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SAS (Société par Actions Simplifiée) : pourquoi choisir ce statut ?

Maxime Wagner
Écrit par Maxime Wagner. Co-fondateur de Captain Contrat. Diplômé de Centrale Lille et l'ESSEC.
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La SAS (Société par Actions Simplifiée) est un statut juridique flexible et attractif, particulièrement prisé par les entrepreneurs pour sa simplicité de gestion, la protection des associés et sa capacité à attirer des investisseurs. Que vous souhaitiez lancer une startup, structurer un projet en croissance ou bénéficier d’une gouvernance souple, la SAS offre de nombreux avantages. Découvrez dans ce guide tout ce qu’il faut savoir sur son fonctionnement, ses avantages, son coût et la procédure de création.

 

sas

 

Qu’est-ce qu’une SAS ?

 

SAS : la définition

 

Le statut SAS est une société par actions simplifiée. Cette forme d'entreprise offre une grande souplesse dans son fonctionnement. Elle peut être créée par une seule personne (on parle alors de SASU - Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) ou par plusieurs associés, qu'ils soient des particuliers ou des entreprises. Comme pour toute société commerciale, la définition et le cadre juridique sont fixés par le Code de commerce.

 

SASU ou SAS : quelle différence ?

 

La SASU est une SAS à associé unique. La différence principale entre la SAS et la SASU est donc le nombre d'associé(s). Pour passer de la SASU à la SAS, il suffit en théorie d'accueillir un ou plusieurs nouveaux associés. Pour cela, il faut procéder à une augmentation de capital ou à une cession d'actions. Par ailleurs, il faut réaliser la modification des statuts de l'entreprise, l'adaptation de la gouvernance pour inclure plusieurs associés et la mise en place de nouvelles règles de fonctionnement.

 

Les caractéristiques de la forme juridique SAS

 

Ce qui fait la particularité de la SAS, c'est la liberté qu'elle laisse à ses fondateurs pour définir son fonctionnement dans les statuts, notamment sur deux aspects essentiels :

  • le capital social : les associés choisissent librement son montant. Le capital social de la SAS peut être fixe ou variable. Les associés peuvent apporter de l'argent ou des biens matériels. Un associé peut même apporter son expertise ou son savoir-faire (apport en industrie), même si cela ne compte pas dans le capital social.
  • l'organisation interne : les statuts peuvent être adaptés aux besoins spécifiques de l'entreprise. Tout peut être personnalisé : les conditions de nomination et de révocation des dirigeants, les modalités de prises les décisions, l'entrée ou la sortie d'associés.

 

Quel est l’intérêt de choisir une SAS ?

 

SAS : pour quelle activité ?

 

La Société par Actions Simplifiée (SAS) s'adapte assez simplement à tout type d'activité, que vous lanciez une entreprise commerciale, artisanale, agricole ou même une activité libérale.

 

SAS : pour quels types de projets ?

 

Le statut SAS est la structure juridique de référence en France pour les startups et les projets innovants. En effet, elle offre un cadre particulièrement attractif pour le développement des entreprises à fort potentiel de croissance. 

On vous guide :
Sur le plan de l'innovation, les statuts peuvent inclure des clauses spécifiques pour protéger votre propriété intellectuelle et vos avancées technologiques.

 

La SAS se démarque particulièrement dans sa capacité à attirer des investisseurs. Sa structure flexible permet d'accueillir facilement de nouveaux actionnaires tout en protégeant les intérêts des fondateurs. Vous pouvez ainsi mener des levées de fonds auprès de business angels ou de fonds d'investissement, sans risquer de perdre le contrôle de votre entreprise grâce à des clauses protectrices (clause d'agrément, clause de préemption, clause d'inaliénabilité). Droit de vote multiple, actions sans droit de vote ou même dividende prioritaire peuvent être envisagés. Cette souplesse s'accompagne d'une gouvernance claire, où le rôle et les responsabilités de chaque associé sont précisément définis, sans limitation du nombre d'associés.

 

Quelles sont les différences entre une SAS et une SARL ?

 

Différences 

SAS (Société par Actions Simplifiée)

SARL (Société à Responsabilité Limitée)

Flexibilité des statuts

  • Grande liberté pour organiser le fonctionnement selon les besoins
  • Encadrement plus strict par la loi, moins de souplesse

Mode de gouvernance

  • Dirigée par un président (obligatoire) Autres organes possibles
  • Dirigée par un ou plusieurs gérants obligatoirement des personnes physiques

Transmission des parts

  • Transmission libre, sauf restrictions prévues dans les statuts
  • Nécessite l’accord des autres associés pour céder des parts

Régime social du dirigeant

 

 

  • Président assimilé salarié, affilié au régime général de la Sécurité sociale
  • Cotisations sociales : environ 50 % de la rémunération nette
  • Statut de conjoint collaborateur, salarié ou associé 
  • Gérant majoritaire affilié au régime des travailleurs non-salariés (TNS)
  • Cotisations sociales : environ 80 % de la rémunération nette
  • Statut conjoint associé ou salarié (pas collaborateur)

 

1. La flexibilité des statuts

 

La première différence entre une SAS (Société par Actions Simplifiée) et une SARL (Société à Responsabilité Limitée) réside dans la flexibilité des statuts. La SAS offre une grande liberté dans la rédaction de ses statuts, permettant d'adapter les règles de fonctionnement selon les besoins des associés. En revanche, la SARL est encadrée par des règles légales plus strictes, avec moins de marge de manœuvre pour modifier son fonctionnement interne.

 

2. Le mode de gouvernance

 

Le mode de gouvernance varie également entre les deux structures. La SAS est dirigée par un président, mais les statuts peuvent prévoir d'autres organes de direction (comme des directeurs généraux ou un comité exécutif). À l’inverse, la SARL doit obligatoirement être dirigée par un ou plusieurs gérants, qui doivent être des personnes physiques.

 

3. La transmission des titres

 

En ce qui concerne la transmission des titres, la SAS offre une grande souplesse. Les actions peuvent être librement transférées, sauf si les statuts prévoient des restrictions. La SARL impose des règles plus strictes : la cession des parts nécessite l’accord des autres associés, ce qui peut rendre plus difficile l’entrée ou la sortie d’un nouvel associé.

 

4. Le régime social des dirigeants

 

Enfin, le régime social du dirigeant constitue une différence importante entre SAS et SARL. Le président de la SAS est assimilé salarié et dépend du régime général de la Sécurité sociale, alors que le gérant majoritaire de la SARL est affilié au régime des travailleurs non-salariés (TNS), ce qui engendre des cotisations sociales généralement moins élevées, mais une protection sociale moins avantageuse. 

 

Quels sont les avantages et inconvénients de la SAS ?

 

Pour évaluer de manière approfondie les avantages et les inconvénients de la SAS, il est essentiel de prendre en compte divers aspects qui influencent le choix de ce statut juridique : 

 

Les avantages de la SAS

 

  • La SAS offre une grande flexibilité dans son organisation. Les actionnaires peuvent librement définir dans les statuts les règles de gouvernance, de prise de décision et de transmission des actions. La société peut être dirigée par une seule personne ou plusieurs.
  • La responsabilité des associés est limitée à leurs apports, ce qui protège leur patrimoine personnel. En cas de difficultés financières, ils ne perdront que leur investissement initial.
  • Le capital social minimum n'est pas fixé par la loi, ce qui facilite la création de l'entreprise. Les apports peuvent être en numéraire, en nature ou en industrie.
  • La SAS permet d'attirer des investisseurs grâce à la possibilité d'émettre des actions de préférence et de créer différentes catégories d'actions avec des droits spécifiques.

 

Les inconvénients de la SAS

 

  • Les coûts de création et de fonctionnement sont plus élevés que pour d'autres formes juridiques. Par exemple, la SAS nécessite la nomination d'un commissaire aux comptes lorsque l'un des trois seuils suivants est franchi : 5 000 000 € de total bilan (somme de tous les actifs dans un bilan comptable), 10 000 000 € de chiffre d'affaires HT ou 50 salariés.
  • Le régime social du dirigeant est celui des salariés, ce qui implique des charges sociales en SAS plus importantes que le régime des indépendants.
  • La SAS ne peut pas faire appel public à l'épargne, ce qui limite les possibilités de financement par le marché boursier.

 

 

Avantages SAS

Inconvénients SAS

 

Souplesse juridique

  • Liberté dans la rédaction des statuts
  • Organisation interne personnalisable
  • Règles de transmission des actions flexibles

Complexité administrative

  • Statuts complexes nécessitant souvent un expert
  • Formalisme important pour les décisions
  • Coûts de constitution plus élevés

 

Protection du patrimoine

  • Responsabilité limitée aux apports
  • Séparation claire entre patrimoine personnel et professionnel
  • Protection sociale du dirigeant assimilé salarié

Charges sociales importantes

  • Cotisations sociales élevées pour le président
  • Double cotisation si cumul mandat social et contrat de travail
  • Pas d'optimisation possible des charges sociales

 

Flexibilité financière

  • Pas de capital minimum requis
  • Possibilité d'avoir un capital variable
  • Facilité pour les levées de fonds

Contraintes fiscales

  • Régime fiscal parfois complexe
  • Risque de double imposition (société + dividendes)
  • Obligation de tenir une comptabilité rigoureuse

 

Structure évolutive

  • Nombre illimité d'associés
  • Entrée/sortie d'investisseurs facilitée
  • Adaptée à la croissance

Limitations structurelles

  • Impossible d'être cotée en bourse
  • Pas de statut de conjoint collaborateur
  • Moins adaptée aux projets familiaux

 

Options fiscales

  • Choix possible entre IR et IS
  • Optimisation fiscale via les dividendes
  • Exonération partielle de charges sur dividendes

Coûts de fonctionnement

  • Frais de commissaire aux comptes selon les seuils
  • Coûts d'expertise comptable
  • Frais juridiques pour modifications statutaires

 

Crédibilité commerciale

  • Image professionnelle auprès des partenaires
  • Rassurante pour les investisseurs
  •  Structure reconnue à l'international
 

 

Comment créer une SAS ?

 

La création d’une SAS (Société par Actions Simplifiée) s'effectue en 7 étapes :

 

Étape 1 :  choisir le nom de sa société 

 

La première étape consiste à choisir un nom unique pour votre société. Ce nom doit refléter l’identité de votre entreprise tout en évitant toute confusion avec d’autres entreprises existantes. Pour cela, il est indispensable de vérifier sa disponibilité sur la base de données de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI). Cette vérification est essentielle pour éviter tout conflit juridique futur et garantir la protection de votre marque.

 

Étape 2 : nommer les dirigeants

 

 Ensuite, la désignation du président et des éventuels autres dirigeants doit être effectuée. Chaque dirigeant est choisi en fonction de ses compétences, de son expérience et de son niveau d’implication dans la société.

 

Étape 3 : définir le siège social

 

Le siège social est l'adresse officielle de l'entreprise. Elle a deux fonctions : renforcer l'image de votre société et faciliter les échanges avec les tiers ou l'administration. Le choix de l’adresse du siège social est donc crucial. Pour domicilier une SAS, il est possible de le faire: 

  • chez soi ;
  • dans une société de domiciliation ;
  • ou en pépinière d'entreprises.

 

Étape 4 : rédiger et déposer les statuts

 

Les statuts de la SAS constituent le document fondamental qui régit le fonctionnement de la société. Ils peuvent être rédigés sous seing privé ou par acte notarié. Les statuts doivent contenir certaines mentions obligatoires imposées par la loi, notamment :

  • la forme juridique : la SAS ;
  • l’objet social : la nature de l'activité de l'entreprise ;
  • la dénomination sociale : le nom de la société ;
  • les informations relatives au Président ;
  • l’adresse du siège social : l'adresse officielle de votre société ;
  • la durée de vie de la société (généralement fixée à 99 ans) ;
  • le montant du capital social et la nature des apports (apport en nature, apport en numéraire, apport en industrie) ;
  • la valeur nominale des actions ;
  • la date de clôture de l'exercice social.

 

Les associés peuvent y inclure des clauses spécifiques, offrant une grande souplesse de gestion.

Point de vigilance :

Les statuts sont la clé de voûte de la SAS. Ils doivent être rédigés avec rigueur juridique pour anticiper toutes les situations. Utiliser des modèles de statuts de SAS gratuits peut permettre de gagner du temps et de l'argent avant la création de la SAS. Toutefois, en cas d'erreurs juridiques ou d'oubli de clauses essentielles, le fonctionnement de la SAS peut être paralysé.

 

En parallèle des statuts, les associés d'une SAS peuvent mettre en place un pacte d'associés, dit aussi pacte d'actionnaires. Ce document permet de définir des règles supplémentaires, en complément des statuts. L'avantage du pacte d'actionnaires est qu'il est confidentiel, au contraire des statuts qui sont publics.

 

Exemple :
Par exemple, les modalités de rémunération du Président de SAS pourront être précisées dans le pacte d'actionnaires.

 

Étape 5 : déposer le capital social

 

Il est nécessaire de déterminer le montant du capital social et sa répartition entre les associés. Le montant de ce capital influence la crédibilité de l’entreprise auprès des partenaires financiers et sa capacité d’investissement initiale. 

Exemple :
En moyenne, les associés d’une SAS déposent un minimum de 500 à 1000 euros.

Les apports en numéraire des actionnaires doivent être déposés sur un compte bancaire professionnel ouvert au nom de la société en formation, ou auprès d’un notaire. En SAS, les associés doivent libérer au moins 50% du capital social dès la création et le reste sous 5 ans. Ce compte restera bloqué jusqu’à la finalisation de l’immatriculation. Un certificat de dépôt des fonds sera délivré par la banque, et ce document est indispensable pour poursuivre la création de la SAS.

 

Étape 6 : publier une annonce légale 

 

Une annonce de création doit être publiée dans un journal d'annonces légales (JAL) ou dans un service habilité à publier des annonces légales (SPEL) dans le département où se situe le siège social. L'avis de constitution doit contenir les informations suivantes : 

  • la forme de la société ;
  • la dénomination sociale de l’entreprise ;
  • la date et la nature de l’acte (acte authentique ou acte sous seing privé) ;
  • l’adresse du siège social de la SAS ;
  • le montant du capital de la SAS (en cas de capital variable, les statuts doivent préciser le montant minimum et maximum) ;
  • la durée pour laquelle l’entreprise a été constituée ;
  • le nom du ou des dirigeants ;
  • les modalités d’admission aux assemblées générales ainsi que les conditions d’exercice du droit de vote ;
  • l’identification du commissaire aux comptes ;
  • la localisation du greffe où la société sera immatriculée au RCS.

 

Cette publication officialise publiquement la création de la société.

 

Étape 7 : immatriculer sa société

 

L'immatriculation de la SAS

 

Ensuite, il faut procéder à l’immatriculation de la SAS via le Guichet unique. Cette démarche s'effectue uniquement en ligne, sur le site de l'INPI. Elle nécessite la soumission d’un formulaire unique accompagné des pièces justificatives nécessaires.

La déclaration est ensuite transmise aux organismes concernés :

  • l’inscription au registre national des entreprises (RNE) se fait directement par l'INPI ;
  • l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) est envoyé au greffe du tribunal de commerce ;
  • les organismes sociaux et fiscaux sont aussi avisés de la création de la SAS.

 

Le registre des bénéficiaires effectifs

 

Lors de l'immatriculation, il est obligatoire de déclarer les bénéficiaires effectifs lors de l’immatriculation. Un bénéficiaire effectif est une personne physique détenant directement ou indirectement plus de 25 % du capital ou des droits de vote, ou exerçant un contrôle sur les décisions de la société. Cette déclaration, soumise au greffe du tribunal de commerce, doit inclure :

  • l’identité complète de la personne (nom, prénom, date et lieu de naissance).
  • sa nationalité et son adresse personnelle.
  • la nature et le pourcentage des parts détenues ou des droits de vote exercés.

 

Cette étape, indispensable pour garantir la transparence de la société, permet aux autorités de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Seules certaines autorités compétentes peuvent consulter cette déclaration, qui reste confidentielle.

 

Une fois ces formalités de création de SAS en ligne accomplies, un extrait Kbis sera délivré. Ce document constitue la carte d'identité officielle de la société et atteste de son existence légale.

 

Quel est le coût de création d'une SAS ?

 

Le coût de création d'une SAS s’élève à environ 250 € pour les démarches de base. Avec un accompagnement complet par un professionnel du droit, il peut varier entre 500 et 2 500 € TTC, voire davantage en fonction des services choisis et des besoins spécifiques.

 

Tableau récapitulatif des coûts de création d'une SAS

 

Démarches Description  Montant estimé
Capital social Montant minimum requis pour la création

1 € minimum 

Rédaction d’une annonce légale Publication obligatoire de l’annonce de constitution Environ 200 € (variable selon la région)
Immatriculation au RCS Frais administratifs pour l’enregistrement au RCS
  • 60 € pour activité commerciale
  • À partir de 75 € pour activité artisanale
Rédaction du pacte d’associés (dit aussi pacte d'actionnaires) Document optionnel encadrant les relations entre associés De 300 à 1000 €
Accompagnement juridique Rédaction des statuts, conseil juridique De 500 à 2500 € TTC
Dépôt de marque (INPI) Enregistrement d’une marque auprès de l’INPI À partir de 190 € (par classe)
Acquisition d’un fonds de commerce Frais liés au rachat d’un fonds de commerce Variable selon le montant de la transaction
Frais de domiciliation Adresse de siège social si service de domiciliation utilisé De 10 à 100 € par mois
Compte bancaire professionnel Ouverture et gestion du compte bancaire Variable selon les banques
Assurance responsabilité civile Assurance pour protéger les dirigeants Environ 100 à 500 €/an
Total estimé du coût moyen de la création d’une SAS ≃ 500 à  2500 € 

 

Qui dirige la SAS ?

 

Le statut de dirigeant de SAS

 

La SAS est dirigée par un président. À ses côtés, il est possible de nommer d'autres organes de directions. Le statut des dirigeants peut être largement personnalisé dans les statuts. Ceux-ci peuvent déterminer les conditions de nomination et de révocation, la possibilité de cumuler les fonctions avec un contrat de travail, les conditions de cessation des fonctions, ainsi que la rémunération.

 

Président de la SAS : rôle et régime social

 

Le président est l'organe de direction obligatoire dans une SAS. Il est le représentant légal de la société vis-à-vis des tiers et a le pouvoir d'engager la société dans tous les actes de la vie courante (signature de contrats, négociations, embauches, etc.).

Le président peut être :

  • une personne physique ou morale : il peut s’agir d’un individu ou d’une entreprise.
  • un actionnaire ou non-actionnaire : les statuts permettent de nommer un président extérieur à la SAS.

 

Les associés définissent dans les statuts l’étendue des pouvoirs du président. Toutefois, les éventuelles limitations imposées par les statuts n’ont aucun effet sur les tiers (par exemple, si un président signe un contrat au-delà de ses attributions statutaires, le contrat reste valable vis-à-vis des partenaires commerciaux).

Le président relève du régime général de la Sécurité sociale, en tant qu’assimilé salarié, s’il perçoit une rémunération. Toutefois, il n’est pas considéré comme un salarié classique : il ne cotise pas au chômage et ne bénéficie donc pas de l’assurance chômage en cas de cessation de ses fonctions. S’il n’est pas rémunéré, il n’aura aucun statut social.

 

Les autres organes de direction possibles

 

Les associés de la SAS disposent d'une grande liberté dans la mise en place d'une gouvernance. Ils peuvent prévoir la nomination de plusieurs organes supplémentaires, dont :

  • Le Directeur Général (DG) : cette fonction peut être créée pour déléguer une partie des pouvoirs du président. Le directeur général peut agir en parallèle du président ou de manière complémentaire selon les règles définies dans les statuts. Il est courant de lui confier la gestion quotidienne de la société.
  • Le Directeur Général Adjoint (DGA) : si la taille de la société ou la complexité des opérations le justifie, des directeurs généraux adjoints peuvent également être nommés. Ils disposent de pouvoirs spécifiques pour seconder le président et/ou le directeur général, toujours selon les dispositions statutaires.

 

À noter :
Comme le président, le DG ou DGA est assimilé salarié et relève du régime général de la Sécurité sociale s’il perçoit une rémunération.

 

Par ailleurs, il est possible de nommer :

  • un comité de direction : il est chargé d’assister le président dans la gestion quotidienne de la société. Il permet de répartir les responsabilités entre plusieurs dirigeants et d’assurer un suivi stratégique efficace.
  • ou un conseil d’administration : contrairement au comité de direction, le conseil d’administration (CA) est un organe plus institutionnel. Il est surtout utile dans les SAS ayant un actionnariat important ou des investisseurs externes qui souhaitent un droit de regard sur la gestion de la société.

 

Quel est le fonctionnement d'une SAS ?

 

La SAS se distingue par sa grande flexibilité d'organisation. Le fonctionnement de la SAS repose sur deux principes : une liberté presque totale dans la rédaction des statuts et l'obligation de prendre certaines décisions importantes en assemblée générale.  

 

Comment sont prises les décisions en SAS ?

 
Pour la prise de décisions collectives, certaines décisions importantes nécessitent obligatoirement une assemblée générale, comme l'approbation des comptes annuels, les fusions ou acquisitions, la dissolution de la société ou les cessions d'actions importantes. Les statuts définissent librement les autres types de décisions nécessitant un vote collectif, les règles de quorum (nombre minimum de votants), les modalités de vote et les procédures de consultation des associés.
 
 

Quels sont les droits des actionnaires ?

 
Les droits des actionnaires d'une SAS sont : 
 
  • des droits financiers : cela passe par le fait de percevoir des dividendes (une fraction des bénéfices de la société) ;
  • des droits politiques : les actionnaires ont un droit de vote proprotionnel à leurs apports au capital social et le droit de participer aux décisions collectives ;
  • un droit à l'information : ils peuvent se faire communiquer différents documents sur la gestion de la SAS.
 
 

Quelle est la responsabilité des dirigeants de SAS ?

 

Par principe, la SAS est à responsabilité limitée. Si la société a des dettes, les associés de SAS sont responsables seulement à proportion de leurs apports au capital social. 

Exemple :

Ainsi, si un associé apporte 1000 euros au capital social, il ne sera responsable qu'à hauteur de ces 1000 euros.

 

En cas de faute, la responsabilité du président de la SAS est civile ou pénale. En cas d’infractions, il est par exemple personnellement responsable vis-à-vis des associés et des tiers.

 

Quel est le régime fiscal d'une SAS ?

 

La fiscalité d'une SAS offre le choix entre deux régimes d'impositions : elle est automatiquement soumis à l'IS, mais peut sous conditions opter pour l'IR.

 

SAS : impôt sur les sociétés (IS)

 

Limpôt sur les sociétés porte sur les bénéfices nets de la SAS, auxquels on soustrait la rémunération des dirigeants. Le taux de cet impôt est fixe :

 

 

Des dividendes en SAS peuvent être versés aux actionnaires. Ils sont ensuite imposés entre les mains de leur bénéficiaire, à l’IS si l’associé qui les reçoit est une personne morale, à l’IR après abattement de 40 % si l’associé qui les reçoit est une personne physique.

 

SAS : une option pour l’impôt sur le revenu (IR)

 

À noter que la SAS de moins de cinq ans peut également choisir, sur option, d’être assujettie pour une durée de cinq ans à l’impôt sur le revenu. Ses bénéfices seront alors directement imposés entre les mains de ses associés, à proportion de leurs apports.

La SAS peut opter pour l'IR si elle respecte les critères suivants :

  • nécessité de l'accord unanime des associés ;
  • moins de 5 ans d’existence au moment de la demande d’option ;
  • moins de 50 salariés ;
  • un chiffre d’affaires annuel ou total de bilan inférieur à 10 millions d’euros ;
  • un capital et des droits de vote détenus au moins à 50% par des personnes physiques et au moins à 34% par le président, directeur général, président du conseil de surveillance ou membre du directoire ;
  • une activité autre que la gestion de mobiliers ou immobiliers (SAS immobilière) lui appartenant.

 

Comment sortir d’une SAS ?

 

Sortir d’une société par actions simplifiée (SAS) peut se faire de différentes manières, selon le statut de l’associé et les modalités prévues dans les statuts de la société. La sortie d’une SAS peut concerner un actionnaire qui souhaite vendre ses actions, un dirigeant qui veut quitter ses fonctions, ou même la fermeture complète de la société.

 

Comment vendre une SAS ? 

 

L'une des principales manières de sortir d’une SAS est la cession de ses actions à un autre actionnaire ou à un tiers. La procédure dépend des modalités prévues dans les statuts. Voici les étapes et points importants :

  • Vérification des statuts : il est essentiel de vérifier les statuts de la société pour s'assurer qu'il n'existe pas de clauses restrictives concernant la cession des actions, telles que des clauses d'agrément ou de préemption.
  • Mise en place du projet de cession : bien que cela soit facultatif, il est recommandé d'informer les autres associés de votre intention de céder des actions. une promesse de cession peut également être conclue pour sécuriser la transaction.
  • Accord préalable des associés : les statuts de la SAS peuvent prévoir une clause d'agrément, c'est-à-dire que la cession des actions doit être approuvée par les autres associés avant qu'elle ne puisse avoir lieu. Dans ce cas, l'associé cédant doit soumettre son projet de cession à l'assemblée générale ou au président de la SAS, qui décidera si la vente peut être autorisée.
  • Cession libre ou restrictions : si aucune clause particulière n’est inscrite dans les statuts ou dans le pacte d'associés, les actions de la SAS peuvent être librement cédées. Toutefois, des restrictions peuvent être fixées, comme un droit de préemption pour les associés restants.
  • Négociation des modalités de la cession : le prix des actions peut être négocié entre le vendeur et l'acheteur, ou être déterminé par une évaluation externe si les statuts le prévoient.
  • Approbation de la cession : selon les statuts, il peut être nécessaire d'obtenir l'approbation des organes de gouvernance de la société, comme l'assemblée générale des actionnaires.
  • Réalisation de la cession : une fois toutes les approbations obtenues, la cession peut être réalisée. Le cédant et le cessionnaire doivent signer un contrat de cession d'actions.
  • Mise à jour du registre des mouvements de titres : il est nécessaire de rédiger un ordre de mouvement de titres et de l'adresser à la société pour que la cession soit valide. La société doit mettre à jour le registre des mouvements de titres.
  • Enregistrement de l'acte de cession : la cession d'actions doit être déclarée au Service des Impôts des Entreprises dans un délai d'un mois après la conclusion du contrat de cession, avec le paiement des droits d'enregistrement.


La sortie via la cession d’actions permet donc à un actionnaire de quitter la société tout en permettant à l’entreprise de continuer à fonctionner avec de nouveaux actionnaires.

 

Comment démissionner de ses fonctions de dirigeant de SAS ?

 

Si un actionnaire est également dirigeant de la SAS, il peut également sortir de la société en démissionnant de son poste de président ou de dirigeant. Le fonctionnement de la SAS offre une certaine souplesse à cet égard :

  • Procédure de démission : la démission d’un président de SAS ou d’un dirigeant ne nécessite pas une décision formelle des associés, mais doit être notifiée par écrit. Toutefois, il convient de respecter les termes des statuts et de prévoir un remplacement, si cela est nécessaire, pour assurer la continuité de la gestion.
  • Clause de départ : en fonction des statuts ou du pacte d'actionnaires, il peut y avoir des conditions spécifiques liées à la démission d’un dirigeant (préavis, paiement de certaines indemnités, etc.).
  • Nomination d’un nouveau président ou dirigeant : si la démission du dirigeant entraîne un vide de direction, les associés doivent se réunir en assemblée générale pour nommer un nouveau président ou dirigeant, conformément aux statuts.

 

Comment dissoudre une SAS ?


 Si un ou plusieurs associés souhaitent mettre fin à la société dans son ensemble, ils doivent effectuer la dissolution de la SAS. Cette procédure implique plusieurs étapes :

  • Décision de dissolution : les associés doivent prendre une décision en assemblée générale extraordinaire pour prononcer la dissolution de la société. Un vote doit être réalisé selon les modalités fixées par les statuts (majorité simple, qualifiée, etc.).
  • Nommer un liquidateur : une fois la dissolution prononcée, un liquidateur est nommé pour gérer la liquidation des actifs et des passifs de la société. Le liquidateur va vendre les biens de la société, régler ses dettes et redistribuer le solde aux associés en fonction de leurs parts sociales.
  • Publicité de la dissolution : la dissolution doit être publiée dans un journal d'annonces légales. Cette annonce doit contenir des informations obligatoires, telles que la dénomination sociale de la société, le numéro d'identification au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), la décision de dissolution, et le nom du liquidateur.
  • Formalités auprès du RCS : le liquidateur doit déposer un dossier de dissolution au RCS compétent via le Guichet unique. Ce dossier doit contenir des documents tels que le procès-verbal de l'AGE de dissolution, la nomination du liquidateur, et l'annonce légale de dissolution.
  • Clôture des opérations de liquidation : après la dissolution, le liquidateur est responsable de la liquidation des actifs et du règlement des dettes. Une fois toutes les opérations de liquidation effectuées, une nouvelle AGE doit être convoquée pour approuver les comptes de liquidation et prononcer la clôture de la liquidation.
  • Publication de la clôture de liquidation : la clôture de la liquidation doit également être publiée dans un journal d'annonces légales.
  • Radiation au registre du commerce : enfin, la société sera radiée du registre du commerce et des sociétés (RCS), ce qui marque officiellement sa fermeture.

 

icon En résumé En résumé
  • La SAS est une Société par Actions Simplifiée. Elle allie souplesse, flexibilité et liberté d'organisation pour les associés et dans la rédaction des statuts.
  • Très appréciée des investisseurs, elle s'adapte bien aux projets innovants, comme les startups. En effet, la procédure permettant de procéder à une levée de fonds ou visant à faire entrer des actionnaires au capital. Le nombre d’associés n’est pas limité.
  • Le Président de SAS est assimilé salarié et affilié au Régime Général de la Sécurité sociale : il bénéficie d'une protection sociale avantageuse, mais devra en contrepartie payer d'importantes cotisations sociales sur son salaire.

FAQ


  • L'acronyme SAS signifie Société par Actions Simplifiée. Cette entreprise est définie aux articles L. 227-1 à L. 227-20 du Code de commerce. En France, la SAS est l'une des formes de sociétés les plus courantes.


  • La différence entre une SAS (Société par Actions Simplifiée) et une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) réside principalement dans le nombre d'associés. Une SAS est une structure juridique qui permet à plusieurs associés de créer une entreprise. En revanche, une SASU est une variante de la SAS qui ne compte qu'un seul associé, ce qui en fait une option idéale pour les entrepreneurs individuels souhaitant bénéficier des avantages d'une SAS tout en conservant le contrôle total de leur entreprise. La SASU offre également la possibilité de passer facilement à une SAS si l'entrepreneur décide d'accueillir de nouveaux associés à l'avenir.


  • La SARL est encadrée assez strictement par le Code de commerce, ce qui peut être sécurisant pour les associés. À l'inverse, la SAS est très souple. Elle permet plus de flexibilité pour fixer les règles de fonctionnement et d'organisation. Pour en savoir plus, découvrez notre comparatif sur la SARL et la SAS.

  • Transformer une SARL en SAS nécessite de nommer un commissaire à la transformation, qui établit un rapport sur la situation de la société. Une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) doit ensuite approuver la transformation, modifier les statuts, et désigner les nouveaux dirigeants. Les documents mis à jour doivent être déposés au greffe et un avis de transformation publié dans un journal d’annonces légales. La transformation implique la nomination d’un président et maintient les contrats en cours ainsi que l’identité juridique de la société.

  • SA ou SAS ? Le statut SAS a été institué en 1994 pour remédier aux inconvénients de la SA. Le législateur a souhaité une nouvelle forme sociale offrant aux entrepreneurs une forme d’organisation de l’entreprise, dont l’essentiel des règles de fonctionnement procéderait de l'accord des parties, la réglementation de la SA étant applicable pour le surplus. Il s'agit d'une forme de société qui a été créée en réponse aux entrepreneurs souhaitant créer une société anonyme (SA) mais sans subir les lourdes formalités qui y sont exigées.

    Contrairement à la SA, il est possible de constituer une SAS à bas coût, sans contrainte de capital social minimum, c’est-à-dire avec un capital social d’1 € seulement. À l'inverse, en SA, le capital minimum est de 37 000 €. Si cela est légalement possible, c’est en revanche déconseillé en pratique.

    Le capital social est la garantie de base des créanciers; s'il est trop bas, cela peut réduire la confiance des partenaires, notamment des banques.


  • SAS ou SCI ? La SCI (société civile immobilière) est la structure de référence pour les projets immobiliers. Elle est conçue pour faciliter la transmission de patrimoine immobilier. Cependant, elle est destinée exclusivement aux activités civiles. Si vous souhaitez développer un projet immobilier commercial, la SAS sera plus adaptée. Elle sera à privilégier en cas de parc immobilier important.


  • L'EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) est la variante, à un associé unique, de la SARL. Elle permet de se lancer seul dans l'entrepreneuriat. Tout comme la SARL, elle est très encadrée par le Code de commerce, ce qui peut être sécurisant pour le dirigeant.

    À l'inverse, la forme juridique SAS doit être créée par au minimum deux associés et est plus souple que l'EURL.


  • La SAS est faite pour créer une société à plusieurs. Elle est adaptée aux projets à fort potentiel de développement.

    En revanche, le statut d'autoentrepreneur (ou de micro-entreprise) permet de se lancer rapidement et simplement. Ainsi, si vous souhaitez tester un projet ou avoir un side business, la micro-entreprise est sans doute le statut qu'il vous faut. Toutefois, il faut noter que la micro-entreprise est limitée par des seuils de chiffre d'affaires. 


  • Le commissaire aux comptes (CAC) joue un rôle essentiel dans la vérification et la certification des comptes d'une entreprise. La nomination d'un commissaire aux comptes est obligatoire lorsque l'un des trois seuils suivants est franchi :
    • 5 000 000 € de total bilan (somme de tous les actifs dans un bilan comptable) ;
    • 10 000 000 € de chiffre d'affaires HT ;
    • ou 50 salariés.
    Même si ces seuils ne sont pas atteints, les associés peuvent décider la nomination d'un commissaire aux comptes de manière facultative.

  • La SELAS est une société d'exercice libéral par actions simplifiées. Son fonctionnement est similaire à celui d'une SAS. Cependant, elle est réservée aux professions libérales : médecins, avocats, experts-comptables, architectes, etc.
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Sources :
Historique des modifications :
Mise à jour du 3 mars 2025 : vérification des informations juridiques et comptables.
Maxime Wagner
Écrit par Maxime Wagner
Maxime Wagner est diplômé de Centrale Lille et d'un MBA à l'ESSEC. Il démarre sa carrière dans la distribution, où il s'intéresse aux méthodes de management et d'organisation ainsi qu'aux problématiques d'innovation. Fin 2012, il quitte Carrefour et lance, avec Philippe, Captain Contrat. Son objectif : lancer une start-up à impact positif sur la société et dans laquelle chacun est heureux de travailler.
Relu par Pierre-Florian Dumez. Diplômé en droit
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Les commentaires (1)

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26 mars 2025 à 10h56
A
A
Ander1404

Waouh un article tres intéressant Merci l'equipe

26 mars 2025 à 12h18
Pierre-Florian Dumez
Pierre-Florian Dumez Pierre-Florian Dumez - Juriste de formation. Diplômé d’un Master II en droit économique

Bonjour, nous vous remercions chaleureusement pour votre commentaire ! Excellente journée !

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