Entre foodtrucks, bistros à burgers style années 50, drive-in, saladeries ou snacks branchés, vous avez trouvé votre concept de restauration rapide ? Il ne reste plus qu’à vous lancer dans la création de votre entreprise. Mais avez-vous pensé à tout ?
Créer son entreprise implique de suivre certaines étapes : choix de la forme juridique, formalités administratives, choix d'un local, assurances, etc.
Les étape de création de l’entreprise
De l’idée au concret
Comment ouvrir son restaurant ?
Comme pour toute entreprise, les premiers pas vers la création consistent à vérifier que son idée est bien réalisable. Que vous souhaitiez ouvrir un foodtruck ou bien ouvrir une pizzeria, après une étude de marche, un business plan, des rencontres avec des investisseurs, vous y verrez plus clair.
Un point sur ses compétences
Être restaurateur ne s’improvise pas, et malgré la mode du fooding, le milieu demande de sévères compétences : motivation, rigueur, créativité, volonté, savoir-faire et discipline… le métier n’est pas de tout repos.
La première question qui se pose est de savoir à combien vous allez vous lancer dans l’aventure. Allez-vous vous associer ? Voulez-vous embaucher des salariés ou non ? En sachant combien de personnes vont faire tourner l’entreprise, vous pourrez choisir les statuts juridiques adaptés pour votre restaurant.
Les statuts juridiques
Créer son entreprise requiert de s'interroger sur plusieurs points. Capital de départ, nombre d’associé et d’investisseurs, nombre de salariés…
Une fois que vous avez toutes ces données, il est temps de s’interroger sur le statut juridique de votre entreprise de restauration (si vous souhaitez en savoir plus sur le statut juridique adapté pour un bar).
Seul, sans associé ni salarié, il est possible de s’installer en micro-entreprise. Il est tout a fait possible d'être auto entrepreneur dans la restauration. Les formalités administratives sont simplifiées au maximum, mais la franchise en base de TVA fait que l’on ne peut récupérer de TVA sur les achats de matière première, nombreux pour un restaurant. Le chiffre d’affaires autorisé doit rester dans la limite des 85 800 €.
Pour ne pas être limité en chiffre d’affaires et récupérer la TVA sur ses achats, il est possible d’opter pour l’entreprise individuelle, EI : dans ce cas, l’entreprise et la personne de l’entrepreneur ne font qu’un, et en cas de déficit, le patrimoine personnel de l’entrepreneur est engagé et peut être saisi. On conseille alors l’EIRL, qui permet de limiter sa responsabilité en affectant un patrimoine pour l’entreprise. Tout ce qui sort de ce patrimoine ne pourra être saisi.
Si l’on prévoit de s’associer ou de prendre des salariés, à court terme comme à long terme, il vaut mieux former une société, qui, par ses statuts, permettra de s’associer ou d’embaucher au fur et à mesure de l’évolution de l’entreprise.
L’EURL est une SARL à un seul associé : elle devient SARL dès lors qu’il y a deux associés. En cas de déficit, le patrimoine personnel est préservé. Sa gestion est moins souple que celle de la SAS, qui dispose de plus de liberté dans son fonctionnement.
Se lancer seul | Se lancer à plusieurs | |
Entreprise individuelle / microentreprise | ✔️ Oui | Impossible de se lancer à plusieurs en entreprise individuelle ou microentreprise. |
SASU / EURL | ✔️ Oui | Non, il s'agit de sociétés unipersonnelles. Si plusieurs associés se lancent, il s'agira d'un SAS ou une SARL |
SAS / SARL | Non, les SAS et SARL sont des sociétés pluripersonnelles. Si l'associé se lance seul, il s'agira d'une SASU ou d'une EURL | ✔️ Oui |
Les formalités propres à l'activité de la restauration
Une fois que la société a été créée, vous vous sentez enfin prêt à ouvrir ? Avant d’y penser, il faut vérifier que le cadre réglementaire est bien respecté : accueil de public, normes sanitaires, vente d’alcool ou non… En France, la restauration suit des règles strictes.
Les autorisations et licences
Une déclaration est nécessaire pour ouvrir un restaurant. En effet, avant de pouvoir ouvrir, l’exploitant du restaurant devra faire une déclaration auprès de la Direction départementale de la protection de la population, la DDPP : la mesure est obligatoire pour tous les établissements qui traitent, transforment, manipulent ou entreposent des denrées animales ou d’origine animale.
Pour la consommation des boissons, l’exploitant doit être titulaire d’une licence :
- De « débit de boisson à consommer sur place », si le restaurant fait aussi bar : la boisson est consommée hors restauration, indépendamment du repas
- « Petite licence restaurant », pour la vente de boissons de premier groupe – sans alcool ou moins d’1,2 degrés - à consommer pendant le repas et uniquement en accompagnement des repas.
- « Licence restaurant », pour la vente de toutes les boissons autorisées, à consommer pendant le repas, et uniquement en accompagnement des repas.
Cette licence ne pourra être obtenue qu’avec un permis d’exploitation, valable 10 ans, et délivré à l’issue d’une formation obligatoire, et d’une déclaration auprès de la mairie - ou de la Préfecture de Police à Paris – au moins 15 jours avant la date d’ouverture prévue.
La réglementation
L’établissement doit respecter des normes d’hygiène et de sécurité.
L’équipe doit compter au moins une personne justifiant d’une formation en hygiène alimentaire d’au moins 14h dans un organisme agréé, ou d’une expérience professionnelle de 3 ans en tant que responsable, dans un domaine alimentaire, ou encore d’un diplôme de niveau V.
Avant d’ouvrir, il est également nécessaire de déclarer l’existence de son établissement auprès des services vétérinaires de la préfecture.
En tant qu’activité de commerce de détail, d’entreposage ou de transport de produits d’origine animale et denrées alimentaires qui en contiennent, de nombreuses règles de fonctionnement sont à respecter, notamment en termes de conservation de produits périssables.
Pour tous les produits préparés sur place, la mention « Fait maison » est obligatoire : si votre établissement est ambulant et qu’il est difficile de préparer sur place, la mention peut être apposée même si les plats ont été préparés sur un lieu autre que le lieu de vente, si tous les autres critères sont respectés.
Côté installation, il faut savoir que les sanitaires sont obligatoires dans tous les restaurants. Et en tant qu’établissement recevant du public – ERP -, les sanitaires doivent être accessibles à tous, et comme le reste de l’établissement, répondre aux normes d’accessibilités, notamment pour les personnes handicapées, et ce quel que soit le type de handicap.
Les normes de sécurité sont elles-mêmes strictement établies, et doivent être respectées sur les appareils de cuisson, le chauffage, l’éclairage et les différentes installations électriques, les dispositifs de désenfumage…
De nombreuses obligations concernent l’affichage et l’information au consommateur :
- Il est obligatoire d’afficher une interdiction de fumer à l’intérieur de l’établissement – interdiction si le lieu est fermé et couvert. Il est éventuellement possible de prévoir un espace fumeur.
- Tout établissement servant des repas, denrées, boissons à consommer sur place doit afficher les prix des boissons, menus et cartes du jour à l’extérieur de l’établissement, et doivent être à disposition de la clientèle à l’intérieur.
- L’origine de la viande doit être à disposition des consommateurs,
- Le panonceau des dispositions relatives à la protection des mineurs « la protection des mineurs et la répression de l’ivresse publique » doit être affiché et visible,
- La licence doit être affichée.
- Ouvrir un snack ;
- Ouvrir un fast food ;
- Ouvrir un kebab ;
- Ouvrir un bar à bière ;
- Ouvrir son camion pizza ;
- Savoir comment ouvrir un bar à tapas.
- Comme pour toute entreprise, les premiers pas vers la création consistent à vérifier que son idée est bien réalisable. Il est indispensable d'anticiper les prévisions financières et la viabilité de votre projet dans un business plan.
- Puis il conviendra de vous interroger sur le statut juridique de votre entreprise de restauration : SASU, EURL, SAS, SARL.
- La restauration est un secteur réglementé : des autorisations, licences et respect des règles d'hygiène et sécurité sont à anticiper.