridique. Cela signifie que les bénéfices générés par l'activité sont directement rattachés au patrimoine personnel de l'entrepreneur, impliquant que ce dernier est personnellement responsable des dettes éventuelles. L'entreprise individuelle permet une grande liberté d'action et de décision, favorisant une réactivité immédiate face aux opportunités de marché. De plus, elle ne nécessite pas de capital social minimum au moment de la création, ce qui en fait une option accessible pour ceux qui débutent avec des ressources limitées. Cependant, il est essentiel de bien gérer ses finances pour éviter toute confusion entre les fonds personnels et ceux de l'entreprise.
- La micro-entreprise : le statut d’auto-entrepreneur n’est pas vraiment conseillé pour ouvrir un commerce. En effet, il limite le chiffre d'affaires (CA) et ne vous permet pas de déduire vos charges réelles ni de facturer la TVA. En revanche, il suffit d’une simple déclaration pour se lancer, et la comptabilité est peu contraignante. Enfin, vous profitez d’un régime fiscal et social allégé.
Créer une société seul ou à plusieurs
- L’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ou la SARL (société à responsabilité limitée) : il n'y a pas de différence entre ces statuts juridiques à part que l'EURL a un seul associé, à l'inverse de la SARL qui en a deux au minimum. Les formalités de création sont plus complexes que pour une entreprise individuelle. Il est nécessaire de constituer un capital social, mais la loi ne prévoit pas de montant minimum. Notez que la rédaction des statuts de la société est rigoureusement encadrée par la loi. La responsabilité de l'associé est limitée au montant de ses apports. Il est possible de déduire ses charges de son résultat d’exploitation et de choisir d'imposer ses bénéfices à l’IS ou à l’IR, ce qui peut être stratégique dans le cadre d'un commerce. Enfin, en tant que gérant, l'associé est considéré comme un TNS : le montant des cotisations est moins élevé qu'en SAS (ou SASU), mais la protection sociale est aussi moins complète.
- La SASU (société par actions simplifiées unipersonnelle) ou la SAS (société par actions simplifiée) : il s'agit des mêmes formes juridiques. Elle présente les mêmes avantages et inconvénients que l’EURL, sauf qu’elle offre une plus grande souplesse dans la rédaction des statuts. En outre, le président associé unique est un assimilé salarié et profite donc d’une protection sociale plus étendue. Il n’a cependant pas de droit au chômage.
Quel budget minimum pour ouvrir un commerce ?
Le budget pour ouvrir un petit commerce varie en fonction de plusieurs facteurs :
- Local commercial : entre 500 € à 5 000 €/mois pour un loyer (selon l'emplacement) ou un achat allant de 50 000 € à plus de 300 000 €.
- Travaux et aménagements : de 10 000 € à 50 000 €, incluant la décoration, la mise aux normes de sécurité, et l'installation de l'enseigne.
- Stock initial : variable selon l’activité, souvent entre 10 000 € et 30 000 €.
- Communication : de 2 000 € à 10 000 € pour la publicité, le site internet, et les supports marketing.
- Assurances et frais juridiques : à partir de 1 000 € annuels pour les assurances professionnelles et les démarches administratives.
- Fonds de roulement : prévoir au moins 3 à 6 mois de trésorerie, soit 5 000 € à 20 000 €.
En moyenne, le budget global minimum pour ouvrir un commerce se situe entre 30 000 € et 150 000 €, sauf si vous avez peu de stock ou aucun local commercial. Des aides financières comme l'ACRE ou des prêts professionnels peuvent alléger les besoins initiaux.

- Au préalable, il faut s'assurer de bien remplir les conditions pour avoir la qualité de commerçant : âge minimum, ne pas avoir fait l'objet de certaines condamnations (escroquerie, vol, faillite personnelle).
- Il faut débuter par affiner les contours de son projet : cela passe par l'étude de marché.
- Pour continuer, il est nécessaire de choisir une forme juridique pour son entreprise, adaptée à son business.
- Enfin, il faut réaliser une série de démarches administratives et juridiques.
FAQ
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📌 Quel type de commerce est le plus rentable ?
Le commerce le plus rentable dépend des tendances et des besoins locaux. Les épiceries bio, boulangeries artisanales et laveries automatiques offrent des marges intéressantes grâce à une demande constante. En ligne, le dropshipping et les produits de niche sont attractifs pour leur faible coût initial. Les services comme la coiffure ou les salles de sport fidélisent facilement la clientèle. Une étude de marché reste indispensable pour choisir le secteur adapté. -
Quelles sont les aides pour ouvrir un commerce ?
Pour ouvrir un commerce, diverses aides financières sont disponibles. L’ACRE offre une exonération partielle des charges sociales pour les créateurs d’entreprise. L’ARCE permet de recevoir une partie de vos allocations chômage sous forme de capital. Certaines collectivités locales proposent des subventions pour dynamiser les centres-villes. Les prêts à taux zéro ou garantis par l’État sont également accessibles. Enfin, des accompagnements spécifiques sont proposés par des organismes comme Bpifrance ou les Chambres de commerce.
- Conditions pour être commerçant : articles L. 121-1 à L. 121-3 du Code de commerce.
- Entreprendre.service-public.fr, Fiche pratique : Qui peut devenir commerçant ?