L'inventaire des dépenses à prévoir est une étape déterminante de l'appréciation de la viabilité d'un projet. L'entrepreneur souhaitant créer ou reprendre une entreprise doit envisager certaines dépenses liées aux formalités de création de l'entreprise, mais aussi aux frais d'installation ainsi qu'à la rédaction de documents juridiques nécessaires à la poursuite de l'activité. Captain Contrat fait le point dans cet article.
Quel est le rôle du prévisionnel financier ?
Le prévisionnel financier est une étude synthétique de la viabilité d'un projet de création ou de reprise d'une entreprise. Ce document est une composante essentielle du business plan. Il comporte des tableaux dans lesquels les postes de dépenses sont identifiés.
Cet outil de gestion pour l'entrepreneur prévoit le coût généré par l'entreprise après sa création et les besoins de chiffre d'affaires afin d'atteindre le seuil de rentabilité.
Le prévisionnel financier contribue à :
- dresser une feuille de route budgétaire ;
- anticiper les éventuels risques financiers ;
- identifier les besoins en trésorerie ;
- convaincre des potentiels partenaires, en soutenant la viabilité du projet.
Quels sont les frais liés à la création de l'entreprise ?
Pour la création de l'entreprise, il faut au moins prévoir :
- Les honoraires d'un professionnel : afin d'être accompagné lors de l'établissement d'un business plan, d'une étude de marché ou de la réalisation d'un prévisionnel financier ;
- Les frais relatifs à l'enregistrement : cela peut inclure la rédaction des statuts par un avocat spécialisé, les dépenses auprès du greffe du tribunal de commerce ainsi que l'inscription au registre des bénéficiaires effectifs ;
- Le dépôt du capital social ;
- Le dépôt de la marque et l'achat d'un nom de domaine pour votre site internet.
Les frais ponctuels spécifiques aux premiers mois de l'entreprise
Les conventions entre les associés
Les statuts de la société couvrent la plupart des aspects de la société. Ils constituent le socle sur lequel se basent les règles en matière de :
- répartition des rôles entre les associés et des bénéfices ;
- modalités de prises de décisions (quorum et majorité en assemblée générale) ;
- transmission des titres de la société ;
- libération des parts du capital, etc.
Les statuts d'une société peuvent être librement rédigés par les associés. Toutefois, une exception demeure lorsqu'un apport immobilier est prévu dans les statuts. Dans ce cas, cet apport :
- requiert un acte notarié ;
- doit nécessairement faire l'objet d'une publicité foncière.
En raison de leur importance stratégique pour votre société, il est préférable de faire rédiger ses statuts par un avocat spécialisé en droit des affaires. Les honoraires sont compris entre 1 500 € et 2 000 €.
En complément, il est courant d'utiliser le pacte d'associés. Ce contrat permet d'ajouter des modalités pour définir les relations entre les associés, ainsi que le lien entre l'associé et l'entreprise. Prévoir un tel pacte comporte plusieurs avantages facilitant la gestion d'une société :
- prévenir les conflits entre associés ;
- organiser les mouvements de titres ;
- déterminer les conditions d'entrée et de sortie des associés ;
- assurer la confidentialité des accords entre certains associés ;
- contrôler la direction et la composition du capital de la société ;
- éviter la paralysie de la société en cas de mésentente.
La rédaction de vos conditions générales
Les conditions générales d'une entreprise sont un document juridique obligatoire. Ces dernières encadrent les relations que l'entreprise entretient avec des tiers. La rédaction de ces documents est un exercice technique. Il peut être utile de faire appel à un professionnel pour adapter ces documents aux besoins de l'entreprise.
En fonction de la nature de votre activité, vous devrez mettre en place des :
- Conditions Générales d'Achat (CGA) ;
- Conditions Générales de Vente (CGV) ;
- Conditions Générales de Services (CGS) ;
- Conditions Générales d'Utilisation (CGU).
Quels sont les autres contrats à rédiger ?
Avec ou sans CGV, certaines relations avec des tiers demandent un encadrement plus spécifique :
- les contrats de partenariat ;
- les contrats de sous-traitance ;
- les contrats de travail ;
- l'accord de confidentialité.
Ces actes font partie des problématiques auxquelles vous pouvez répondre grâce à un document juridique rédigé par un avocat spécialisé.
Les frais récurrents dans la vie de l'entreprise liés à son installation
Les éléments relatifs à vos locaux doivent être recensés :
- loyers ;
- charges locatives ;
- travaux de mises aux normes ;
- dépôt de garantie ;
- Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) ;
- entretien des locaux ;
- frais de domiciliation, s'il y en a.
Pour l'informatique et les dépenses liées au poste de télécommunication, n'oubliez pas d'inclure à votre prévisionnel :
- l'achat de matériel (ordinateur, smartphone, etc.) ;
- l'abonnement et les licences de logiciels ;
- la politique de sauvegarde de vos données.
La création d'entreprise nécessite l'élaboration d'un site Internet de présentation. Si vous avez une activité e-commerce, c'est bien sûr un poste de dépense majeur et primordial pour développer votre activité.
Différents choix peuvent être faits pour optimiser les dépenses. Cela ne signifie pas d'aller systématiquement vers le moins cher ! Ce travail de recensement de vos potentielles dépenses qui font suite à votre création d'entreprise permet justement de mettre en œuvre les choix les plus judicieux pour en assurer sa pérennité financière.
Il est parfois difficile pour un entrepreneur d'estimer de façon exacte les postes de dépense. La bonne pratique est de ne pas être trop optimiste à ce moment afin de limiter les mauvaises surprises.
Ne vous fiez pas à un prévisionnel tout fait qui circulerait sur le Web, car les dépenses vont dépendre :
- de votre secteur d'activité ;
- des spécificités de votre métier ;
- de vos choix stratégiques.
Vous pourrez alors valider ces éléments avec un expert-comptable.
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Un accompagnement est conseillé dans les différentes étapes de création de société, mais aussi dans les phases qui suivent la création. Il s'agit aussi d'un investissement à long terme, car cela vous évitera au maximum des litiges, synonymes de perte de temps et d'argent.
- Réaliser un prévisionnel financier permet d'apprécier la rentabilité d'un projet entrepreneurial ainsi que de visualiser les différents postes de dépenses.
- Les formalités de création d'une entreprise engendrent des frais qui peuvent varier en fonction de la forme juridique de cette dernière : frais d'enregistrement, rédaction de statuts, dépôt du capital social.
- Certains documents juridiques, obligatoires (statuts, CGV) ou facultatifs (pacte d'associés, contrats de partenariat), représentent un poste de dépense à ne pas négliger lorsque l'on sollicite l'appui d'un professionnel lors de leur rédaction.
- L'installation de son entreprise engendre des dépenses liées aux locaux (loyers, charges locatives, frais de domiciliation), à l'achat de matériel et de licences informatiques, mais aussi en ce qui concerne l'éventuelle création d'un site Internet.
FAQ
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📌 Est-ce payant d'ouvrir son entreprise ?
La création d'une entreprise engendre de nombreux frais dont le nombre et le montant varient en fonction de la forme juridique de l'entreprise.
Les dépenses liées aux formalités de création d'une micro-entreprise sont quasi nulles tandis que celles d'une entreprise individuelle standard représente une moyenne de 30 €. La création de sociétés peut cependant passer d'une centaine d'euros à plusieurs milliers d'euros.
Les frais les plus importants concernent l'installation physique ou numérique de l'entreprise : location et entretien des locaux, achat d'un nom de domaine, rédaction de CGV, etc.
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Quel sont les charges à payer pour un auto-entrepreneur ?
Les principales charges des auto-entrepreneurs comprennent :
- les cotisations sociales, calculées sur le chiffre d'affaires (12,8 % pour la vente de marchandises et 22 % pour les prestations de services et les activités libérales) ;
- la contribution à la formation professionnelle (CFP), dont les taux varient entre 0,10 % et 0,30 % en fonction de l'activité exercée ;
- la cotisation foncière des entreprises (CFE), sauf en cas d'exonération spécifique ;
- l'impôt sur le revenu.
- Fiche pratique sur le prévisionnel financier : bpifrance.fr
- Fiche pratique sur les statuts de société : entreprendre.service-public.fr
- Fiche pratique sur le pacte d'associés : bpifrance.fr
- Fiche pratique sur les conditions générales de vente : economie.gouv.fr
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