La reprise d'un bar est une opération complexe qui demande une préparation minutieuse. Avant tout chose, il est essentiel de réfléchir à la forme juridique que l'on souhaite adopter pour son bar. Il faut également être conscient qu'une telle activité est soumise à une réglementation et des obligations spécifiques. Dans cet article, Captain Contrat récapitule les étapes et les formalités à respecter pour vous lancer dans une telle aventure.
- Reprendre un bar : quels sont les avantages et les inconvénients
- Dans quels cas un bar peut-il être amené à être repris ?
- Comment trouver un bar à reprendre ?
- Existe-il des aides financières en lien avec la reprise d’entreprise ?
- Quelle est la procédure à suivre pour reprendre un bar ?
- Reprendre un bar : comment finaliser son projet ?
- Quelles sont les démarches administratives pour reprendre un bar ?
- La déspécialisation du bail
Reprendre un bar : quels sont les avantages et les inconvénients
Si vous souhaitez ouvrir un bar, deux solutions s'offrent à vous : créer une nouvelle affaire ou reprendre une activité existante. La reprise d'un bar peut être avantageux dans de nombreux cas. Vous trouverez ci dessous les avantages et les inconvénients de cette solution par rapport à la création d'une nouvelle activité.
Reprendre un bar : les avantages
- La rapidité : la reprise d'une activité existante permet de bénéficie d’un bar prêt à être ouvert. Le plus souvent, vous aurez à votre dispositon des salariés qualifiés, des clients réguliers, un réseau de fournisseurs déjà constitué et du matériel adapté. Tout est déjà en place, contrairement à la création d'un bar qui part de zéro.
- Un projet peu risqué : grâce à l’historique d’activité dont il dispose, le repreneur peut savoir si le bar est viable ou non. Ceci permet de limiter les risques.
- Une activité qui marche : en reprenant un bar, le professionnel ouvre un bar qui fonctionne et dont la réputation est déjà faite. Contrairement à la création d'un bar, le repreneur n’a pas besoin d’attendre que son activité se développe et monte en puissance.
- Le financement : obtenir un prêt est plus simple lors d'une reprise d'un bar que lors d'une création. Pour accorder le crédit, les établissements bancaires tiennent compte d’éléments précis comme les bilans et les comptes de résultat des trois dernières années.
- Une rémunération immédiate : à la différence de la création d'un bar, la reprise permet de générer un chiffre d’affaires tout de suite. Le repreneur peut donc percevoir des revenus dès le début de son activité.
Reprendre un bar : les inconvénients
- Des difficultés à trouver la bonne affaire, des négociations parfois longues ou la nécessité de faire face à des imprévus une fois le bar idéal déniché.
- Un projet plus onéreux : la reprise d’un bar nécessite généralement un apport personnel et un financement plus important que la création d'un bar.
- La difficulté : contrairement à la création d'un bar, le repreneur n’a pas le temps de s’adapter progressivement à sa nouvelle fonction. Il doit être opérationnel et professionnel tout de suite.
Dans quels cas un bar peut-il être amené à être repris ?
Un redressement judiciaire ou une liquidation judiciaire, une reconversion professionnelle, un changement de ville, un départ à la retraite ou un problème personnel (familial, de santé…) peuvent pousser un gérant à vendre son bar.
Comment trouver un bar à reprendre ?
Des sites internet recensent les entreprises à reprendre en France. Vous pouvez notamment consulter les annonces postées sur le site du Pôle Emploi ou utiliser le site de la Chambre de commerce et d'industrie de votre territoire si vous souhaitez reprendre un bar dans une région en particulier.
Sinon, la consultation de revues spécialisées dans les sociétés à reprendre, le bouche-à-oreille ou encore l’approche directe peuvent également être efficaces.
Existe-il des aides financières en lien avec la reprise d’entreprise ?
Il existe différentes aides qui peuvent profiter au repreneur d'un bar. Certains repreneurs peuvent profiter de l’ACRE (aide à la création ou à la reprise d'une entreprise) qui permet de bénéficier d’un accompagnement durant les premières années d’activité et d’être partiellement exonéré des charges sociales.
Les demandeurs d’emploi touchant l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) et reprenant une entreprise peuvent, quant à eux, bénéficier de l’ARCE. Avec cette aide à la reprise ou à la création d’entreprise, leurs allocations chômage leur sont versées sous forme de capital. Cette aide est versée par Pôle Emploi, sous conditions (déclaration de son projet à Pôle Emploi et avoir été bénéficiaire de l’ACRE).
Notez que d’autres types d’aides existent pour aider certains professionnels dans leur projet de reprise. Le NACRE (nouvel accompagnement à la création ou la reprise d'entreprise) permet d’être accompagné pendant 3 ans tandis que le CAPE (contrat d'appui au projet d'entreprise) permet de bénéficier de l’accompagnement d’une association ou d’une société en échange du suivi d’un programme de préparation à la reprise d’entreprise.
Quelle est la procédure à suivre pour reprendre un bar ?
Pour une reprise de bar dans les meilleures conditions, il est essentiel de respecter ces trois étapes majeures : diagnostic, évaluation et plan de reprise.
Le diagnostic
Le diagnostic est essentiel pour détecter le potentiel, mais également les points forts et faibles du bar souhaité.
Pour réaliser ce diagnostic, plusieurs informations spécifiques à l’établissement doivent être vérifiées : l’extrait Kbis, le dernier rapport annuel, les bilans et les comptes de résultat des trois dernières années, le chiffre d’affaires enregistré sur les cinq dernières années, les relevés de compte bancaire, le bail commercial, les différents contrats établis entre le bar et les prestataires, le plan de l’établissement, le matériel et son état ainsi que toutes les autres informations générales et financières relatives au bar. En fonction de votre diagnostic, vous pourrez valider ou rejeter votre projet.
L’évaluation économique
Cette seconde étape a pour objectif de déterminer la valeur économique de l’établissement. Pour la définir, tous les documents financiers du bar doivent être passés en revue (bilans, comptes de résultat, chiffre d’affaires…).
Le plan de reprise
Le plan de reprise vous permettra d’optimiser votre reprise au niveau financier et juridique. Il peut également servir d’appui aux banquiers : grâce aux renseignements fournis par votre plan de reprise, ils pourront accepter ou refuser de s’engager dans votre aventure.
Reprendre un bar : comment finaliser son projet ?
Un bar est un fonds de commerce composé d’éléments corporels (matériel, mobilier…) et incorporels (enseigne, clientèle…). Négocier son prix de cession est essentiel.
Si la localisation est l’un des critères de négociation phares, d’autres, comme le bail commercial, ne sont pas à négliger. Toutes les modalités du bail doivent être scrutées : montant du loyer à verser chaque mois, durée restante à courir, potentielles évolutions du loyer, manière dont les charges sont réparties entre le bailleur et le locataire. Si le repreneur juge des conditions du bail trop sévères, il peut tout à fait négocier afin de faire baisser le prix de cession du bar.
L’inventaire est également à considérer dans une négociation de fonds de commerce. Son objectif est de savoir quels matériels et stocks seront cédés. En cas de vétusté, le repreneur peut là aussi négocier à la baisse le prix de cession du bar.
Par ailleurs, d’autres éléments doivent être pris en compte à tout prix lors d’une cession de fonds de commerce :
- Les salariés : le contrat de travail de chaque salarié ne s’arrête pas avec une cession de fonds de commerce. Le repreneur doit donc collaborer avec une équipe déjà en place. Attention : si un ou plusieurs employés sont poussés à démissionner via des actions frauduleuses, le conseil de prud’hommes peut être saisi.
- Les clients : reprendre un bar signifie reprendre ses clients. À vous, donc, d’adopter la bonne stratégie afin de garder la clientèle déjà acquise.
- Votre touche personnelle : avec la reprise, vous ouvrez un bar qui marche. Il est donc essentiel que vous trouviez l‘équilibre adéquat afin de continuer sur cette voie tout en personnalisant votre établissement.
- Les licences : votre bar vend probablement des boissons alcoolisées. Dans ce cas, vous avez pour obligation de détenir une licence vous autorisant la vente d’alcool. Le type de licence doit être affiché dans votre établissement.
- La réglementation en vigueur : les boissons, leur prix, la réglementation sur la répression de l'ivresse publique et la protection des mineurs doivent être affichées. Pour diffuser de la musique au sein de votre bar, vous devez demander au préalable une autorisation à la SACEM.
- Respect des normes d’hygiène et de sécurité.
- La terrasse : pour obtenir le droit de terrasse, vous devez payer une redevance correspondant aux droits de voirie. Pour connaître le tarif à régler, il est nécessaire de vous rapprocher de votre mairie.
Quelles sont les démarches administratives pour reprendre un bar ?
La reprise d'un bar peut être réalisée par l'achat du fonds de commerce ou par l'acquisition des parts sociales du gérant de l'établissement. Voici les différences entre ces deux opérations.
L'acquisition d'un fonds de commerce
La première façon de reprendre un bar est d'acheter le fonds de commerce à son propriétaire. Pour ce faire, vous devez au préalable créer une société, seul ou avec un ou plusieurs associés, qui va réaliser l'opération d'acquisition du fonds. Une fois la vente conclu, l'acquéreur du fonds doit faire enregistrer l'acte de cession au service des impôts des entreprises. Il faudra ensuite publier un avis dans un journal d'annonces légales afin d'informer les tiers du changement de propriétaire du fonds de commerce. Le nouveau propriétaire peut ensuite exploiter le fonds de commerce et commencer son activité.
L'acquisition de la société exploitant le fonds de commerce
Si vous souhaitez reprendre un bar existant, vous avez également la possibilité de racheter directement les parts sociales de la société qui est propriétaire du fonds de commerce. Dans ce cas de figure, vous n'êtes pas uniquement propriétaire du fonds mais également des autres biens de la société ainsi que de son actif et de son passif. Par ailleurs, cette opération nécessite d'accomplir certaines démarches comme la rédaction d'un acte de cession et la modification des statuts de la société rachetée.
Cependant, cette opération n'est possible qu'à certaines conditions. Par exemple, cela n'est pas possible si la société est propriétaire de plusieurs fonds. Par ailleurs, il est probable que les associés de la société refusent de vendre leurs parts sociales s'ils souhaitent céder ce fonds pour en exploiter un autre ailleurs.
La déspécialisation du bail
Si vous êtes propriétaire du fonds de commerce mais locataire des murs de l'établissement, vous devez savoir que vous ne pouvez pas changer d’activité sans l’autorisation de votre bailleur : vous devez exercer l’activité indiquée sur votre bail commercial. Si vous souhaitez modifier ou compléter votre activité par une autre (vente de nourriture, par exemple), une procédure de déspécialisation du bail peut être mise en place.
Instauration d’une activité complémentaire (déspécialisation partielle ou restreinte)
Avant de la mettre en place, vous devez en informer votre bailleur par lettre recommandée avec avis de réception ou par acte d’huissier. Le bailleur a deux mois pour vous donner une réponse. Passé ce délai, son silence équivaut à son acceptation.
Modification totale de l’activité (déspécialisation totale ou plénière)
Avant de changer complètement votre activité, vous devez, là aussi, demander l’autorisation à votre bailleur par lettre recommandée avec avis de réception ou par acte d’huissier. Certaines conditions sont à respecter pour une déspécialisation totale (votre activité actuelle présente une mauvaise rentabilité, votre nouvelle activité doit respecter le voisinage et être compatible avec la situation géographique et le type de local). Le bailleur a trois mois pour vous répondre. Au-delà, son absence de réponse signifie son consentement.
- Reprendre un bar doit être un projet bien réfléchi et préparé. Le diagnostic, la détermination de la valeur économique de l’établissement et le plan de reprise sont les trois étapes fondamentales.
- Avant de vous lancer, vérifiez si vous êtes éligible à une aide de l'État comme l'ACRE, l'ARCE ou le NACRE.
- Il existe plusieurs façons pour reprendre un bar : acheter le fonds de commerce, acheter la société qui exploite l'établissement ou signer un contrat de location-gérance.
- Reprendre un bar nécessite le respect d’une réglementation spécifique (obtention des licences, affichages obligatoires, règles de sécurité…). Il est important de se renseigner avant de se lancer.
Les commentaires (1)
bonjour comment reprendre un bar pour creer une association??ainsi que les conditions ,merci de votre reponse
Bonjour, merci pour votre commentaire ! Vous pouvez prendre un rendez-vous avec nos équipes en cliquant sur ce lien. Excellente journée !