Vous souhaitez vous lancer et devenir chauffeur VTC ? Aujourd’hui, être chauffeur VTC a le vent en poupe avec les applications Uber, Chauffeur privé... Mais quel régime choisir pour votre entreprise VTC ? Bon nombre de chauffeurs VTC ont opté pour le régime de l’auto-entrepreneur en raison de sa grande simplicité de création et son régime simplifié. Faisons le point l'auto-entrepreneur VTC, cadre juridique avantageux pour devenir VTC.
Actualités 2020 pour les microentrepreneurs
- Les nouveautés de l'ACRE : Alors qu'elle était ouverte à tous depuis le 1 er janvier 2019, l'ACRE va être à nouveau soumise à des conditions à compter du 1 er janvier 2020 : parmi ces conditions : être demandeur d'emploi, bénéficier de minima sociaux, avoir moins de 25 ans, etc.
Les nouveaux bénéficiaires de l’ACRE profiteront de cette aide pendant seulement 1 an (contre 3 ans auparavant).
Le taux de l’exonération sera de 50 % (contre 75 % jusqu’en 2019). Pour ceux qui bénéficiaient de l’ACRE avant 2020, les taux d’exonération seront revus à la baisse : ils seront de 25 % la 2ème année (contre 50 % actuellement) et de 10 % pendant la 3ème année (contre 25 % actuellement). - Le prélèvement libératoire : l'autoentrepreneur pourra opter pour ce versement à condition que son revenu ne dépasse pas 27 519 € par part du quotient familial (27 086 € en 2019). Soit 55 038 € pour un couple sans enfant.
- Revalorisation des seuils de chiffre d'affaires : il est d'usage de revaloriser ces seuils tous les 3 ans. Le projet de loi de finances 2020 prévoit de réhausser ces seuils sur 2020, 2021 et 2022 à :
- de 170 000 € à 176 200 € pour les activités d’achat-revente et de fourniture de logement (micro-BIC) ;
- de 70 000 € à 72 500 € pour les autres prestations de services commerciales, les prestations de loueurs en meublé (micro-BIC) et les prestations de services libérales (micro-BNC) - Revalorisation de certains seuils applicables en matière de TVA :
La revalorisation des seuils de chiffre d'affaires s'accompagne naturellement d'une revalorisation des seuils permettant de bénéficier de la franchise de TVA :
- seuils classiques de la franchise en base de TVA : 85 800 € pour négoce (achat-revente) et fourniture de logement (82 800 € en 2019) et 34 400 € pour prestations de services et loueurs en meublé (33 200 € en 2019).
- seuils majorés de la franchise en base de TVA : 94 300 € pour négoce et fourniture de logement (91 000 € en 2019) et 36 500 € pour prestations de services et loueurs en meublé (35 200 € en 2019).
Le régime simplifié d’imposition réel de TVA pourrait s’appliquer aux microentreprises dont les recettes ne dépassent pas 818 000 € pour les activités de négoce et fourniture de logement (789 000 € en 2019) et 247 000 € pour les prestations de services et locations en meublé (238 000 € en 2019).
SOMMAIRE :
L'activité de VTC en Micro-entreprise
Les intérêts de la micro-entreprise
Si certains VTC choisissent la SASU, la micro-entreprise présente des avantages indéniables : création rapide, formalités limitées, charges sociales dépendant du chiffre d'affaires.
En effet, la micro-entreprise ou auto-entreprise, est créée par une simple déclaration sur internet. En dehors des formalités nécessaires liées à l'activité de VTC, elle ne nécessite pas de rédaction de statuts ni de formalisme particulier, comme c'est le cas pour une société. Vous pouvez ainsi commencer rapidement à transporter vos clients, l'inscription sur les applications VTC étant elle aussi rapide (cf notre article comment devenir chauffeur Uber).
Avec ce statut, vos charges sociales dépendent du montant de votre chiffre d'affaires. Leur calcul est simplifié et leur montant correspond à un pourcentage fixe déduit du chiffre d'affaires réalisé. En tant qu'exploitant de VTC, vos cotisations sociales s'élèvent à 22 % de votre chiffre d'affaires. Ce taux peut être réduit si vous avez droit à l'ACCRE (aide aux demandeurs d'emploi créant ou reprenant une entreprise) qui est accessible à tous les créateurs d'entreprise depuis le 1er janvier 2019. À ce pourcentage, s'ajoute la contribution à la formation professionnelle (0,30 % pour les artisans) et une taxe pour les frais de la Chambre de métiers et de l'artisanat (CMA).
Ainsi, dans l'hypothèse où votre chiffre d'affaires est nul, vous n'avez pas à payer de charges. Ce système est avantageux, notamment lors du lancement de votre activité.
Les inconvénients du statut de micro-entrepreneur
Est-ce réellement le meilleur statut pour VTC ? Intéressant pour tester ou effectuer une activité complémentaire, le statut de micro-entrepreneur connaît certaines limites.
En effet, dans le cadre d'une micro-entreprise de VTC, vous ne pourrez pas déduire vos frais professionnels réels de votre chiffre d'affaires. Vous êtes imposé en fonction du montant de votre chiffre d'affaires, et non sur le bénéfice. Un taux d'abattement fixe est appliqué à votre chiffre d'affaires, sans tenir compte de vos charges réelles.
Ainsi, ce régime peut être inadapté lorsque l'activité du micro-entrepreneur nécessite l'engagement de frais professionnels importants. Or, un exploitant de VTC peut avoir des charges relativement élevées, avec notamment : les dépenses de carburant, l'achat ou la location du véhicule, le montant des assurances, et les frais de téléphonie.
En outre, la micro-entreprise est soumise au régime de franchise de TVA (taxe sur la valeur ajoutée) jusqu'à un certain montant de chiffre d'affaires : 33 200 € ou 35 200 € en cas de dépassement, pour les prestations de services. Cela évite l'obligation de déclaration de TVA auprès du service des impôts. En contrepartie, le micro-entrepreneur ne peut pas déduire la TVA de ses achats professionnels.
Enfin, si vous optez pour le statut de micro-entrepreneur, votre chiffre d'affaires est plafonné à 70 000 €. Or, ce montant peut être rapidement atteint en cas d'activité de VTC exercée à titre principal.
Si le statut d'auto-entrepreneur peut être intéressant du fait de sa facilité de mise en place, le développement de votre activité pourra vous amener à changer, ultérieurement, de forme juridique. Par exemple, certains VTC optent pour la SASU.
Devenir auto-entrepreneur VTC
Les pré-requis
Pour devenir auto-entrepreneur VTC, certaines formalités administratives doivent être remplies par l’auto-entrepreneur qui souhaite exercer en la fonction de chauffeur VTC. Ainsi, il devra :
- Justifier d’une domiciliation,
- Posséder le permis B depuis au moins 3 ans,
- Se voir délivrer une attestation d’aptitude physique au transport des personnes délivrée par un médecin agréé inscrit sur une liste délivrée par la Préfecture,
- Détenir le Diplôme de prévention et secours civique de niveau 1 (PSC1),
- Avoir un casier judiciaire vierge,
- S’inscrire à l’examen VTC auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) du département et réussir l’examen après avoir obtenu un minimum de 12/20 à l’épreuve pratique,
- Se voir délivrer une licence VTC auprès de la Préfecture (valable 5 ans).
En parallèle, l’auto-entrepreneur VTC doit pouvoir faire usage d’un véhicule adapté pour exercer sa future activité, soit un véhicule de 4 portes minimum, doté de 4 à 9 places, immatriculé depuis moins de 6 ans, sous location ou non…
Ces étapes sont obligatoires pour vous inscrire sur une des applications VTC (voir notre article comment devenir chauffeur Uber).
La carte professionnelle de VTC
En tant que auto-entrepreneur dans le transport avec une activité de chauffeur de VTC, vous devez obtenir une carte professionnelle de VTC auprès de la préfecture de votre domicile (ou la préfecture de police à Paris). La délivrance de cette carte est soumise à la transmission des justificatifs énumérés précédemment, parmi lesquels le permis de conduire. La carte professionnelle n'est valable que 5 ans. Pour pouvoir la renouveler, vous devrez effectuer un stage de formation continue.
Il faudra au préalable choisir entre carte VTC ou capacité de transport selon vos besoins.
Des conditions quant au véhicule
En tant que chauffeur de VTC, le choix de votre véhicule est encadré. Il doit s'agir :
- d'une voiture d’au moins 1,70 m de largeur et 4,5 m de long,
- ayant un moteur puissant d'au moins 84 Kw, sauf pour les véhicules hybrides ou électriques,
- offrant entre 4 et 9 places, chauffeur compris,
- possédant 4 portes minimum,
- de moins de 6 ans (sauf pour les véhicules de collection),
- et soumise à un contrôle technique.
Des assurances obligatoires
Votre activité d'exploitant de VTC peut être à l'origine d'accidents. C'est pourquoi, il est nécessaire de souscrire, non seulement à une assurance professionnelle pour votre véhicule, mais également à une assurance responsabilité civile professionnelle.
Une attestation d'assurance responsabilité professionnelle est d'ailleurs demandée lors de votre inscription au registre des exploitants de VTC.
Une capacité financière
Lors de votre inscription au registre des exploitants de VTC, une attestation de capacité financière est demandée, sauf si vous êtes propriétaire du véhicule ou qu’il fait l’objet d’une location supérieure à 6 mois. Elle permet de justifier qu'une somme de 1 500 € est bloquée sur le compte de votre entreprise.
Créer son auto-entreprise VTC
Une fois toutes les conditions réunies, le chauffeur VTC peut créer sa micro-entreprise et s’immatriculer au registre des VTC. Il devra également suivre un Stage de Préparation à l’installation avant de s’inscrire au statut d’auto-entrepreneur.
Le statut de micro-entreprise ne nécessite pas d’apporter un capital à la création de l’entreprise, ni d’accomplir des démarches administratives importantes. L'immatriculation en auto-entrepreneur peut même s'effectuer en ligne.
Quel coût pour devenir auto entrepreneur ? Les formalités de création d’une micro-entreprise ont des coûts beaucoup plus faibles que pour la création d’une société
Le statut de l'auto-entrepreneur VTC
Les seuils à ne pas dépasser
Pour pouvoir créer une micro-entreprise VTC, le chauffeur VTC devra être vigilant quant à son chiffre d’affaires.
En effet, le chiffre d’affaires annuel hors taxes de l’auto-entrepreneur ne devra pas dépasser certains plafonds, notamment pour l’activité d’auto-entrepreneur VTC, soit 70 000 euros hors taxes.
À défaut, l’auto-entrepreneur VTC risque de passer automatiquement sous le régime de l'entreprise unipersonnel à responsabilité limitée (EURL).
La rémunération
Le chauffeur VTC auto-entrepreneur perçoit une rémunération équivalente à son chiffre d’affaires, moins les contributions sociales et charges fiscales, dont il doit s’acquitter chaque mois ou chaque trimestre.
Le régime de l'auto-entreprise VTC
Le régime fiscal
Quant au régime fiscal, le chauffeur VTC auto-entrepreneur bénéficie de nombreux avantages.
Premièrement, il n’est pas tenu de faire facturer la TVA sur ses prestations jusqu’à 33 200 €, il s'agit de la franchise de base. Réciproquement, l’auto-entrepreneur VTC ne pourra pas s’exonérer de cette taxe lors de son activité professionnelle.
Deuxièmement, l'auto-entrepreneur est redevable de l’impôt sur le revenu au titre d’une activité artisanale correspondant à la catégorie des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Dès lors, il devra porter à la connaissance de l’administration fiscale une déclaration complémentaire de revenu n°2042-C Pro indiquant le montant de son chiffre d’affaires. L’administration fiscale appliquera un abattement forfaitaire pour les frais professionnels de son chiffre d’affaires avec un minimum d’abattement de 305 €.
Sous certaines conditions, le micro-entrepreneur VTC pourra être amené à opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Dès lors, il s’acquittera en un seul versement des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu, d’environ 25% du chiffre d’affaires.
Le régime social
L’auto-entrepreneur VTC bénéficie d’un régime micro social simplifié.
Il doit déclarer son chiffre d’affaires régulièrement, en s’acquittant mensuellement ou trimestriellement des cotisations et contributions sociales (assurance maladie-maternité, les indemnités journalières, les allocations familiales, la retraite de base…).
En l’absence de chiffre d’affaires, l’auto-entrepreneur VTC n’aura pas à s’acquitter des cotisations sociales.
Potentiellement, l’auto-entrepreneur VTC pourra bénéficier d’exonération de charges sociales par le biais de l’ACCRE (Aide à la Création d’Entreprise).
En outre, il est rattaché à la Sécurité Sociale des Indépendants (assurance invalidité, retraite, maladie, maternité…).
Souscrire une assurance
La Responsabilité Civile Professionnelle
En tant qu’auto-entrepreneur VTC, il est obligatoire depuis 2014 de souscrire une assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) qui couvrira les dommages causés aux tiers, clients y compris, pour tout ce qui n’est pas en rapport avec le véhicule en lui-même.
Ainsi, l’assurance Responsabilité Civile Professionnelle couvrira les frais en cas de dommages corporels, matériels ou immatériels subi par un client ou un tiers dans l’hypothèse où le véhicule VTC n’est pas impliqué.
Par exemple, cette assurance supportera les frais de vol des bagages ou téléphones des clients ou encore si une erreur de destination par le chauffeur VTC, causant ainsi un préjudice financier important au client.
La Responsabilité Civile Circulation
Le véhicule utilisé à usage professionnel doit être couvert par une assurance à usage professionnel, si cela n’est pas compris dans le forfait de leasing notamment.
Ce contrat d’assurance Responsabilité Civile Circulation permettra de couvrir les dommages causés aux tiers ou subis par les clients passagers lorsque le véhicule est engagé, notamment en cas d’accident de la circulation.
De l’auto-entreprise à la société VTC
L’auto-entrepreneur VTC peut dans un second temps opter pour un autre régime de micro-entreprise. Il est possible d'exercer la profession de VTC en EURL ou en SASU (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée ou Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).
Prenez en compte les avantages et inconvénients du régime de la micro entreprise avant de prendre votre décision. Notez que l’EURL ou encore la SASU par exemple permettent de séparer le patrimoine professionnel du chauffeur VTC de son patrimoine personnel. De plus, les seuils du chiffre d’affaires ne sont pas limités, contrairement au régime de l’auto-entreprise.