Bien préparer son projet en amont
Ouvrir un site de vente en ligne, un magasin de vêtements, un salon de coiffure ou un institut de beauté n’engage pas les mêmes enjeux. Il est opportun de faire le point sur son secteur d’activités : concurrence, données sur la situation du secteur, choix de la forme juridique et réglementation en vigueur…
Réaliser une étude de marché
Avant de s’engager, analyser le secteur et ses chances de succès est primordial. Étudier la croissance du secteur d’activité offre un premier regard sur vos chances de succès.
Dès lors, posez-vous les bonnes questions :
- Quel est le chiffre d’affaires des dernières années ?
- Qui sont vos futurs concurrents, leurs zones géographiques d’implantation et leurs parts du marché ?
- Le marché est-il dominé par des indépendants ou des franchisés ?
- Quels produits de substitution peuvent entamer vos parts de marché ?
De plus, tenir compte de la concurrence dans votre zone géographique d’implantation vous permettra de jauger votre capacité pour réussir et attirer votre propre clientèle.
Votre étude doit vous permettre d’établir un positionnement différencié dans votre secteur d’activité, et ainsi de cibler une clientèle en particulier.
Ouvrir une boutique en tant qu'indépendant ou franchisé ?
Créer sa propre enseigne ou ouvrir une franchise n’aboutissent pas aux mêmes problématiques.
- En tant qu’indépendant, vous vous appuierez sur vous ou sur vos associés. Il vous faudra déterminer ou acquérir toutes les compétences pour faire vivre votre boutique : achat auprès des fournisseurs, vente, gestion des stocks, choix des futurs collaborateurs…
- Si vous souhaitez vous lancer rapidement avec un concept ou une stratégie commerciale déjà définie, optez pour la franchise. Vous bénéficierez d’une notoriété déjà acquise, d’un marketing commercial préétabli, de canaux de distribution déjà constitués, d’une formation, etc. Seuls revers : les droits d’entrée et les royalties. En effet, vous serez redevables de certains frais pour bénéficier du concept. Faites-vous aider et étudiez bien le contrat de franchise avant de le signer.
Formaliser votre projet d’entreprise avec un business plan
En ouvrant une boutique, un entrepreneur se doit d’évaluer les coûts découlant de son activité (loyer, charges salariales, charges locatives, profit, marge commerciale).
Cela passe par la réalisation business plan. Cette étape cruciale va vous permettre de vous assurer de la viabilité d'ouverture de votre projet de boutique :
- Dans un premier temps, un prévisionnel financier vous permettra de définir la rentabilité de votre projet et d'évaluer vos besoins de financement dès la création de votre boutique. Pour diversifier les sources de financement, pensez aussi à vous renseigner sur les aides disponibles comme l'ACRE.
- Ce projet devra présenter : l'équipe, la stratégie commerciale et marketing, le projet à moyen et long terme…
- Une fois le business plan monté, ce document stratégique vous permettra de renforcer votre crédibilité auprès des investisseurs (banques, établissements de prêts, plateforme de financement participatif).
Ouvrir une boutique physique
Avant d’ouvrir sa boutique, il est essentiel de déterminer quel sera son futur local commercial. Trouver la perle rare n’est pas chose aisée. Au-delà du bail commercial, le commerçant devra suivre la réglementation propre à son secteur d’activité.
La réglementation et les obligations légales
L’ouverture d’une boutique impose des règles d'affichage au public :
- la mention des prix ;
- les jours d’ouverture au public ;
- les périodes de soldes et les démarques...
Certains commerçants devront aussi être titulaires d’une licence, d’un agrément ou d’une autorisation spécifique. Il s'agit des activités de débit de boissons (licence IV), de buraliste, de pharmacie, d'hôtellerie…
Le bail commercial
Définir l’emplacement de votre boutique est essentiel : centre-ville ou zone commerciale, à Paris ou dans de petites ou grandes agglomérations, zone touristique… Selon votre cœur d’activité, la location de votre commerce influencera la clientèle ainsi que votre chiffre d’affaires.
Il est également important de garder en tête que votre boutique doit être accessible au public : parking, transport en commun (sortie de métro, arrêt de bus), accès pour les personnes en situation de handicap…
Choisir un local commercial n’est malheureusement pas gratuit. En ouvrant une boutique, vous devrez régler mensuellement un loyer au propriétaire du bien, ainsi que les charges attenantes. Le propriétaire du bien vous fera signer un bail commercial. Ce contrat de location est précisément encadré par la loi.
Ouvrir une boutique E-commerce
Si ouvrir une boutique en ligne nécessite un capital de départ minimum pour avoir un nom de domaine et un site. Cependant, si vous faites le choix de vous lancer seul : l'e-commerce requiert un investissement personnel important et une connaissance des nouvelles réglementations en vigueur.
Quelles solutions pour votre boutique e-commerce ?
Qui dit vente en ligne dit site internet. Pour créer un site d'e-commerce, le commerçant a deux solutions :
- Créer un site d'e-commerce dont il sera propriétaire via un CMS en open source. Attention, ces formules engendrent un coût financier et nécessitent parfois l’intervention d’un développeur web.
- Créer un site via des solutions de type Shopify ou Wizishop. Pour les budgets plus restreints, ces formules (abonnements) sont accessibles et simples à utiliser.
Établir des Conditions Générales de Vente de votre boutique e-commerce
Un site de vente en ligne doit obligatoirement contenir des Conditions Générales de Vente (CGV). Avant chaque transaction, le client doit en avoir pris connaissance. En règle générale, le consommateur est invité à cocher la case « Je reconnais avoir lu et accepté les Conditions Générales de Vente applicables » avant de procéder à la transaction.
Certaines mentions légales doivent aussi apparaître : la structure juridique hébergeant le site d'e-commerce, TVA... À défaut, le commerçant s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 75 000 € d’amende.
La protection des données et RGPD
Lorsqu’un site d'e-commerce est créé, il doit être obligatoirement déclaré à la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) s’il collecte les données personnelles des consommateurs. Pour ce faire, l’entrepreneur devra faire une déclaration simplifiée à la CNIL.
Depuis l’entrée en vigueur du Règlement Général européen de Protection des Données (RGPD), les CGV doivent contenir un article sur le Traitement et la Protection des Données Personnelles récoltées par le site d'e-commerce. Elles doivent préciser :
- le mode de traitement des données,
- leur durée de conservation,
- le niveau de protection offert,
- les droits d’accès,
- les conditions de modification et de suppression des données.
Choisir le statut juridique de votre boutique
La forme juridique de votre boutique
Ouvrir une boutique, c’est avant tout créer une entreprise. Cela impose de choisir une forme juridique et plusieurs possibilités s’offrent à vous :
- La micro-entreprise : une gestion simplifiée qui permet aux entrepreneurs de se concentrer sur le développement de leur activité sans être submergés par des formalités administratives complexes. Ce statut offre également un régime fiscal allégé, ce qui signifie que les charges fiscales sont réduites, facilitant ainsi la gestion financière de l'entreprise. De plus, il est important de noter que la micro-entreprise est soumise à des plafonds de chiffre d’affaires à respecter, ce qui permet de bénéficier de ce régime avantageux tant que les revenus ne dépassent pas un certain seuil. Cela en fait une option idéale pour les petites structures ou les entrepreneurs individuels qui souhaitent tester leur activité sans prendre de risques financiers trop importants.
- L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) : une forme de société à responsabilité limitée (SARL) qui ne comporte qu’un seul associé. Ce statut permet à un entrepreneur individuel de bénéficier des avantages d’une SARL tout en conservant une gestion simplifiée. Elle permet à l’associé unique de prendre des décisions rapidement sans avoir à consulter d’autres partenaires. Ensuite, L’associé unique est responsable des dettes de l’entreprise uniquement à hauteur de ses apports, ce qui protège son patrimoine personnel. De plus, l’EURL offre une grande flexibilité en termes de transmission de l’entreprise.
- La SARL (Société à Responsabilité Limitée) : deux associés minimum. Les associés bénéficient d'une protection de leur patrimoine personnel, ce qui signifie que leur responsabilité financière est limitée aux apports qu'ils ont effectués dans la société. En d'autres termes, en cas de difficultés financières ou de dettes, les créanciers ne peuvent pas saisir les biens personnels des associés au-delà de leur investissement initial dans la SARL. Ce statut juridique offre également une grande flexibilité en termes de gestion et de répartition des parts sociales, permettant aux associés de définir librement les modalités de fonctionnement de la société dans les statuts. De plus, la SARL est soumise à un régime fiscal avantageux, notamment en ce qui concerne l'imposition des bénéfices, qui peut être choisie entre l'impôt sur les sociétés (IS) ou, sous certaines conditions, l'impôt sur le revenu (IR). Ce type de structure est particulièrement adapté aux petites et moyennes entreprises qui souhaitent bénéficier d'une protection juridique tout en conservant une certaine souplesse dans leur organisation.
- La Société par Action Simplifiée (SAS) ou sa forme unipersonnelle, la SASU. La Société par Action Simplifiée (SAS) ou sa forme unipersonnelle, la SASU, est une structure juridique particulièrement flexible et adaptée à de nombreux types de projets entrepreneuriaux. La SAS permet de créer une société avec une grande liberté statutaire, ce qui signifie que les fondateurs peuvent définir les règles de fonctionnement de l'entreprise de manière très personnalisée. Cette flexibilité se traduit par la possibilité de choisir librement la répartition des pouvoirs entre les dirigeants, d'organiser les assemblées générales selon les besoins spécifiques de l'entreprise, et de définir les modalités de prise de décision. De plus, la SAS offre une protection du patrimoine personnel des actionnaires, limitant leur responsabilité aux apports effectués dans la société.
- La SASU, quant à elle, est une variante de la SAS destinée aux entrepreneurs individuels, offrant les mêmes avantages en termes de flexibilité et de protection, tout en permettant à une seule personne de détenir l'intégralité du capital social. Ce statut est particulièrement apprécié pour sa simplicité de gestion et sa capacité à attirer des investisseurs grâce à la possibilité d'émettre des actions.
Choisir sa structure juridique doit faire l’objet d’une mûre réflexion en raison des incidences sur la société (régime fiscal, régime social, responsabilité des associés…) ainsi que du modèle de boutique pour lequel vous souhaitez opter (avec des locaux ou via e-commerce).
Les démarches administratives pour ouvrir votre boutique
Une fois votre régime établi, vous pourrez vous lancer dans les démarches administratives pour créer votre entreprise, et enfin ouvrir votre boutique : inscription au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), auprès du guichet unique...
Pour être accompagné sereinement dans votre projet, Captain Contrat propose un service en ligne. Pour ce faire, rien de plus simple : répondez à un court questionnaire, puis transmettez-nous les documents utiles. Nos formalistes se chargeront de montrer votre dossier. À l’issue, vous recevrez les documents officialisant la création de votre boutique.
Vous l’aurez compris, ces démarches peuvent être longues et fastidieuses, mais Captain Contrat vous propose de s’occuper de ces formalités notamment pour créer votre entreprise.
- Conditions pour être commerçant : articles L. 121-1 à L. 121-3 du Code de commerce.
- Entreprendre.service-public.fr, Fiche pratique : Qui peut devenir commerçant ?